Lors d'une réunion des représentants des gouvernements européens ce 23 février, aucun accord n'a été trouvé sur la proposition de la Commission européenne pour la mise en œuvre de la directive sur la qualité des carburants. La Commission prévoit, pour limiter l'utilisation des carburants les plus néfastes pour l'environnement, de prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la production des carburants et d'attribuer des valeurs plus élevées au pétrole issu des sables bitumineux. Une proposition à laquelle le Canada, grand producteur de ce pétrole, s'est fortement opposé.

A l'issue de la réunion, le porte-parole de la Commission sur les questions de climat, Isaac Valero Ladron, a indiqué qu'aucune majorité qualifiée n'a émergé des débats. "La forte pression des lobbies du Canada et de l'industrie pétrolière a mené à un blocage", analysent les Amis de la terre. "De grands pays tels que la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l'Allemagne ont finalement décidé de s'abstenir. L'Italie, l'Espagne, la Pologne, entre autres, ont voté contre". Concernant la position de la France, Juliette Renaud, chargée de campagne sur les Industries extractives aux Amis de la Terre explique que, "depuis plusieurs mois, il y avait une opposition entre le ministère de l'Environnement et Bercy, avec Matignon en arbitre".

Le dossier est donc renvoyé au niveau des ministres de l'Environnement des 27, qui se réunissent en juin, avant d'être soumis au Parlement européen.