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Le conseil en énergie partagé s'organise

Testé depuis près de vingt ans, le conseil en énergie partagé constitue une solution pour les petites collectivités qui n'ont pas toujours les compétences en énergie au sein de leurs services. L'ADEME souhaite déployer ce dispositif et le pérenniser.

Energie  |    |  S. Fabrégat
   
Le conseil en énergie partagé s'organise
   

Les collectivités territoriales exploitent près de 280 millions de mètres carrés de bâtiments publics (établissements scolaires, équipements sportifs, culturels…), estimait en juillet un rapport réalisé par le sénateur et vice-président de l'association des maires de France (AMF) Pierre Jarlier dans le cadre du plan Bâtiment Grenelle. Un patrimoine méconnu et qui pèserait pourtant lourd sur le budget des collectivités. Une commune consacrerait en moyenne 4 % de son budget de fonctionnement au poste énergie. Or, les plus petites collectivités manquent de moyens humains, techniques et/ou financiers à consacrer à ce poste. ''Nous n'avons pas d'énergéticien, confirme Caroline Von Euw, adjointe au maire de Chevreuse (5.800 habitants en 2009), déléguée au développement durable. De ce fait, ce poste est sous-traité à des entreprises, qui ne réfléchissent pas forcément en termes d'économies d'énergie''.

C'est pourquoi l'ADEME teste le dispositif de conseil en énergie partagé depuis une vingtaine d'années. Le principe ? ''Mutualiser un conseiller énergie entre plusieurs communes et bénéficier d'un conseil indépendant à moindres coûts'', explique Eric Prud'homme, chef du département Acteurs publics à l'ADEME.

Un service basé sur l'autofinancement

''Les premières expériences de CEP ont été menées en Bretagne dans les années 90. Face au développement de ce concept sur d'autres territoires, l'ADEME a mené une évaluation afin de vérifier la véritable portée de ce dispositif, explique Eric Prud'homme. Le bilan est plutôt positif ! Il a permis de démontrer un réel intérêt : le service du CEP s'autofinance par les économies d'énergies réalisées''.

Ce service, qui s'adresse principalement aux communes de moins de 10.000 habitants, ne doit pas peser sur le budget. ''L'évaluation a montré que le CEP revenait à 1€ par habitant et par an alors qu'il permet une économie de 3,5€/hbt/an et ce, sans investissement. Les premières actions qui permettent des gains d'énergie portent généralement sur un changement des comportements'', explique l'expert de l'ADEME. Le CEP réalise un bilan des consommations en énergie et en eau de la commune, avant d'établir une liste de préconisations, hiérarchisées en général en fonction du niveau d'investissement nécessaire.

''On table d'abord sur des actions à investissement faible : régulation du chauffage dans les bâtiments, réglage de l'éclairage public, explique Frédéric Marchand, chargé de mission Energie pour le pays de Fougères, où une trentaine de communes, représentant quelque 33.000 habitants, ont signé en 2010 une convention de trois ans pour un CEP. Dans certaines communes, les actions mises en œuvre ont déjà permis de réaliser 3,11 €/hbt/an. Les économies supplémentaires sont estimées à 1,30 €''.

Vers une pérennisation du conseil en énergie partagée ?

Devant le succès du dispositif, l'ADEME a mis en place un réseau national regroupant environ 130 CEP : ''c'était une réelle demande du terrain. Nous travaillons à outiller les CEP en termes de méthode, de compétences… Il s'agit d'acquérir une reconnaissance du métier afin que ces postes soient pérennisés, que les collectivités bénéficient de ce service en continu, explique Eric Prud'homme. C'est un concept très intéressant car cela permet d'investir dans des compétences sans avoir les moyens de les financer de manière individuelle. C'est également un beau projet d'intercommunalité''.

Si la plupart des conventions sont signées sur une durée de trois ans, les CEP souhaitent s'inscrire dans la durée : ''l'intérêt de la démarche est dans le suivi des consommations, la veille, le conseil'', explique François Menet-Haure, directeur de l'agence locale de la maîtrise de l'énergie de Saint-Quentin en Yvelines.

Cependant l'idée de pérenniser ce poste partagé paraît moins certaine côté collectivités : ''nous jugerons après trois ans d'expérience, il est trop tôt aujourd'hui pour se prononcer. Mais je souhaite que nous reprenions certaines des compétences en interne. Après trois ans, la plupart des travaux seront réalisés et nous aurons adopté une réelle ligne de conduite'', explique Caroline Von Euw. Après avoir pris connaissance du bilan réalisé par le CEP, la municipalité de Chevreuse a entrepris de nombreux travaux : ''nous avons commencé par le plus urgent : changer les menuiseries de deux écoles et isoler certains bâtiments. Nous souhaitons passer à la vitesse supérieure dès l'année prochaine en continuant d'isoler des bâtiments et en réfléchissant à un projet de chaufferie à bois pour chauffer certains bâtiments municipaux. L'ALME nous a apporté une véritable expertise et une compétence pour planifier nos investissements''.

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