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Actu-Environnement

Seringues, compresses, bistouris : des déchets dangereux à traiter rapidement

Les déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) imposent des délais de traitement de 72 heures. Deux possibilités s'offrent aux gros producteurs de déchets comme les hôpitaux : une collecte sélective ou un prétraitement in situ. Reportage.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  B. Clarke

Environ 170.000 tonnes de déchets à risques infectieux (Dasri) sont produits chaque année. Quatre-vingt-dix pourcents proviennent des établissements de santé, le reste des professionnels de santé en exercice libéral et des personnes en automédication, gisements plus diffus.

Incinération des déchets

Concernant les protocoles dans les hôpitaux ou les cliniques, le tri se réalise à la source dans des emballages sécurisés. Par exemple, tous les objets coupants ou pointus sont déposés dans une boite en plastique dur. Dès que celle-ci est remplie et fermée, elle est datée et aussitôt dirigée vers des bacs spécifiques en vue d'une collecte. La sécurité est de mise pour le personnel soignant et aussi pour les ripeurs qui collectent les déchets.

Ces bacs sont ensuite dirigés vers des incinérateurs particuliers, homologués pour les déchets dangereux. Le centre de valorisation énergétique basé à Douchy-les-Mines (Nord) est équipé d'une toute nouvelle chaîne de traitement automatisée qui permet de répondre aux besoins de 230 établissements hospitaliers et de soins soit 6.000 tonnes de déchets par an. Grâce à l'implantation de puces électroniques – RFID (radio frequency identification) -  sur les bacs de collecte, la traçabilité est améliorée, ce qui rassure les producteurs de déchets qui en sont responsables jusqu'à leur traitement (voir le reportage vidéo). Selon le Siaved, le syndicat qui gère ce centre, de nombreuses informations sont accessibles grâce à cette puce : "immatriculation du camion, nom du collecteur et du producteur de déchets, date, horaires associés et toutes les opérations relatives aux bacs : pesée, chargement sur chaîne, vidange, déchargement, sortie du site". Les bacs vidés de leur contenu sont ensuite désinfectés. "Le site ne produit pas d'eau usée, on est sur un processus de recyclage qui permet de ne pas avoir de rejets aqueux, l'eau est réutilisée sans rejet dans le milieu naturel", précise Féréol Mazard, directeur régional Nord chez Tiru, groupe EDF.

Mais les capacités de traitement en France diffèrent d'une région à l'autre, certaines régions sont en sous-capacité. Du coup, environ 10% des Dasri voyagent d'une région à l'autre. Plus les distances sont importantes, plus les risques de sécurité (santé et environnement) et les coûts augmentent.

Un prétraitement sur site possible

La clinique des Minimes, à Toulouse (Haute-Garonne), a fait le choix du prétraitement. Elle accueille environ 150 patients et produit près de 4.000 kg de Dasri par an. Le protocole de tri reste le même avec des emballages sécurisés notamment pour les objets piquants ou tranchants, sauf qu'à la fin il n'y a pas de bacs mais des cartons. Une fois remplis, ils sont introduits dans une machine qui va broyer et désinfecter le tout (voir le reportage vidéo). Ainsi, ces déchets pourront être jetés dans la poubelle des ordures ménagères.
Le traitement "permet de neutraliser les risques biologiques à la source, en n'utilisant que de la vapeur d'eau... ça évite ainsi le transport de matières dangereuses. Il faut aussi penser que dans de nombreux pays, il n'y a pas les infrastructures pour traiter ce type de déchets et les incinérateurs ne respectent pas les mêmes normes qu'en France", précise Miquel Lozano, président de Tesalys, une société qui vend ces machines de prétraitement un peu partout dans le monde. En France aussi, ce type de pratique évolue puisque selon les derniers chiffres de l'Ademe, 19% des Dasri seraient prétraités.

Réactions2 réactions à cet article

Bonjour,
Je suis très surprise par la dernière image de la vidéo qui montre une personne tassant à mains nues un sac DASRI dans un carton. Les DASRI (comme on peut le voir en début de vidéo) contiennent en grande partie des seringues, des aiguilles potentiellement contaminées. Quelques équipements de sécurités seraient sûrement bienvenus, ou alors il serait bon d'utiliser les cartons directement au lieu de sacs en plastiques mou.
D'autre part, une mention de la (probable) réduction du cout du traitement des déchets en les traitant par la filière des ordures ménagères classique aurait été bienvenue, en tenant compte du cout d'investissement de l'appareil de prétraitement bien sûr.
Bonne journée.

GeraldineM | 01 juin 2017 à 12h30 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

En ce qui concerne les aiguilles et objets coupants, ils sont introduits dans une boite en plastique dur, les sacs en plastiques souples quant à eux contiennent des pansements, des compresses, rien de coupant ou piquant (enfin si le protocole est appliqué à la lettre).

Concernant la réduction des coûts, elle n'est pas si évidente selon la direction de la clinique interrogée, une chose est sure, cela ne coute pas plus cher et la solution présente un certain nombre d’avantages évoqués plus haut…

Bien cordialement,

Baptiste Clarke Baptiste Clarke
01 juin 2017 à 15h17
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