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Merkel-Macron, un tandem climatiquement correct ?

Alors que s'ouvre aujourd'hui le début du segment ministériel à la COP 23, la rencontre bilatérale et les discours d'Angela Merkel et d'Emmanuel Macron sont très attendus pour éclairer leur vision de la transition énergétique.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï

Les ONG les rêvent en ''héros du climat''. ''Le couple franco-allemand a la responsabilité de veiller à ce que l'Union européenne prenne réellement sa part à la mise en œuvre de l'Accord de Paris'', estiment-elles dans une lettre ouverte adressée à la chancelière et au président de la République le 13 novembre. ''Le couple franco-allemand doit entraîner l'Europe dans un nouveau futur énergétique''. Mme Merkel affronte à la COP 23 les contradictions pointées par la société civile, qui réclame la sortie complète de l'Allemagne du charbon – dont elle est actuellement le plus gros producteur et consommateur - et l'accélération de la transition énergétique et des transports dans le pays où l'industrie automobile est reine. La chancelière les assume dans son discours d'ouverture : ''Prendre des mesures concrètes, ce n'est pas si simple en Allemagne. Nous avons encore un long chemin à parcourir. Nous devons résoudre des conflits sociaux, car nous utilisons encore beaucoup de charbon, en particulier de la lignite.''

''Fétiches irréalistes''

Quant à Emmanuel Macron, les ONG voudraient le voir afficher une ambition plus claire en matière de transition énergétique sans nucléaire, ''une énergie qui bloque la décentralisation énergétique'', selon les termes de Pierre Cannet, du WWF France. Comme pour contredire cette aspiration, le président Macron, dans son discours en plénière aujourd'hui, a salué les ''décisions courageuses qui ont abandonné les fétiches irréalistes'' prises par le gouvernement : ''Prétendre que nous devrions accélérer la fermeture des centrales nucléaires, c'est nous condamner à recourir au charbon'', a t-il martelé, tout en rappelant le Plan climat français et la loi sur les hydrocarbures, qui visent à une sortie complète des énergies fossiles d'ici 2040.

La société civile réclame le renforcement du paquet énergie-climat afin de voir l'Union européenne (UE) gagner en légitimité dans le processus international. L'UE doit engager dans les treize prochains mois des objectifs plus ambitieux ''pour ouvrir la voie vers 100% d'énergies renouvelables et une pleine efficacité énergétique de notre société d'ici 2050'', prônent les ONG. Sur ce point, le président Macron a annoncé en plénière ''l'accélération de la montée en charge des énergies renouvelables en partenariat avec l'Union européenne''. ''Avancer sur le stockage de l'énergie, c'est la vraie disruption sur le plan énergétique et industriel''. Entre temps, le nucléaire assurera la continuité, quitte à prolonger les centrales, et la France entend ''favoriser les interconnexions énergétiques avec ses voisins européens afin de mieux utiliser les énergies renouvelables''.

Annonce d'un prix plancher du CO2

A la COP 23, l'Allemagne a engagé 50 millions d'euros pour le Fonds d'adaptation et la même somme pour les pays les moins avancés. La France, quant à elle, s'engage à financer le GIEC, menacé par le retrait des Etats-Unis, a annoncé le président Macron, sans préciser le montant et les modalités de cet engagement. Le sommet du 12 décembre, dit One Planet Summit, qui se tiendra à Paris, servira à galvaniser les financements publics et privés, ''avec un plan de bataille concret'', a promis M. Macron. ''Les marchés financiers doivent s'aligner avec l'accord de Paris, c'est d'une importance capitale pour mener à bien la transition écologique'', martèlent les ONG. La France et l'Allemagne, les deux principales forces économiques en Europe, peuvent les orienter. Les obligations vertes (green bonds) ont franchi la barre des 100 milliards cette année, annonce une dépêche de Reuters. M. Macron a précisé que la France allait intégrer les objectifs climatiques dans ses accords commerciaux.

''Si Emmanuel Macron préfère attendre le sommet du 12 décembre à Paris pour annoncer des mesures, Oxfam lui rappelle qu'un leadership climatique repose sur des actions fortes, pas de simples discours aussi lyriques soient-ils. D'une part, le doublement des financements de la France pour l'adaptation afin d'atteindre 2,4 milliards d'euros d'ici 2022 et, d'autre part, l'adoption de la taxe sur les transactions financières en Europe, qui permettrait de dégager annuellement 22 milliards d'euros, une partie pouvant être allouée à la solidarité internationale et au climat'', a aussitôt réagi Armelle Le Comte, d'Oxfam France.

Le président de la République a fait écho aux attentes des ONG sur l'amélioration du marché carbone européen. L'introduction d'un prix carbone plancher régional pourrait envoyer un signal économique fort en Europe, estiment les ONG. Sur ce point, M. Macron a proposé à la tribune de la COP 23 de ''fixer un prix plancher à 30 € la tonne de CO2 et d'instaurer une taxe aux frontières qui permettra de protéger nos secteurs économiques''. Cette ''politique du CO2'' sera adossée à ''une politique fiscale inédite'' et à la suppression des véhicules contribuant à l'effet de serre d'ici à 20 ans.

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