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Actu-Environnement

Le nucléaire et les gaz non conventionnels au programme du sommet européen sur l'énergie

Si le nucléaire et les gaz de schiste ne figurent pas à l'agenda officiel du sommet européen de vendredi, ils retiennent pourtant toutes les attentions. Des sujets qui pourraient reléguer au second plan la question de l'efficacité énergétique.

Energie  |    |  P. Collet

Vendredi 4 février se tiendra à Bruxelles un Conseil européen qui réunira les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres autour des questions liées à l'énergie, l'innovation et l'économie.

S'agissant de l'énergie, Enikő Győri, la ministre hongroise déléguée aux affaires européennes, déclarait à l'occasion de la présentation des priorités de la présidence hongroise de l'Union européenne que la "question déterminera fondamentalement l'agenda de la présidence." Il s'agit donc d'un sujet central pour la Hongrie et qu'elle compte aborder sous l'angle de la compétitivité et de la sécurité d'approvisionnement.

De plus, le sommet se tiendra alors que la Commission a présenté fin 2010, son Plan d'action énergétique pour la période de 2011 à 2020. Il abordera de nombreux thèmes de cette stratégie qui pourrait être définitivement adoptée lors du Conseil transport du 28 février.

Nucléaire et gaz de schiste

La présidence hongroise propose aux Etats membres de débattre "de la création de l'économie à faibles émissions de carbone et [du] soutien aux technologies durables et renouvelables." Des sujets qui devraient êtres abordés, selon le programme hongrois, via le développement des technologies vertes et l'augmentation de l'efficacité énergétique, en particulier en matière de transport.

Cependant, l'inquiétude grandit chez certains écologistes qui craignent que le Conseil ne substitue la notion d'énergie faiblement carbonnée à celle d'énergie renouvelable. Les eurodéputés écologistes s'inquiètent en particulier de tractations visant à adopter une déclaration qui associerait le nucléaire à la lutte contre les changements climatiques.

Selon des documents consultés par l'AFP, "la France souhaite faire figurer les énergies 'faiblement carbonées' aux côtés des énergies renouvelables dans la déclaration finale." Et l'agence de presse de préciser que la France "a proposé notamment que l'UE et ses Etats s'engagent à promouvoir l'investissement dans 'les énergies renouvelables et les énergies faiblement carbonées' et souhaite rappeler que Bruxelles a récemment 'indiqué qu'une proportion de 2/3 pour la production d'électricité faiblement carbonée devrait être atteinte d'ici 2020'."

En l'état, l'AFP précise néanmoins que "ces références aux énergies faiblement carbonées - parmi lesquelles le nucléaire - n'ont pas été reprises dans la dernière version du projet de déclaration finale" qu'elle a pu obtenir.

"Sarkozy défendra-t-il le modèle du passé ?", s'interroge Europe Ecologie – Les Verts (EELV) qui explique que "la France intensifie son lobbying en faveur du nucléaire." Par ailleurs, le parti ajoute que "dans le camp de l'archaïsme énergétique, [la France] est rejointe par la Pologne qui soutient le gaz de schiste."

Il semblerait que certains Etats européens souhaitent que le Conseil de l'UE s'exprime en faveur d'une évaluation des réserves européennes de gaz non conventionnels. "Le dernier projet de conclusions en date demande à ce que le 'potentiel' d'une extraction soutenable de ces gaz soit 'évalué'", indique l'AFP.

L'efficacité énergétique ne serait pas prioritaire

S'agissant de l'efficacité énergétique, seul objectif non contraignant du paquet énergie climat, le thème devrait prendre une place de choix dans l'agenda européen, et cela au-delà des priorités fixées par la Hongrie pour le premier semestre. En effet, en décembre 2010, le Parlement européen a voté une résolution appelant la Commission a faire des propositions afin de le rendre contraignant. Début janvier, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a admis être "mécontent" des progrès réalisés en matière d'efficacité énergétique, estimant qu'"il est réaliste de penser que […] nous n'arriverons qu'à 10% pour l'efficacité énergétique si nous restons sur la base actuelle." S'il semble que la Commission travaille sur des propositions favorisant l'atteinte de l'objectif de 20% d'efficacité énergétique fixé en 2008, José Manuel Barroso indiquait en janvier "[ne pas pouvoir] dire à ce stade quelles seront les mesures."

De la même manière, certaines ONG, à l'image des Amis de la Terre, plaident pour rendre l'objectif européen contraignant. "L' engagement [des chefs d'Etat et de gouvernement] sur un objectif obligatoire de réduction des consommations d'énergie de l'Union européenne est indispensable", indique l'association ajoutant que "sans cet engagement politique fort, l'efficacité énergétique sera encore reléguée à une politique volontaire, non respectée jusqu'alors par les pays européens." Cependant, elle se montre pessimiste car "d'après les conclusions provisoires du Conseil européen dont ont pu prendre connaissance les Amis de la Terre Europe, les chefs d'État ne semblent pas en bonne voie pour recommander une plus forte législation en matière d'efficacité énergétique." Toujours selon l'ONG, les négociateurs privilégieraient plutôt les interconnexions entre les réseaux.

Un marché unique pour accroître la sécurité et la compétitivité

En effet, les chefs d'Etat et de gouvernement devraient aussi aborder le thème de la résorption des "îlots d'énergie", ces territoires sans connexion au réseau. De la même manière, la présidence hongroise souhaite que soient éliminés "les obstacles à caractère administratifs" qui freinent la mise en place d'un marché unique de l'énergie.

L'objectif est d'accroître la sécurité énergétique et d'obtenir, selon la présidence hongroise, "un impact positif sur les prix de la consommation." Un point de vue partagé par la Commission qui fait du marché unique l'enjeu principal du sommet. Elle aussi estime qu'un réseau dense "assure une solidarité entre les Etats membres et une sécurité d'approvisionnement concrètes et permet aux consommateurs et aux entreprises de bénéficier du choix et de la concurrence."

Quant au financement, la ministre hongroise a expliqué que "c'est avant tout le marché qui doit financer le développement des infrastructures énergétiques mais là où cela ne serait pas rentable pour le marché, l'intervention de l'Etat est nécessaire."

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