Ce mercredi 4 juillet, le réseau Sortir du nucléaire et les associations SDN Sud Ardèche et la Frapna Ardèche ont déposé plainte contre EDF devant le procureur de la République de Privas, suite à une pollution au tritium de l'eau potable de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche). Les trois associations "relèvent dix infractions et souhaitent qu'une enquête soit ouverte".
Elles expliquent qu'en mai 2018 une concentration de tritium (un isotope radioactif de l'hydrogène) près de 20 fois supérieure à la norme a été détectée dans le captage d'eau potable de la centrale de Cruas, ainsi que sur deux points de prélèvement situés hors du périmètre de l'installation. La concentration mesurée atteignait 190 becquerels par litre (Bq/l), contre 10 Bq/l en temps normal. La consommation d'eau a été interdite sur la centrale, mais les associations s'interrogent sur d'éventuelles conséquences sanitaires pour les travailleurs qui auraient pu boire cette eau tritiée avant son interdiction, ainsi que pour les riverains.
"EDF a cherché à minimiser cette pollution et s'est bien gardée de communiquer auprès du public à ce sujet", rapportent les associations, ajoutant que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a été informée le 22 mai pour des prélèvements effectués les 4 et 7 mai. Elles ajoutent que les membres de la commission locale d'information (CLI) n'ont pas été informés de cette pollution.
Reste la source de la pollution. "Cette pollution des eaux est également révélatrice de dysfonctionnements matériels et organisationnels inquiétants", estiment les associations qui rapportent, que selon EDF, elle pourrait avoir pour origine le débordement d'un puisard de collecte d'effluents radioactifs. Cet incident a eu lieu dans la nuit du 1er au 2 avril 2018. "Les deux pompes censées éviter le débordement du réservoir étaient en panne [et la] pompe de secours mise en place (…) est tombée en panne après 3h de fonctionnement", rapportent les associations.