Ce jeudi 22 juin 2017, le Haut comité pour la transparence et l'information sur la sécurité nucléaire (HCTISN) a publié un avis (1) (doc) et un rapport (2) sur l'information du public et la transparence sur les anomalies de la cuve de l'EPR. Le Haut comité juge que, depuis la révélation des défauts en avril 2015, les acteurs du dossier ont eu une "une communication relativement hétérogène auprès du public". Les membres du HCTISN pointent du doigt Areva et EDF, expliquant qu'ils avaient dû insister pour que les deux entreprises acceptent de leur communiquer un historique du dossier.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a "publié régulièrement des notes d'information sur ce dossier" pour éclairer le public sur l'historique de ses échanges avec Areva et l'informer de sa position sur la démarche proposée par l'entreprise pour justifier l'aptitude au service de la cuve. De même, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) "a donné accès au public à son expertise sur ce dossier" en publiant, régulièrement ses avis, ses notes d'informations et ses présentations.
Demande appuyée du HCTISN
"En revanche, le HCTISN note que la communication réalisée par l'exploitant EDF et le fabricant AREVA (…) est plus succincte." Le Haut comité reproche aux deux entreprises de ne pas avoir expliqué au public l'origine de l'anomalie et l'historique de la conception et de la fabrication de la cuve du réacteur EPR. Ces informations n'ont été communiquées au HCTISN que "sur demande appuyée de l'ensemble des membres du groupe de suivi".
En l'occurrence, en mars 2016, Areva, sous couvert de secret industriel, avait d'abord présenté un document superficiel aux membre du Haut comité. Il s'agissait d'une note "très lisse", avait expliqué le secrétaire général du Haut comité à Actu-Environnement, ajoutant que le HCTISN "a dû insister, pour s'assurer d'obtenir des informations précises". Celles-ci n'ont été présentées qu'en juillet 2016, après l'ajout d'une réunion supplémentaire au groupe de travail. Globalement, les documents présentés par l'ASN et Areva révélaient que le risque de défaut sur la cuve de l'EPR avait été identifié dès 2006 et que des tests réalisés par Areva entre 2007 et 2011 auraient pu attirer son attention.
Enfin, "le HCTISN note également qu'EDF et AREVA n'ont fait aucune communication vers le public quant aux scénarios alternatifs envisagés si les résultats de la démarche de justification de l'aptitude au service de la cuve du réacteur EPR s'avéraient non concluants".