Adoptée en juin 1994, cette convention a pour objectif de lutter contre la désertification et d'atténuer les effets de la sécheresse dans les pays gravement touchés par ce problème, en particulier en Afrique, grâce à une coopération internationale et des mesures à tous les niveaux. La Convention a donc pour objectif de soutenir des mesures concrètes en s'appuyant sur des programmes locaux novateurs et les partenariats internationaux.
L'action de la convention s'est appliquée par exemple au Ghana où les feux de brousse résultant de techniques agricoles inadéquates, de pratiques culturales incorrectes et d'une mauvaise gestion du pâturage sont la cause principale de la dégradation des terres du nord du pays. Les organisations internationales ont associé les autorités locales et traditionnelles (chef de village) afin d'encourager la population à créer des pépinières et des plantations et un comité communautaire de gestion du milieu chargé de la lutte contre les feux de brousse et de la gestion générale de l'environnement dans cette zone. Les résultats de l'action des habitants sont louables car au cours des 15 dernières années, depuis le lancement du processus, aucun village de la région n'a connu d'incidents liés aux feux de brousse. Les guérisseurs traditionnels ont désormais accès à des plantes et à des arbres dont ils ont besoin pour leur pratique. Il existe des signes de réapparition d'espèces naturelles menacées qui avaient presque disparu, comme par exemple les escargots forestiers comestibles.
En Asie, la coopération française concerne essentiellement des projets de recherche scientifique sur l'érosion et les changements d'usage des terres ainsi que les techniques de semis sous couvert végétal, principalement au Laos, Thaïlande et Viet Nam. Le Centre National de la Recherche Scientifique français mène également des actions de recherche dans les républiques d'Asie Centrale et en Mongolie sur les diverses formes de nomadismes et de transhumances et sur la gestion des pâturages en coopération avec les partenaires scientifiques locaux.
Mais les causes de la désertification étant nombreuses et complexes, allant des pratiques du commerce international aux méthodes non durables de gestion des terres, la lutte pour la protection des régions arides est locale et, de ce fait, souvent longue et difficile. De plus, depuis l'adoption de la convention, la situation a empiré. À l'heure actuelle plus de 200 millions de personnes subissent les conséquences de la désertification et si rien n'est fait un tiers de la population mondiale sera affecté à l'avenir. Privées de leurs moyens de subsistance, les populations sont poussées à migrer et selon l'ONU 50 millions de personnes pourraient être déplacées ces dix prochaines années. L'Europe et l'Amérique ne sont pas épargnées. Sachant que 35% de son territoire est directement menacé, l'Espagne accueille actuellement et jusqu'au 14 septembre à Madrid, les 191 Parties signataires de la convention pour la 8e édition de leur conférence internationale biennale. À cette occasion et pour relancer la prise de conscience, les 2.000 participants réunis (experts, ONG, gouvernements) ont prévu d'élaborer un nouveau plan d'action pour les 10 prochaines années et de rédiger une déclaration commune qui devrait appeler à la création d'une synergie entre les accords internationaux existants sur le changement climatique, la biodiversité et la désertification afin d'être plus efficace. La rencontre devrait également permettre de lancer des initiatives plus concrètes, comme la création d'un centre dédié à l'étude de la désertification, dont le siège serait à Madrid.