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Actu-Environnement

Nucléaire : la cuve de l'EPR fait les frais du durcissement de ton de l'ASN

Risques  |    |  P. Collet

Ce mardi 7 avril, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé "[avoir] été informée par Areva d'une anomalie de la composition de l'acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve du réacteur de l'EPR de Flamanville". En conséquence, "Areva a proposé à l'ASN de réaliser à partir d'avril 2015 une nouvelle campagne d'essais approfondie sur un couvercle représentatif pour connaître précisément la localisation de la zone concernée ainsi que ses propriétés mécaniques", rapporte l'ASN, précisant qu'elle "se prononcera sur le programme d'essais, contrôlera sa bonne réalisation et instruira le dossier que présentera Areva pour démontrer la résistance de la cuve du réacteur EPR de Flamanville".

"Les équipes d'EDF et d'Areva sont mobilisées pour réaliser au plus tôt les essais complémentaires, après accord de l'ASN sur leurs modalités, et apporter à l'Autorité toutes les informations permettant de démontrer la sûreté et la qualité des équipements concernés", confirme EDF, précisant qu'"en parallèle, les travaux du chantier EPR de Flamanville se poursuivent".

Application de la réglementation ESPN

A l'origine de ces nouveaux déboires rencontrés par Areva se trouve l'application de la réglementation relative aux équipements sous pression nucléaires (ESPN) qui impose au fabricant de maîtriser les risques d'hétérogénéité des matériaux utilisés pour fabriquer les composants les plus importants pour la sûreté.

En l'occurrence, la réglementation ESPN a été adoptée en 2005, mais l'ASN appliquait jusqu'à récemment des règles transitoires permettant de valider certains équipements sous pression sans effectuer l'intégralité des tests imposés réglementairement. Cependant, en janvier 2015, l'ASN a durci le ton en retardant le remplacement des générateurs de vapeur du réacteur 3 de la centrale du Blayais (Gironde) et en imposant des contrôles supplémentaires. L'Autorité dénonçait en particulier le fait que "les justifications et démonstrations apportées par les fabricants d'équipements sous pression nucléaires sont encore régulièrement insatisfaisantes".

C'est au tour de la cuve de l'EPR de Flamanville de passer au crible des tests imposés par la réglementation ESPN. Pour se conformer à l'exigence technique de cette réglementation, "Areva a mené des essais chimiques et mécaniques sur un couvercle de cuve similaire à celui du réacteur EPR de Flamanville", explique l'ASN, ajoutant que "les résultats de ces essais ont montré, fin 2014, la présence d'une zone présentant une concentration importante en carbone et conduisant à des valeurs de résilience mécanique (1) plus faibles qu'attendues". L'anomalie est confirmée dans deux parties sensibles de la cuve : le fond et le couvercle.

1. La résilience est un indicateur de la capacité d'un matériau à résister à la propagation de fissures. Dans le cas de la cuve d'un réacteur, cette propriété est notamment importante en cas de choc thermique, par exemple à la suite d'une injection d'eau froide dans le circuit primaire du réacteur.

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