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La délégation officielle des Etats-Unis muette face à la coalition We Are Still In

C'est une Amérique pleine d'allant qui s'est affichée au US Climate Center de Bonn. Pendant une semaine, le mouvement We Are Still In s'est mobilisé tandis que la Maison Blanche est restée à l'écart des négociations.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï
La délégation officielle des Etats-Unis muette face à la coalition We Are Still In

'Nous négocions encore'', veut croire l'ancien négociateur en chef américain Todd Stern, rencontré dans le pavillon de l'US Climate Center, financé par l'ancien maire de New York Michael Bloomberg pour cette COP 23. Avec deux délégations, l'une officielle, composée de fonctionnaires, de parlementaires et d'un seul représentant de la Maison Blanche venu vanter les énergies fossiles, et l'autre, de la société civile, venue proclamer par la voix du mouvement We Are Still In sa volonté de rester dans l'Accord de Paris, la situation des Etats-Unis reflète à Bonn la profonde division du pays.

Municipalités, gouverneurs, entreprises veulent ''rester dedans'' et le proclament, à grand renfort de conférences et side-events. La United States Climate Alliance, lancée cette année, rassemble 15 Etats américains, démocrates et républicains. Trois gouverneurs ont fait le voyage jusqu'à Bonn, Jerry Brown pour la Californie, Kate Brown pour l'Oregon, et Jay Inslee, de l'Etat de Washington, pour décrire les politiques mises en œuvre sur le terrain. Chaque membre de l'Alliance s'est engagé à réduire de 26 à 28% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2025 par rapport à 2005. 350 maires s'engagent pour le climat.

La délégation officielle américaine, de son côté, compte cette année 48 membres, au lieu de plusieurs centaines à Paris en 2015, et une centaine à Marrakech en 2016. Elle se fait discrète. Remplacé à la dernière minute pour raisons familiales, le chef de la délégation Thomas Shannon, du ministère des affaires étrangères, a été remplacé par Judith Garber, fonctionnaire au Département d'Etat, qui a prononcé jeudi 17 novembre un discours sans relief, mais sans remise en cause de la réalité du changement climatique. Pas de positions climato-sceptiques affichées ici, pas de volonté non plus d'entraver les négociations auxquelles les Etats-Unis restent partie prenantes en tant que membres de l'UNFCCC.

Pas de climato-sceptiques à la COP 23

Jonathan Pershing, également présent à Bonn au US Climate Center, a négocié l'Accord de Paris aux côtés du président des Etats-Unis. M. Pershing constate le ''silence'' des représentants américains. Ceux-ci ne cherchent pas à compliquer les négociations, confirme l'ancien bras droit de Barack Obama. ''Mme Garber est une fonctionnaire très compétente'', estime-t-il. En dehors d'une conférence sur le charbon propre où était présent le représentant de la Maison Blanche George David Banks, c'est le vide. Un vide déstabilisant. ''Les Etats-Unis ont été une voix très active pour dessiner le système [de l'Accord de Paris]. Maintenant, les Etats-Unis sont en dehors. La question est : qui va prendre la relève pour architecturer le système ? ''. Pour le moment, les leaders ne se bousculent pas au portillon.

''La position de l'administration sur l'Accord de Paris reste inchangée'', peut-on lire sur le site du ministère des affaires étrangères, dirigé par Rex Tillerson. ''Les États-Unis ont l'intention de se retirer de l'Accord de Paris dès qu'ils en auront le droit, à moins que le Président ne puisse identifier des conditions d'engagement plus favorables aux entreprises, aux travailleurs et aux contribuables américains. Les États-Unis demeurent une partie en règle de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et participent aux négociations en cours au titre de la Convention-cadre et de l'Accord de Paris afin de garantir des conditions équitables pour les intérêts des États-Unis''.

M.Trigg Talley, envoyé spécial adjoint aux changements climatiques du Département d'État des États-Unis, était déjà présent dans l'administration antérieure et il est réputé pour sa compétence. Il surnage dans la recomposition en cours du Bureau des changements globaux rattaché au Département d'Etat et représente la mémoire institutionnelle de ces négociations par le maintien d'une forme de continuité de la présence minimaliste des Etats-Unis.

Quant à George David Banks, conseiller climat venu représenter la Maison Blanche à la COP 23, c'est un ancien conseiller de George W. Bush pour les affaires internationales et le changement climatique, actuellement vice-président exécutif de l'American Council for Capital Formation, un groupe pro-business. ''M. Banks n'est pas un climato-sceptique'', précise Jonathan Pershing. Il se borne à défendre les intérêts d'une partie de l'industrie américaine.

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