Les 120 pays signataires de la Convention, réunis la semaine dernière à Rome, devaient décider de l'ajout de deux pesticides (l'endosulfan et les composés du tributylétain) et de l'amiante chrysotile à la liste de procédure de consentement préalable en connaissance de cause (PIC), sur laquelle figurent déjà 39 produits dangereux.
Leur exportation n'est pas interdite par la procédure PIC de la Convention mais les pays signataires exportant les produits chimiques doivent prévenir les importateurs des risques liés à leur utilisation.
Pas d'accord trouvé sur l'amiante chrysotile et l'endosulfan
L'amiante chrysotile, la forme la plus répandue de ce produit, a une nouvelle fois échappé la semaine dernière à l'inscription sur cette liste internationale des produits dangereux.
Le Canada, l'un des principaux exportateurs d'amiante chrysotile, aurait réussi à pousser ses principaux clients (l'Inde, le Pakistan, les Philippines et le Vietnam) à s'opposer à l'inclusion de ce produit dans la liste PIC, selon le député canadien Pat Martin, connu pour son combat contre l'amiante.
Alors que l'amiante est notamment interdite par l'Union européenne, de nombreux gouvernements ont exprimé leur vive inquiétude à propos de cette non-inscription, ont souligné l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).
Durant la réunion, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rappelé le caractère cancérigène de l'amiante chrysotile, présent dans les matériaux de construction, qui provoque chaque année le décès de 90.000 personnes. Ce produit soit associé à des milliers de décès dans le monde dus au cancer du poumon et au mésothéliome, une forme rare de cancer directement imputable à l'amiante, a précisé l'OMS.
Les pays signataires de la Convention n'ont pas non plus trouvé d'accord sur l'adjonction de l'endosulfan sur la liste des substances dangereuses. L'endosulfan, pesticide utilisé dans les cultures de coton est, rappelle la FAO, dangereux pour l'environnement et la santé de l'homme, plus particulièrement dans les pays en développement qui ne disposent pas de protections adéquates.
Le tributylétain rejoint la Liste PIC
En revanche, la réunion a permis l'inscription sur la liste PIC d'un pesticide, le tributylétain (TBT), qui est notamment utilisé pour la peinture de la coque des bateaux et est toxique pour les poissons et les mollusques. L'Organisation maritime internationale avait notamment pris des mesures en vue d'interdire l'utilisation de peintures antisalissures contenant des composés du TBT.
Selon la FAO, de nombreux pesticides qui ont été mis au ban ou dont l'utilisation a été strictement réglementée dans les pays industrialisés seraient encore commercialisés et utilisés dans les pays en développement.