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Difficile de faire sortir les déchets électriques des placards

De nombreux objets électriques inutilisés sont conservés par les Français dans leurs placards. Un gisement convoité par les éco-organismes missionnés par l'Etat pour collecter les DEEE. Mais ils ont intérêt à innover pour inciter à faire le vide.

Déchets  |    |  F. Roussel
Environnement & Technique N°367
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°367
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En 2016, Eco-systèmes a fait progresser sa collecte de déchets électriques et électroniques (DEEE) de 12,3% avec un volume collecté de 517.000 tonnes. L'un des cinq éco-organismes agréés par l'Etat pour collecter et traiter les DEEE ménagers est plutôt fier de ses chiffres : "Nous atteignons le palier des 10kg d'appareils collectés par habitant sur un an contre 9kg en 2015, a déclaré Guillaume Duparay, directeur de la collecte chez Eco-systèmes. Ce qui correspond à un taux de collecte de 49,2% des quantités mises sur le marché soit un taux supérieur à l'objectif réglementaire de 45%".

L'éco-organisme a récupéré 16% de téléviseurs en plus suite à l'évolution des technologies de diffusion de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). Le gros électroménager froid (réfrigérateur, congélateur) progresse de 5,8%, le gros électroménager hors-froid progresse de 14,2% tandis que la collecte du petit électroménager grimpe de 10,8%.

Des volumes tirés par de nouveaux circuits de collecte

La plupart de ces DEEE provient de circuits classiques de collecte qui ont gagné en performance : les déchetteries des collectivités en ont collecté 10,6% de plus l'année dernière, les vendeurs de matériels neufs 8,8% de plus et l'économie sociale et solidaire 0,3% de plus. Mais la hausse globale observée vient surtout des nouveaux canaux de collecte qui ont permis de ramasser 75.000 tonnes de DEEE en 2016 soit 14,5% du volume total. Une performance en hausse de 34,5% par rapport à 2015.

Ces nouveaux circuits sont tout d'abord les récupérateurs de métaux qui constituent progressivement un réseau d'apport, sous contrat pour les artisans, installateurs ou cuisinistes. Aujourd'hui, 330 sites, sur environ un millier, ont contractualisé avec Eco-systèmes. Les opérateurs de broyage approvisionnés par les récupérateurs ou directement par les artisans, installateurs, poseurs, voire parfois les particuliers constituent un deuxième canal. En décembre 2014, une convention de partenariat a été signée entre Eco-systèmes et la Fédération des entreprises du recyclage (Federec) afin d'intégrer dans la chaîne du recyclage les DEEE collectés par les broyeurs et de les traiter selon les normes européennes. En 2016, 51 sites étaient sous contrat avec Eco-systèmes.

Les Français stockent pour des raisons diverses

En 2019, le taux de collecte devra atteindre 65% dans tous les pays européens soit, pour la France, un objectif de 14kg par habitant et par an environ. Pour y parvenir, l'éco-organisme mise sur la montée en puissance des nouveaux canaux qui devront collecter 100.000 tonnes en 2019, soit un tiers de la hausse des volumes attendus. Mais l'objectif est loin d'être gagné, car les Français gardent encore dans leurs placards de nombreux équipements électriques non utilisés voire en panne.

Selon une enquête réalisée par Eco-systèmes à domicile en 2016, les foyers français possèderaient en moyenne 99 équipements dont 9 inutilisables. "27% des foyers ont encore un écran cathodique alors qu'il ne s'en vend plus depuis plus de 10 ans", s'étonne Christian Brabant, directeur général d'Eco-systèmes. Grâce à une étude réalisée en partenariat avec Paris Dauphine, Eco-systèmes en sait un peu plus sur les freins sociologiques et/ou techniques qui poussent les Français à garder ces objets et ils sont complexes. "Il existe différents profils de «gardeurs». Certains veulent garder un objet pour sa charge affective, d'autres car il a coûté cher ou pour le donner à quelqu'un, sans oublier les adeptes du «ça peut toujours servir»", détaille Valérie Guillard, chercheuse à Paris Dauphine et auteur de l'enquête.

L'étude a également révélé que les freins à se séparer d'un objet sont nombreux et spécifiques aux types d'objet : "Quand on s'intéresse aux écrans d'ordinateurs, les personnes mettent en avant leur poids, leur dangerosité. Pour des objets de type machine à pain, les personnes privilégient la revente sur internet et quand il s'agit d'objets encombrants comme un nettoyeur à pression, ils n'ont pas le contenant adapté (diable) et n'ose pas solliciter leur entourage".

Proposer des services sur-mesure

Bref, il semble y avoir toujours une bonne raison pour entasser, ce qui ne simplifie pas le travail de l'éco-organisme. "Cette étude nous montre qu'il n'y a pas de solution unique. Nous devons inventer de nouveaux services pour sortir ce gisement des maisons", conclut Christian Brabant. Eco-systèmes réfléchit à la mise en place d'un service de récupération des produits dans des points relais. La solution de mettre une nouvelle poubelle dédiée aux DEEE dans les foyers n'est en revanche pas envisageable car ça ne concernerait que le petit électroménager. L'agglomération parisienne est la seule ville à proposer à ses habitants une collecte des petits DEEE dans la poubelle jaune dédiée aux emballages. Mais une généralisation de ce système n'est pas souhaitable : "Cette solution n'est pas idéale car elle a nécessité de gros aménagements techniques dans les centres de tri et la qualité n'est pas au rendez-vous", explique Guillaume Duparay.

L'éco-organisme souhaite privilégier le don ou la collecte de proximité. Il a mis en place depuis 2013 des collectes solidaires en partenariat avec Emmaüs. Installées en centre-ville, ces collectes attirent de nombreux citadins séduits par la proximité. "Le milieu urbain manque d'équipements de collecte contrairement au milieu rural mieux équipé et où les habitants sont plus véhiculés", explique Christian Barbant. Pour l'instant, seules 23 villes proposent de temps en temps ce service mais l'éco-organisme espère en convaincre beaucoup plus dans les années à venir.

Réactions2 réactions à cet article

Pourquoi pousser les français à se séparer d'appareils électroménagers en bon état de marche et d'une durabilité exemplaire pour une nouvelle gamme de qualité énergétique peut être exemplaire mais d'une duré de vie plus que réduite?
Pour exemple: mon téléviseur à tube cathodique va fêter ces 24 ans alors que je viens de mettre au rebut un écran LCD qui vient de rendre l’âme au bout de 5 ans! Oui à la technologie mais NON à l'obsolescence programmée dans un but de consommation et de multiplication des DEE!

ppknez | 30 janvier 2017 à 10h27 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,

Pour ma part, je ne met pas mes DEEE dans la filière recyclage car je n'ai pas du tout confiance!! Combien j'ai vu de reportages sur les ordinateurs, portable qui finissent dans les pays pauvres et qui polluent l'air et l'eau et les ouvriers qui travaillent sans protections. Quand j'aurais une garantie, je ferais peut être différemment. En attendant si vous avez des infos pour m'apporter une garantie je suis preneur.

ps: je ne comprend pas pourquoi il faut s'abonner à la newsletter pour vous contacter?

gab74 | 06 février 2017 à 15h13 Signaler un contenu inapproprié

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