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Catastrophe de Fukushima : ouvrir le débat et donner les moyens d'une expression plurielle

L'Association nationale des Comités et des Commissions Locales d'Information (ANCCLI) demande que soit entendue l'expression plurielle de la société civile pour apporter une réflexion pertinente à la crise nucléaire majeure que vit le Japon.

Risques  |    |  C. Saïsset
   
Catastrophe de Fukushima : ouvrir le débat et donner les moyens d'une expression plurielle
   

Tandis que l'ASN déclare « La situation reste grave et précaire » à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. Et que la Criirad estime non « sans danger » les aliments contaminés détectés à 100 km du site. L'Association nationale des Comités et des Commissions Locales d'Information (ANCCLI) rappelle en sept points ce qui, dès aujourd'hui, nécessite un débat en France. Cela concerne : les comprimés d'iode (revoir la couverture nationale aujourd'hui limitée aux 10 km autour d'une centrale), le post-accidentel (intégrer la démarche CODIR-PA dans les plans communaux de sauvegarde), l'urbanisation (mettre à disposition les cartes d'aléas de risques d'accidents), les scénarios d'accident (étudier le cumul des scénarios majorants), l'environnement (renforcer la vigilance des réseaux de surveillance existants et mettre à disposition les résultats en temps réel), le vieillissement des installations (intégrer les Cli dans l'examen des conditions de sûreté et mettre en débat les conclusions avec la population), et les exercices de crise (en augmenter la fréquence, actuellement de un tous les trois ans).

Hasard du calendrier, la catastrophe nucléaire au Japon s'est produite 3 ans jour pour jour après le décret d'application de la loi sur la Transparence et la Sûreté Nucléaire qui rend obligatoire la mise en place de Cli autour de chaque installation nucléaire. Initiées par la circulaire Mauroy du 15 décembre 1981, lorsque les centrales nucléaires entraient en exploitation, seules une vingtaine de Cli avaient été créées au début des années 2000, dont plusieurs suite à la catastrophe de Tchernobyl. « Mais sans moyens ni contraintes, elles n'ont pu fonctionner de manière dynamique dans leur mission de s'informer de ce qui se passe sur le site et d'en rendre compte à la population », commente Jean-Claude Delalonde, président de l'ANCCLI qui fédère aujourd'hui 34 Cli.

Dans un contexte de centrales nucléaires vieillissantes, la France compte maintenant 40 Commissions locales d'information auprès des centrales nucléaires y compris en démantèlement (EDF), des centres de stockage de déchets nucléaires et du laboratoire de stockage souterrain de Bure (Andra), du centre de retraitement de La Hague et de l'industrie nucléaire (Areva et autres industriels) ; et une dizaine de Comités locaux d'information présidés par un préfet auprès d'installations nucléaires relevant du ministère de la Défense (CEA). Ces Cli sont composés à 50 % d'élus du territoire de proximité des sites et s'organisent autour de 4 piliers : élus (représentants la population), syndicats (représentants les salariés et sous-traitants de l'exploitant), associations (bénévoles, pour ou anti-nucléaires) et experts indépendants. « C'est le seul exemple d'instance où les élus côtoient la société civile », précise JC Delalonde.

Manque de budget

Mais pour pouvoir fonctionner avec au moins un chargé de mission et un local, diffuser un bulletin d'information, être le lieu de concertation, de confrontation ou de contre-expertise, un ou une Cli a besoin au minimum de 150 000 €/an estime l'ANCCLI. Pour ce faire, la loi TSN (datant de 2006) prévoit qu'un certain pourcentage de la taxe sur les INB leur soit accordé. Mais ni la loi de Finances pour 2010, qui a créé une taxe additionnelle à la taxe sur les INB (500 M€/an perçus par l'Etat) pour les installations de stockage de déchets nucléaires, ni celle pour 2011 n'ont décidé de ce pourcentage. En attendant, les Cli font sans, avec le soutien des Conseils généraux et un appui de l'ASN limité à un budget global de 600 000 €/an. Or, si seule la moitié des besoins des Cli devait être payé par l'Etat, cela représenterait 3 M€/an. « Je trouve scandaleux que l'Etat hésite à consacrer même pas 1% de la taxe sur les INB aux Cli, déclare JC Delalonde. Mais peut-être qu'avec les évènements au Japon ça va bouger ».

Réactions4 réactions à cet article

Il n'y a pas fourniture d''énergie sans risques. 400 morts a Malpasset suite a une erreur humaine. Combien de morts y aurait-il si un methanier sautait dans un port ? Combien de morts dus aux nombreux accidents dus a la recherche petrolière et au, charbon ? Sans considerer les tsunamis si nous avions en Europe des tremblements de terre aussi importants qu'au Japon on aurait certainement beaucoup de morts par suite de rupture de barrages.
Les pesticides et produits de ce genre tuent beaucoup (Bien plus de morts a Bopal qu'a Tchernobyl, mais comme c'était des indiens pauvres on n'y a pas attaché d'importance)
On a raison vu le danger des centrales nucléaires de prendre des precautions mais je souhaiterai que l'on fasse de même vis a vis de la pollution automobile (NOX et particules cancerigènes qui tuent plusieurs dizaines de milliers de personnes par an en Europe).

Enfin pourquoi les medias ne prennent - elles pas le recul pour envisager les consequences a venir du rechauffementn climatique (epidemies non controllées - tres graves accidents climatiques - montée des eaux - deplacements de population et risques de guerre )
Le nucléaire est dangeureux mais surtout il fait peur. Mais il ne contribue pas au rechauffement climatique et a tué infiniment moins de personnes que les pesticides, le petrole, le charbon et la pollution automobile. Le nucléaire francais est le fruit des services publics qui ont fait pour la France un excellent choix pour proteger l'avenir.

fleurent | 23 mars 2011 à 22h07 Signaler un contenu inapproprié

Le nucléaire "excellent choix pour proteger l'avenir" ? Il fallait oser !

gloub | 25 mars 2011 à 20h29 Signaler un contenu inapproprié

A Fleurent :
et pourquoi pas comparer avec les accidents de brouette..

Un seul argumentaire contre ses tres graves affirmations dont qq-unes mensongéres : on ne conserve pas une technologie que l'on sait pas réparer !!!!

ETTI | 27 mars 2011 à 16h06 Signaler un contenu inapproprié

(Cf. Wikipédia : On recense seize séismes-tsunamis depuis 1611 situés au nord de l'île principale du Japon. Un de ces séismes les plus meurtriers ayant affecté cette région a eu lieu le 15 juin 1896 au large des côtes du Sanriku. Sa magnitude a été estimée à 8,5. Il déclencha un tsunami avec un déferlement (run-up) d'une hauteur maximale de 38 mètres, et tua 22 066 personnes. Un autre eut lieu le 2 mars 1933, légèrement plus au nord, faisant environ 3 000 victimes causées par le tsunami suite au séisme avec un déferlement estimé à 28,5 m à Ofunato). Nucléaire : il s’avère que les spécialistes n’avaient pas prévu le « hautement improbable » ; il s’avère que les responsables étaient irresponsables. Le tsunami du 26 décembre 2004 en Indonésie avait atteint jusqu’à une hauteur de 35 m. Le Japon étant une des zones les plus sismiques au monde (1/5 des séismes de magnitude supérieur à 6), les digues de la centrale de Fukushima étaient prévues pour faire face à un tsunami de… 5 m de haut ! Cette catastrophe n’était donc pas une fatalité ; cherchera-t-on un jour à poursuivre en justice les décideurs comme on le fait avec n’importe quel justiciable pour la moindre peccadille ? Ne s’agirait-il pas d’un crime contre l’humanité par négligence ? Le crime étant trop gros et trop collectif, il ne sera jamais jugé ni même ne serait-ce que formulé.

Xavier BAUPIN | 09 avril 2011 à 08h58 Signaler un contenu inapproprié

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