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Actu-Environnement

Livraison en ville : le passage au véhicule électrique se conjugue avec la mutualisation des moyens

Si les véhicules électriques peuvent réduire certaines pollutions, notamment en ville, leur usage pour les livraisons reste complexe. La mutualisation des flux apparaît comme une réponse adaptée aux problèmes d'autonomie et de rentabilité.

Transport  |    |  P. Collet

Comment soutenir le recours aux véhicules électriques pour les livraisons dites du "dernier kilomètre" ? Tel était le thème des Rencontres nationales de la logistique et de la livraison en véhicule électrique organisées par l'Avere France, association vouée à favoriser et promouvoir l'acquisition et l'utilisation des véhicules électriques et hybrides.

Selon Jean-Pierre Corniou, directeur général adjoint de Sia conseil, deux enjeux conduisent à revisiter le dernier chaînon de la logistique : l'urbanisation croissante qui conduira la moitié de la population mondiale à vivre en ville au cour du siècle et le développement de l'e-commerce qui entraine une fragmentation des livraisons. Si l'on compare les différents modes de livraison et les coûts socio-économiques supportés par les villes, tels que la pollution atmosphérique, le bruit et les encombrements, il faudrait "privilégier dans tous les cas les véhicules électriques et la mutualisation des moyens de livraison", estime-t-il.

S'adapter aux contraintes de l'électrique

Pour l'instant, le passage à des véhicules de livraison électriques ne peut s'envisager comme une substitution "un pour un", c'est-à-dire le simple échange de véhicules thermiques par des véhicules électriques. Ce constat impose de revoir la chaîne logistique pour l'adapter aux véhicules électriques dont les caractéristiques entrainent des contraintes spécifiques.

Pour Jean-Luc Fournier, directeur des relations publiques du groupe de logistique Transport & Logistique Deret, il faut donc "casser un plan de transport" pour adapter l'approvisionnement, notamment en optimisant et réduisant les trajets. C'est ce qu'a fait Sephora, client du logisticien, qui, en passant à l'électrique pour ses livraisons en ville, a dû revoir l'organisation de ses entrepôts et de ses tournées tout en respectant l'impératif de livraison quotidienne de ses magasins. En effet, les lieux de vente en ville, situés dans les rues les plus commerçantes de France, ne disposent pas ou peu d'espace de stockage compte tenu des prix prohibitifs des surfaces commerciales.

Le spécialiste de la distribution de produits cosmétiques a donc réorganisé sa logistique avec un entrepôt central qui fournit 22 plateformes locales situées à proximité des grandes villes. Une cinquantaine de camions électriques livrent ensuite les magasins en ville à partir des plateformes locales. Ces véhicules repartent ensuite chargés des déchets des magasins qui sont triés et gérés sur les plateformes.

Vers une réduction des livraisons en ville

Cependant, le changement ne se résume pas à cette organisation, puisque pour limiter le surcoût, un modèle économique différent s'est imposé. L'entreprise a dû partager avec d'autres ses plateformes et l'usage des camions pour optimiser les coûts. Cette mutualisation, basée sur des "outils standardisés, ouverts et partagés", explique Jean-Luc Jarrin, directeur approvisionnement de Sephora, ne se réduit cependant pas à des aspects financiers puisqu'elle permet aussi d'améliorer la cohabitation avec les riverains excédés par les va-et-vient des livreurs. La mutualisation, en réduisant le nombre de livraison, permet, autant, si ce n'est plus, que le véhicule électrique, de réduire les inconvénients subis par les riverains.

La réduction des tournées de livraison est justement un point à ne pas négliger pour Bernard Marquié, adjoint au maire de Toulouse (Haute-Garonne), qui a présenté la charte de livraison entrant en vigueur dans le centre de la Ville rose le 1er novembre. Cet axe de travail a donné lieu à "un épisode un peu compliqué avec les commerçants", reconnaît-t-il, ajoutant qu'il a été résolu par… la mutualisation des livraisons.

Si l'électrique parvient à se faire une place dans les moyens de livraison toulousains, ce sera surtout parce que la mairie a choisi de privilégier ce type de véhicule pour limiter les pollutions atmosphérique et sonore. Ainsi, un système d'accréditation offrant des possibilités de livraison élargie est réservé aux véhicules électriques de 3 à 20 m3 et, pour certains commerces seulement, aux véhicules thermiques de moins de 9 m de long.

Un difficile équilibre

La mutualisation s'impose d'autant plus que d'autres alternatives émergent. C'est le cas notamment des boîtes aux lettres collectives, qui reprend le principe en l'appliquant au client plutôt qu'au vendeur. Globalement, il s'agit d'autant d'approches qui plaident pour une réflexion sur les "vecteurs de livraison collectifs", soutient Sia Conseil.

Que ce soit une volonté des logisticiens ou des élus, il semble donc que l'avenir de la livraison en ville passe pour partie par la mutualisation. Cela d'autant plus qu'avec le développement de l'e-commerce et des services de livraison à domicile, les livraisons se multiplient et la taille des colis diminue. Si l'acheminement en ville des produits et denrées est incontournable, il ne doit cependant pas se faire de façon anarchique. Aujourd'hui, l'un des enjeux est "d'améliorer la qualité de vie dans des villes qui ont entassé les véhicules", résume l'adjoint au maire de Toulouse.

Pour Jean-Luc Fournier, la place tenue par les collectivités locales qui tentent de répondre à cette problématique explique que la moitié des véhicules électriques mis à disposition de Sephora le sont en région parisienne. Ce n'est pas uniquement en raison du nombre de livraisons en Ile-de-France, c'est aussi, voire surtout, en réponse à "l'attente très forte" des élus parisiens. Une attente partagée par d'autres villes comme Toulouse ou Lyon (Rhône) qui cherchent à réduire la part des véhicules de livraison thermiques.

Réactions3 réactions à cet article

Dans tous les articles concernant le passage aux véhicules électriques, personne ne met en valeur un point essentiel qui est la diminution de la facture énergétique de notre pays.

gesc67 | 10 octobre 2012 à 16h53 Signaler un contenu inapproprié

Mutualisation et multimodalité éco-responsable: des solutions innovantes sont possibles qui apportent sur Paris une solution multimodale Bateau + Vélo (assisté électriquement et d'une capacité de 2m3)aux clients pour la distribution de leur colis de - de 30 kg via la Seine.
Ce modèle permet de massifier les flux et de s'affranchir d'autant de trajets d'approches que de livreurs nécessaires à la couverture de Paris. Sur Paris, en distribution de petits colis, les temps d'approche et retour représentent en moyenne 60 % du kilométrage d'une tournée
La solution fluviale est donc idéale : elle permet une forte mutualisation des flux en approche de Paris et dans Paris et permet de s'affranchir de la congestion tout au long de la journée.
En complément une flotte 100% électrique de 3 à 20 m3 basée aux portes de Paris permet de couvrir Paris pour les gros volumes et les départements limitrophes pour apporter une solution J+1 100% zéro CO2.

P. LAMOTHE | 11 octobre 2012 à 09h59 Signaler un contenu inapproprié

l acreditation des entreprise et la normaltsation des prises qui equiperons les bornes de recharge des voitures electrique pour l economie d electricite et la scurite les grandes villes devrons prendre les entreprises impante dans la ville et leur donner la possibilitee de s equiper de vehicules electrique utilitaire car ces entreptises sont obliger de se deplacer pour les depannages tout les jour

sarlinstallateurparisien | 11 octobre 2012 à 16h56 Signaler un contenu inapproprié

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