L'incinérateur régional de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) a fait l'objet d'un important incendie qui s'est déclenché dans la nuit de vendredi à samedi. Le feu, bien que sous contrôle, n'était pas encore totalement maîtrisé dans l'après-midi de samedi.
Il aurait pris dans l'unité de méthanisation des déchets, a déclaré à l'AFP Bérenger Saltel-Pongy, responsable de la communication de la société EveRé, filiale du groupe espagnol Urbaser, qui exploite l'installation. Le sinistre s'est ensuite propagé dans les différents bâtiments de valorisation organique touchant le centre de tri de l'établissement.
La situation ne présenterait aucun risque environnemental ou chimique pour les populations, selon le colonel Jean-Claude Grand en charge des opérations, rapporte Reuters. Une assurance qui n'est pas partagée par le député écologiste François-Michel Lambert. "Ceux qui ont choisi l'implantation de l'incinérateur, au bord de l'eau, sur un site aussi risqué, devront rendre des comptes", prévient l'élu des Bouches-du-Rhône, qui se dit inquiet de l'impact de la pollution sur le golfe de Fos.
Installation controversée créée pour pallier la fermeture de la décharge d'Entressens
Quoi qu'il advienne, ce sinistre va laisser des traces et sans doute remettre en cause toute la filière des déchets de la région. Cette installation controversée, mise en service en 2010 pour pallier la fermeture de la décharge d'Entressen, traite en effet les ordures ménagères des 18 communes de la communauté urbaine de Marseille.
"Cette unité de traitement de déchets risque d'être hors service pour de longs mois, voire des années, et par là même obligera l'ensemble de la classe politique marseillaise à se pencher d'urgence sur la « filière déchets » de la région", confirme Achim Gertz, délégué sud-est du collectif Objectif Transition.
Il est vrai que ce sinistre, qui intervient en plein début de campagne électorale pour les municipales, va remettre la politique des déchets au cœur de la politique marseillaise, si tant est qu'elle en était sortie. "Il est temps de remettre tout à plat, il est temps de se pencher sur la réduction des déchets à la base, sur le tri et une véritable valorisation", ajoute M. Gertz, qui rappelle que la région marseillaise fait partie des plus mauvais élèves dans le domaine des déchets en France.
"Aujourd'hui il n'est plus question de tergiverser, nos choix de gestion des déchets sont devenus obsolètes et dangereux ! Tout est à revoir, notre modèle d'économie linéaire « prélever, consommer, jeter, brûler » n'est plus tenable", s'indigne le député François-Michel Lambert, qui préside par ailleurs l'Institut de l'économie circulaire.