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L'Europe surconsomme des terres à travers le monde

En 2004, 58 % des terres utiles pour satisfaire les besoins des Européens en produits de grande consommation ne se situaient pas sur le territoire communautaire. Une tendance qui s'accentuerait avec le développement des agrocarburants.

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
L'Europe surconsomme des terres à travers le monde
   

L'Union européenne est très gourmande en terres, et pas seulement celles de son territoire… Une étude, menée par les Amis de la terre Europe et le Sustainable europe research institute (Seri), modélise les ''flux invisibles de terres dans le monde'', afin de calculer les besoins en terres des principaux pays consommateurs (1) (UE, Etats-Unis, Australie, Inde et Brésil). ''Ces besoins représentent la somme des terres qu'un pays consacre aux productions destinées à sa consommation domestique et de celles qu'elles « empruntent » aux autres pays du fait de l'importation de produits comme les denrées alimentaires ou les vêtements, déduction étant faite de celles consacrées aux produits d'exportation''.

58 % des terres consommées par l'UE sont ''empruntées''

Résultats : l'Europe des 27 mobilisait 640 millions d'hectares en 2004 pour sa consommation, soit 1,5 fois sa propre superficie. La consommation moyenne de terres de l'Union européenne est de 1,3 hectares par personne, contre 0,4 hectares pour la Chine ou l'Inde.

Quelque 330 Mha de terres utilisés en 2004 pour satisfaire les besoins européens se situent hors de son territoire, soit 58 % des terres consommées par les Européens. Les principaux pays concernés par les importations européennes sont la Chine, la Russie, le Brésil et l'Argentine.

L'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la France, les Pays-Bas et l'Espagne font partie des dix pays dans le monde qui dépendent le plus, pour leurs économies, de l'importation de terres. Les champions européens, l'Allemagne et le Royaume-Uni, empruntent 80 Mha, dont 10 millions dans d'autres pays européens et 70 M hors territoire européen. Ces deux pays consomment respectivement deux fois et demi et trois fois la superficie de leur territoire. Dans la plupart des cas, note l'étude, ces importations sont liées à l'alimentation pour les animaux d'élevage.

Une tendance globalement à la hausse

Entre 1997 et 2004, les Etats-Unis sont passés de 130 millions d'hectares ''empruntés'' à 240 Mha, La consommation de terres étrangères de l'UE15 passait au cours de la même période de 255 à 310 Mha. La Japon est le seul à avoir réduit sa dépendance : de 220 Mha à 170 Mha. La consommation française de terres est restée stable, autour de 35 Mha.

''La surconsommation en Europe est l'un des plus puissants moteurs de l'accaparement de l'espace écologique des pays du Sud par les pays riches. Dans un monde où la quantité de terres est limitée, la surconsommation des uns signifie l'impossibilité pour d'autres de répondre à des besoins fondamentaux comme cultiver la terre pour se nourrir'', analyse Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour les Amis de la Terre France.

L'étude précise que si les données utilisées datent de 2004, ''tout porte à croire que la tendance s'accentue du fait de la demande croissante en agrocarburants''.

Bientôt un indicateur européen sur le sujet ?

Dans le cadre de sa feuille de route pour une Europe efficace dans l'utilisation des ressources, la Commission européenne a annoncé, le 20 septembre, l'organisation en 2012 d'une plateforme de type Grenelle ''rassemblant les entreprises, les scientifiques, les ONG ainsi que les autorités locales et nationales afin de (…) proposer de nouvelles actions pour une croissance durable économe en ressources''. Le travail de cette plateforme devrait aboutir à la définition d'objectifs et d'indicateurs pour une mise en œuvre en 2013. Un de ces indicateurs pourrait porter sur la consommation globale de terres. Les Amis de la Terre Europe et le Seri appellent à une prendre en compte également la consommation globale en eau, en matières premières et les émissions totales de carbone.

1. Consulter l'étude
http://www.foeeurope.org/publications/2011/Europe_Global_Land_Demand_Oct11.pdf

Réactions4 réactions à cet article

Reflechir a notre responsabilité
Quand ariverons nous a supprimmer les agrocarburants qui n'ont rien de bio et vont contribuer a augmenter la penurie alimentaire. Les francais ne sont pas au courant que lorsqu'on incorpore de "l'énergie renouvelable" dans les carburants nous allons contribuer a l'augmentation de la faim dans le monde. Les suedois ont de ce point de vue une politique particulièrement nefaste avec l'ethanol

fleurent | 13 octobre 2011 à 09h50 Signaler un contenu inapproprié

"Quand ariverons nous a supprimmer les agrocarburants "
jamais bien sur !! personne ne souhaite parler du fond. la remise en cause de notre modèle de mobilité aberrant..
Les agrocarburant sont juste un leurre qui permet de berner un peu plus les gens qui ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez.. et un moyen de s'en mettre plein les poches pour certains !! mais vous verrez que ca sera bientôt même a l’étranger qu'ils pousseront pour nous.. et la le système s'enfoncera encore un peu plus dans sa bêtise.. et se rapprochera du mur !

décroissant | 13 octobre 2011 à 15h40 Signaler un contenu inapproprié

Les agrocarburants pourraient avoir un rôle à jouer à la fois par rapport à la lutte contre les émissions de GES, mais surtout comme levier facilitateur d'accès à l'énergie dans les pays en développement. Mais ce rôle ne pourra-t-être joué que si au moins une condition est respectée rigoureusement : des circuits courts : consommation et production doivent être très proches l'un de l'autre, et toutes les étapes intermédiaires de process sur le carburant obtenu doivent être limitées

Sans cette condition, les intérêts potentiels de ces carburants sont annulés : 1/ les GES émis par les transports amoindrissent les gains éventuels ; 2/ à un niveau prod / conso en circuit court les gouvernances peuvent gérer l'équilibre culture alimentaire / culture énergétique.

Pour répondre à Fleurent : les suédois importent de l'éthanol brésilien. La faim n'existe plus au Brésil, si ce n'est de la même manière qu'elle peut exister à Paris au Stokholm. Le Brésil est le 1er producteur mondial de boeuf, café, orange, etc, et parmi les 1ers producteurs de café, sucre, soja, blé... La canne à suvire pour l'éthanol correspond à 4 millions d'hectares de canne, contre 186 millions d'hectares pour le boeuf en extensif. La question "manger ou conduire : faut choisir?" peut alors être reposée avec plus de nuance.
A bon entendeur.

rom_2 | 13 octobre 2011 à 16h07 Signaler un contenu inapproprié

Il y a une énorme incohérence entre prétendre être le continent le plus "vert" et aller piller les pays du Sud. L'énergie que ces derniers utilisent pour les productions qui nous sont destinées et leur transport n'est pas comptée dans notre bilan CO2 !!! Ni les importations qu'ils doivent faire pour compenser leur propre production de base.
Alors, revenons aux fondamentaux : d'abord produire chez nous (nous, c'est l'Europe, on aura quand même des oranges espagnoles) ce dont on a besoin, en saison (bannir les cerises chiliennes à Noël), compléter si nécessaire par des importations ciblées. Et ne produisons des bio-carburants qu'à la condition expresse de ne pas nuire à la production alimentaire ni à la biodiversité, où que ce soit sur la planète. Ce n'est pas du protectionnisme, c'est de l'humanité.

dmg | 13 octobre 2011 à 20h00 Signaler un contenu inapproprié

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