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Projet Démoclès : accélérer le recyclage des déchets du bâtiment

Vingt huit acteurs vont plancher, pendant dix huit mois, sur le recyclage des éléments de second œuvre issus de la démolition/réhabilitation. Dix chantiers en Ile-de-France et en Rhône-Alpes serviront de base à l'amélioration de la dépose collective.

Déchets  |    |  S. Fabrégat

"Les 10 millions de tonnes de déchets du second œuvre, représentant plus du quart des déchets du bâtiment (1) , sont encore trop peu triés et valorisés. Or, la loi de transition énergétique devrait confirmer pour 2020 l'objectif de 70% de taux de réemploi/recyclage des déchets du bâtiment". C'est pour faire progresser le recyclage de ces déchets que vingt huit organismes, entreprises et administrations ont lancé, le 19 novembre, le projet Démoclès (2) , coordonné par l'éco-organisme Récylum. Pendant dix huit mois, la dépose collective sera testée dans dix chantiers. Objectif : lever les verrous techniques, organisationnels et économiques.

Une forte marge de progression

Les déchets du second œuvre représentent tous les éléments "qui ne sont pas constitutifs de la structure d'un bâtiment (à l'exception du plomb et de l'amiante, qui dépendent d'une réglementation spécifique)". Ils sont constitués à 49% par des déchets inertes (verre, faïence, carrelage, sanitaires…), à 18,6% par des déchets non dangereux (plâtre, bois, revêtements de sols, isolants, équipements électriques non dangereux, ouvrants) et à 2,4% par des déchets dangereux (sources lumineuses, bois traités…).

Etant donné la grande diversité de ces déchets, la plupart d'entre eux sont détruits en mélange et donc peu recyclés. La raison ? "Leur valorisation nécessite de prendre en compte une très grande diversité de matériaux et d'équipements et donc de problématiques. (…) Des solutions de recyclage existent, mais des freins sont encore à lever pour améliorer le taux de recyclage". En mobilisant l'ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, le projet Democles vise à trouver des solutions pragmatiques.

Dix chantiers pour tester la dépose collective

"Si la mise en œuvre d'une dépose sélective suppose un surcroît de travail, elle doit tendre à limiter l'inflation du coût global de la gestion des déchets", soulignent les acteurs du projet Démoclès. Le développement de cette pratique "peut être source d'emplois non délocalisables, y compris pour les structures de l'économie sociale et solidaire". L'atteinte du taux de recyclage de 70% permettrait ainsi de créer 10.000 emplois, "sans augmentation du coût global de gestion des déchets".

Dix chantiers tests, financés par l'Ademe, vont être lancés en Ile-de-France et en région Rhône-Alpes, par Ares Services, GTM Bâtiment (filiale de Vinci Construction France) et Nantet. Ils permettront d'identifier les difficultés opérationnelles et économiques liées à la dépose sélective et aux filières de traitement. Un cahier des charges précis sera défini pour chaque chantier. Des indicateurs de suivi seront également mis en place : ratio des typologies de déchets par mètre carré, temps de dépose et de tri des éléments de second œuvre, outils et méthodes utilisés, organisation logistique associée.

Parallèlement, quatre groupes de travail plancheront sur l'organisation de l'ensemble de la chaîne de valeur. "A l'issue des deux premiers chantiers, les données recueillies seront analysées par les membres des groupes de travail afin d'adapter les méthodologiesemployées pour les chantiers suivants".

Fin 2015 : des recommandations concrètes

Les acteurs de la démolition - réhabilitation lourde (3) des bâtiments travailleront à l'amélioration du cadre relatif à la dépose collective. Les acteurs aval (4) plancheront sur l'identification et l'amélioration des filières de valorisation des déchets du second œuvre. Ils réaliseront une cartographie des filières et veilleront à la rationalisation des conditions de prise en charge des éléments du second œuvre par les filières en aval, afin de développer une logistique adaptée à coûts maîtrisés.

Un groupe de travail, composé de maîtres d'ouvrage publics et privés (5) , est chargé d'élaborer des recommandations concrètes et opérationnelles pour la gestion des déchets sur les chantiers (prise en compte de la gestion des déchets dans les documents de consultation des entreprises, suivi de la gestion des déchets, traçabilité...).

Enfin, un dernier groupe de travail (6) définira les compétences requises pour la dépose sélective (formation à la dépose sélective pour les conducteurs de travaux, les chefs de chantier, les ouvriers de la démolition…). Les conclusions sont attendues fin 2015.

1. Chaque année, le secteur du bâtiment produit 38,2 millions de tonnes de déchets. Selon l'Ademe, moins de la moitié serait recyclée, essentiellement des déchets inertes. 2. Le comité de pilotage est constitué par l'Ademe, l'association des industries de produits de construction (AIMCC), l'association des maires de France (AMF), le comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), la fédération des industries électriques et électroniques et de
communication (Fieec), les ministères de l'Ecologie et de l'Economie, Récylum, le syndicat national des entreprises de démolition (Sned), le syndicat des recycleurs du BTP (SRBTP), l'union nationale des économistes du bâtiment (Untec).
3. GTM Bâtiment (filiale de Vinci Construction France), Nantet, Ares services et IDF Démolition.4. Le Syndicat national des fabricants d'isolants en laines minérales manufacturées (Filmm), le syndicat national de recyclage de matières plastiques (SNRMP) Paprec chantiers, Placoplâtre, récylum, Siniatn Solover, le syndicat des recycleurs du BTP (SRBTP) et l'Union des plastiques du bâtiment (UPB).5. Association des maires de France (AMF), Nexity, région Rhône-Alpes, Union nationale des économistes de la construction (Untec), Institut pour la conception éco-responsable du bâti (Iceb), région Ile-de-France et ville de Lyon. 6. Région Ile-de- France, syndicat national des entreprises de démolition (Sned), Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), Union nationale des économistes de la construction (Untec) et dispositif VIE (volontariat international en entreprise) de Vinci.

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