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Coût du nucléaire : la Cour des comptes pointerait des incertitudes

Selon La Tribune, la version provisoire du rapport de la Cour des comptes pointerait "sans ambiguïté" des "incertitudes" relatives à certains coûts. Néanmoins, cela n'impacterait pas fortement les coûts de production.

Energie  |    |  P. Collet
   
Coût du nucléaire : la Cour des comptes pointerait des incertitudes
   

Selon La Tribune, qui a eu accès à une version provisoire du rapport sur le coût de nucléaire que publiera la Cour des comptes fin janvier, les sages de la rue Cambon demanderaient des "devis réalistes" sur la gestion des déchets ainsi qu'une évaluation indépendante du coût de démantèlement des réacteurs français.

La Cour a démenti avoir pris position sur le coût de l'énergie nucléaire.

Le montant des investissements depuis l'origine du programme (évalué à 227,8 milliards d'euros dont 96 milliards pour la construction des réacteurs) et le coût de la maintenance annuelle entre 2010 et 2025 (quelque 3,3 milliards, contre 1,5 milliard sur la période 2008-2010) seraient des données fiables. S'agissant du coût de construction des 58 réacteurs en service, la Cour l'estimerait à 1,535 milliard par GW installé, contre 3,68 milliards pour le futur EPR.

Audit extérieur des coûts de démantèlement

Par contre, des "incertitudes importantes" planeraient sur les coûts futurs du démantèlement des 19 centrales et de la gestion des déchets à longue durée de vie, notamment faute d'avancées concrètes de la part des opérateurs.

En matière de démantèlement, la Cour rappellerait que l'estimation actuelle est de 22,2 milliards d'euros. Mais, ces chiffres "doivent être regardés avec précaution, l'expérience en la matière, tant d'EDF [centrales de première génération] que du CEA ou d'Areva, ayant montré que les devis ont très généralement tendance à augmenter quand les opérations se précisent, d'autant plus que les comparaisons internationales donnent des résultats très généralement supérieurs aux estimations d'EDF", indiquerait le projet de rapport.

Face à ce constat, la Cour "confirme la nécessité et l'urgence de faire réaliser (…) des audits techniques par des cabinets et des experts extérieurs", selon le quotidien économique.

Réaliser un devis réaliste des coûts de stockage

En matière de gestion des déchets à longue durée de vie, la Cour constaterait que les provisions liées aux coûts futurs "ne sont pas stabilisées" et qu'"il y a donc un doute manifeste sur le bon niveau des provisions d'EDF, d'Areva et du CEA". En l'occurrence, l'estimation du coût de stockage des déchets réalisée par l'Andra en 2003 pour un montant de 15 milliards d'euros, aurait été réévaluée depuis à environ 35 milliards selon certaines sources.

La Cour demanderait donc que "soit rapidement fixé le nouveau devis (…) de la manière la plus réaliste possible".

La Tribune indique par ailleurs que la juridiction financière "demande à l'Andra d'étudier, en la chiffrant, l'hypothèse d'un stockage, dans son futur centre souterrain, des combustibles usés mox et uranium (déjà retraités une première fois) sortant des centrales". Pour le quotidien français, "le mythe du recyclage continue de s'effondrer".

Pas de prise en compte de Fukushima

Faute de données, la Cour des comptes aurait renoncé à prendre en considération les investissements en matière de sûreté imposés par le rapport sur l'audit demandé par le gouvernement suite à la catastrophe de Fukushima (Japon) et remis la semaine dernière par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

"Comment la Cour des comptes peut-elle, ainsi que le précise le Premier ministre dans sa lettre de mission de mai dernier, « expertiser les données fournies par les opérateurs » avant le 31 janvier alors qu'EDF a jusqu'en juin pour réaliser son devis des travaux exigés par l'ASN ?", interroge le quotidien économique.

Cependant, il semble qu'à l'occasion de son audition du 10 janvier, André-Claude Lacoste, président de l'ASN, aurait estimé que le chiffre de 10 milliards d'euros avancé par EDF est "un peu optimiste".

Pas nécessairement de hausse importante du prix du kWh

Reste que, si les sommes évoquées se chiffrent en milliards d'euros, une forte réévaluation de certains coûts ne serait pas forcément synonyme d'une hausse importante des coûts de production de l'électricité.

La Cour des comptes expliquerait en effet que "si le devis de démantèlement augmentait de 50%, le coût annuel de production de l'électricité nucléaire croîtrait de 505 millions d'euros". Un montant qui, comparé aux 10 milliards d'euros de coûts annuels, n'entraîne qu'une hausse de 5%.

Même constat pour le stockage. "Le nouveau devis de l'Andra étant d'un peu plus du double de celui qui sert aujourd'hui de base au calcul des provisions d'EDF, ce doublement n'augmenterait que de 200 millions d'euros le coût annuel de production de l'électricité nucléaire", avancerait le projet de rapport.

Réactions1 réaction à cet article

merci de corriger :
la Cour l'estimerait à 1,535 milliard par "GW" installé, contre 3,68 milliards pour le futur EPR.

babase | 13 janvier 2012 à 11h06 Signaler un contenu inapproprié

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