C'est un avis défavorable particulièrement critique (1) qu'a rendu le 25 juin la commission d'enquête sur le projet de construction du grand contournement ouest de Strasbourg par la société Arcos. Il fait suite à l'enquête publique menée sur les mois d'avril et de mai derniers.
La liste des griefs recensés par les membres de la commission est particulièrement longue. Y figurent notamment la crainte d'une augmentation des niveaux de pollution atmosphérique, la mauvaise prise en compte des impacts hydrauliques, les manquements en matière de compensation environnementale, la consommation d'espaces agricoles, les impacts sur les milieux forestiers ou encore les atteintes aux espèces faunistiques et floristiques.
En outre, souligne l'avis, de nombreuses recommandations de l'Autorité environnementale (Ae) n'ont pas été reprises dans le complément apporté par le maître d'ouvrage au dossier de demande. L'Ae avait rendu un avis défavorable sur ce dossier en février dernier, pointant en particulier les lacunes en matière de compensation. De la même façon, la société Arcos n'a pas répondu entièrement à l'avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature (2) (CNPN) qui avait notamment critiqué l'imprécision des mesures de réduction.
"Il n'appartient pas à un arrêté d'autorisation de procéder au rattrapage d'un dossier insuffisamment abouti", cingle la commission. Un avis sévère qui met le ministre de la Transition écologique dans une situation inconfortable. Alors que celui-ci cosignait un décret prolongeant la déclaration d'utilité publique (DUP) du projet, il déclarait en janvier dernier, que l'Etat allait délivrer l'autorisation environnementale. L'enquête publique n'avait alors pas commencé.