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La "décarbonisation" des systèmes électriques prend du retard, estime l'AIE

L'essor des énergies renouvelables est jugé satisfaisant. Mais le recours croissant au charbon et le déploiement insuffisant de l'énergie nucléaire rendent l'objectif climatique mondial difficile à respecter, indique un nouveau rapport.

Energie  |    |  Contexte
La "décarbonisation" des systèmes électriques prend du retard, estime l'AIE

Pour limiter le réchauffement climatique de la planète à moins de 2°C d'ici la fin du siècle, les États doivent absolument réussir la transformation de leurs systèmes électriques, montre l'édition 2014 du rapport "Energy Technology Perspectives" (1) de l'Agence internationale de l'énergie, publié lundi 12 mai.

La "décarbonisation" de la production électrique est d'autant plus importante que, selon tous les scénarios analysés par les experts de l'organisation internationale, la consommation augmentera à l'horizon 2050. En moyenne, la part de l'électricité dans la consommation finale d'énergie croîtra de 17 % en 2011 à 25 % au milieu du siècle. "Elle dépassera ainsi les produits pétroliers", a expliqué David Elzinga de l'AIE lors de la présentation du rapport.

La croissance du charbon

Or, les avancées dans la décarbonatation de la production d'électricité sont jugées insuffisantes par les experts de l'AIE. D'ici 2050, la part des énergies renouvelables dans la production énergétique doit atteindre 65 %, contre 20 % pour les énergies fossiles, selon le scénario qui permet au monde d'atteindre ses ambitions de lutte contre le changement climatique. Les émissions de CO2 causées par la production de chaque MWh d'électricité devraient diminuer de 90 %.

Mais, aujourd'hui, 68 % de l'électricité produite dans le monde provient des ressources fossiles, seulement 20 % des renouvelables. Alors que l'essor des énergies renouvelables (solaire photovoltaïque, hydroélectricité, éolien terrestre) est conforme à la trajectoire imaginée par l'AIE, les experts s'inquiètent du recours massif au charbon dans la production d'électricité. Depuis 2010, sa croissance a été plus importante que celle de toutes les ressources non fossiles dans leur ensemble. L'AIE souligne également qu'environ 60 % des nouvelles centrales au charbon (2) construites ces dernières années font partie des installations les moins efficaces. Depuis 1990, l'intensité en carbone de l'approvisionnement énergétique mondial n'a plus diminué.

Le CSC en panne

L'avenir de la technologie du captage et du stockage du carbone (CSC), qui permettrait de réduire l'emprunte carbone de ces centrales, reste "incertain", constatent les experts.
Des coûts toujours trop élevés et un manque d'engagement politique et financier sont les principales raisons évoquées dans le rapport. Des "progrès à court terme" dans la recherche, le développement et la démonstration sont nécessaires pour assurer le déploiement à long terme de la technologie.

Le retard du nucléaire

Les experts de l'AIE craignent également que la part de l'énergie nucléaire dans le mix énergétique, jugée nécessaire d'ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique, ne soit pas atteint. En 2025, elle pourrait se situer entre 5 et 24 %, c'est-à-dire en dessous des "niveaux nécessaires". L'AIE fait le constat d'une "incertitude significative", face à la "stagnation" de la capacité nucléaire mondiale. L'ajout "modeste" de nouvelles capacités nucléaires ces dernières années a été contrebalancé par la fermeture de centrales vieillissantes ou non rentables. "Nous considérons effectivement que le nucléaire aura un rôle significatif à jouer", a toutefois affirmé Didier Houssin, directeur de la politique énergétique durable à l'AIE.

Le gaz sans CSC n'a pas d'avenir

Le gaz naturel (3) , qui facilite l'intégration des énergies renouvelables intermittentes dans le système électrique, est simplement une solution temporaire avant que des technologies moins polluantes soient disponibles, estiment également les experts de l'AIE. Il perdra son "statut de ressource à faible teneur en carbone" à partir de 2025, a souligné David Elzinga. La seule solution pour intégrer le gaz naturel dans un mix décarboné après 2025 est de joindre le CSC aux centrales à cycle combiné. Selon les calculs des experts, cette option serait moins chère que l'application de la technologie aux centrales au charbon.

Le rôle limité du stockage de l'énergie

Les auteurs du rapport ne croient pas que le stockage de l'énergie jouera un rôle central dans un système électrique décarboné. Les coûts élevés de la plupart des technologies existantes font que d'autres solutions, plus compétitives, seront d'abord utilisées à leur maximum. Les investissements mondiaux dans un mix énergétique décarboné vont aussi devoir augmenter, rappelle l'AIE. Avec 44 000 milliards de dollars, les besoins d'investissements à l'horizon 2050 ont été réévalués à la hausse (22 %) comparée à l'estimation de 2012.

Ils seraient néanmoins largement compensés par des économies de dépenses pour les combustibles fossiles qui pourraient s'élever, pour la même période, à 115 000 milliards de dollars.
L'Agence internationale de l'énergie réaffirme aussi que l'efficacité énergétique est ce qui contribuera le plus à la baisse des émissions de CO2.

1. Résumé du rapport de l'AIE
http://www.iea.org/Textbase/npsum/ETP2014SUM.pdf
2. Lire notre dossier
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/energie-fossile-charbon/energie-fossile-charbon.php4
3. Lire notre dossier
https://www.environnement-et-technique.com/numero_detail.php?id=334
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