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Déchets de plâtre : le recyclage comme objectif

Le colloque du 4 juin, Recycler les matériaux issus des déchets ménagers dans le BTP, organisé par Amorce, a permis de revenir sur des expérimentations de valorisation matière du plâtre. Retour sur l'initiative du Grand Lyon et le projet Aquitaine.

Déchets  |    |  D. Laperche

"Le recyclage est la seule bonne solution de traitement des déchets de plâtre", a témoigné Alexandre Breuil, responsable de l'unité traitement valorisation matière de la Communauté urbaine de Lyon (le Grand Lyon), mercredi 4 juin, lors du colloque (1) sur le recyclage des déchets ménagers dans le BTP organisé par Amorce (2) .

"Il y a quelques années, nous pouvions encore l'enfouir mais la décision 2003/33/CE ne permet désormais plus cette assimilation en déchets inertes du fait du relargage de sulfates par le plâtre", détaille-t-il.

Reste possible l'enfouissement dans un casier dédié (installation de stockage de classe 2), à la condition toutefois de ne pas introduire de déchets biodégradables. La dégradation de la matière organique induit en effet la formation d'un gaz toxique, l'hydrogène sulfuré.

Autre option de traitement potentiel : une collecte avec les encombrants. Celle-ci perturbe toutefois la valorisation de ce flux. Après broyage des encombrants, la valorisation énergétique de ces déchets s'accompagne en effet d'émission de dioxyde de soufre et expose à un potentiel dépassement des seuils autorisés.

Enfin, le plâtre déposé dans des bennes de gravats implique une étape de tri minutieux en déchetterie. "Le guide d'utilisation en travaux publics des graves de recyclage en Rhône-Alpes recommande que la mesure de la teneur en sulfates solubles soit inférieure à 1,3% pour une utilisation en remblai, 0,8% en couche de forme et 0,4% en couche de fondation", détaille Alexandre Breuil.

Dans son plan d'actions stratégique pour la période 2007-2017, le Grand Lyon, qui dispose de la compétence collecte et traitement des déchets, a décidé d'augmenter la valorisation matière et notamment celle du plâtre.

"L'aval et la filière nous ont permis de pouvoir mener cette expérience avec la signature en 2008 d'une charte de gestion des déchets du plâtre qui les engage dans une valorisation de ces derniers", souligne Alexandre Breuil.

Lancé en 2008 sur six déchetteries, le Grand Lyon a étendu le tri sélectif du plâtre progressivement à la totalité (18) de ses installations.

La société Serdex gère le tri des déchets de plâtre à Saint-Priest et l'exutoire final, Placoplâtre à Chambéry, utilise la matière recyclée (5 à 10 %) pour fabriquer ses plaques de plâtre.

Un partenariat entre le collecteur et l'exutoire indispensable

"Le partenariat entre le collecteur de déchets et l'exutoire final s'avère indispensable pour garantir le respect du cahier des charges de l'usine", note Alexandre Breuil.

Selon le Grand Lyon, en 2013, avec 3.500 tonnes collectées, ce flux se place en septième position, en tonnage, devant celui des papiers.

Concernant les coûts, le responsable de l'unité traitement valorisation matière du Grand Lyon estime qu'ils s'élèvent à 120 euros par tonne.

"Il reste une question non traitée : celle des déchets plâtre + briques, indissociable en déchèteries, nous ne pouvons les déposer ni dans les bennes de plâtre ni dans celles des gravats et ils posent des problèmes dans celles des encombrants", constate toutefois Alexandre Breuil.

Autre expérimentation présentée lors de cette journée : le projet Aquitaine, qui vise le développement dans cette région d'une filière de recyclage de plâtre.

"Ce projet est né du constat que dans beaucoup de lieux, cette filière a du mal à démarrer, explique Martin Bonaime, responsable du Pôle Recyclage chez Siniat. L'idée serait ensuite de développer cette expérimentation au niveau national ou à d'autres déchets du BTP".

Initié en février 2014, le projet va franchir différentes étapes pour tenter d'atteindre un objectif de 245.000 tonnes en 2020. "Nous essayons de développer des points de collecte avec l'obligation de respecter le cahier des charges, développe-t-il, certaines entreprises structurées disposent également d'un bac en interne".

Selon lui, il est préférable pour les collectivités de passer par un collecteur pour respecter les contraintes du cahier des charges (difficulté à arriver à un tri optimum en déchetterie).

"Le développement de la filière est freiné par le fait que ce déchet n'a pas de valeur, pointe Martin Bonaime, notre intérêt est dans l'économie de ressources naturelles : les carrières vont finir par s'épuiser".

Un bilan de l'avancement de ce projet devrait être présenté lors de la prochaine Conférence environnementale en octobre 2014.

"Ne serait-il pas plus efficace, pour que cette gestion se généralise, de mettre en place une filière de responsabilité élargie du producteur (REP)", interroge Nicolas Garnier.

Cette option risquerait de déresponsabiliser les producteurs de déchets, selon Martin Bonaime, qui estime que la prise en charge de ces déchets par les acteurs du bâtiment permettrait d'arriver à un coût moindre que celui qu'ils payent aujourd'hui.

1. Colloque du 4 juin 2014 : Recycler les matériaux issus des déchets ménagers dans le BTP2. Association nationale des collectivités, des associations et des entreprises pour la gestion des déchets, de l'énergie et des réseaux de chaleur.

Réactions1 réaction à cet article

En ce qui concerne la récupération du plâtre dans les gravats mixtes "brique et plâtre", il serait peut-être utile de se rapprocher de personnes qui ont pratiqué le traitement des minerais par lixiviation en tas.
C'est une pratique qui nécessite d'assez vastes aires étanchéifiées, mais qui pourrait donner de bons résultats pour séparer une matière soluble (le sulfate de calcium) d'une matrice insoluble (la brique).

dominique43 | 10 juin 2014 à 08h28 Signaler un contenu inapproprié

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