Un projet d'arrêté (1) relatif à l'exercice de la vénerie sous terre est soumis à la consultation du public (2) sur le site du ministère de l'Ecologie jusqu'au 12 février 2014.
"La vénerie sous terre, ou chasse sous terre, ou encore déterrage, consiste à capturer renards et blaireaux dans leur terrier. Après avoir introduit des chiens (fox terriers, teckels, etc.) dans les gueules de terrier, il faut suivre la chasse l'oreille collée au sol. Si les chiens parviennent à acculer le gibier, les hommes creusent pour capturer l'animal au fond du terrier", explique la Fédération nationale des chasseurs.
Forme traditionnelle de chasse
Quel est le pourquoi de cette pratique ? Elle trouve sa justification, explique le ministère de l'Ecologie, "dans la nécessité de réguler les populations d'une espèce qui peut causer des dégâts, voire représenter un risque sanitaire pour le bétail, mais dont le comportement nocturne et le mode de vie ne permettent pas facilement les opérations de régulation". Et d'ajouter : "il s'agit aussi d'une forme traditionnelle de chasse qui perdure avec de nombreux équipages qui utilisent des chiens de terrier créancés (3) ".
L'Association française des équipages de vénerie sous terre (Afevst) regroupe environ 1.500 équipages, précise la note de présentation du texte. Cette chasse regroupe près de 40.000 pratiquants regroupés au sein de l'Association des déterreurs (ADD) et fait appel à environ 70.000 chiens de terrier. "L'ADD organise les concours et autres événements de vénerie sous terre pour le compte de l'Afevst car elle est agréée par la Société centrale canine", explique le ministère de l'Ecologie.
Retirer l'attestation de conformité de la meute
Le texte mis en consultation vise à modifier l'arrêté du 18 mars 1982 qui encadre cette pratique. "L'arrêté en vigueur étant ancien et des comportements peu acceptables ayant été constatés, il apparaît aujourd'hui indispensable de mettre en place un encadrement renforcé de la pratique de la vénerie sous terre", indique le ministère de l'Ecologie.
Le texte précise les moyens autorisés pour le déterrage et les armes utilisées pour la mise à mort. Après modification, l'arrêté serait rédigé ainsi : "seul est autorisé pour la chasse sous terre l'emploi d'outils de terrassement, des pinces non vulnérantes destinées à saisir l'animal au cou, à une patte, au tronc, et d'une arme pour sa mise à mort, à l'exclusion de tout autre procédé, instrument ou moyen auxiliaire, et notamment des gaz et des pièges".
L'arrêté impose par ailleurs de mettre fin aux opérations de déterrage en cas de présence d'une espèce protégée. Il interdit également les championnats et compétitions de vénerie sous terre et les remplace par des journées de formation et d'entraînement des chiens. Il prévoit enfin la possibilité pour le préfet de suspendre ou retirer l'attestation de conformité de la meute en cas de manquements graves à la réglementation en vigueur.
Avancées incontestables
Après avoir rappeler son opposition "à cette pratique barbare" dont elle réclame l'interdiction pure et simple, l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) salue toutefois "les avancées incontestables" apportées par le texte, dont l'encadrement de la mise à mort de l'animal capturé.
Elle suggère également des pistes d'amélioration du texte parmi lesquelles la suppression de la possibilité de pratiquer la vénerie du blaireau pour une période complémentaire à partir du 15 mai, alors que la période générale autorisée s'étend du 15 septembre au 15 janvier. Elle propose également que le texte prévoie un protocole précis de remise en état du site détruit, au-delà de la simple obligation de remise en état prévue par le projet.