Le Président s'est également prononcé pour que le projet de loi Grenelle I soit adopté définitivement par le Parlement d'ici l'automne.
Par ailleurs, concernant le paquet climat/énergie européen, Nicolas Sarkozy a rappelé que l'Europe ne peut pas être éternellement seule à faire des efforts. Dans le cas contraire, le Président est convaincu qu'elle devra mettre en place un mécanisme d'ajustement aux frontières vis-à-vis des importations des pays extérieurs à l'accord.
Suite à ce discours, la fédération d'associations de protection de l'environnement FNE s'est dite satisfaite de l'engagement personnel du Chef de l'Etat qu'elle juge indispensable. Elle note toutefois un décalage entre le discours et la gestion actuelle de l'après Grenelle concernant surtout la gouvernance : le Président a rappelé l'importance du nouveau processus de décision (…) qui suppose que soient constamment informés, consultés et associés les représentants des 5 collèges d'acteurs du Grenelle, malheureusement, ce discours ne se traduit pas encore dans les faits, explique-t-elle. FNE cite en exemple le projet de loi sur la responsabilité environnementale actuellement examiné au Sénat sans consultation préalable et l'élaboration concertée du schéma national des infrastructures qui se fait, selon elle, toujours attendre.
Chez les Amis de la Terre, les réactions sont plus hostiles et l'on parle de tentative de diversion. L'association reproche au Président ses promesses : Le Grenelle a eu le mérite de faire dialoguer des acteurs aux intérêts divergents (…) mais les arbitrages du président ont pris bien soin de ne fâcher personne : ni les élus locaux, qui réclament toujours plus d'incinérateurs et d'autoroutes, ni le MEDEF, qui refuse tout contrôle extérieur des entreprises, estime Claude Bascompte, président des Amis de la Terre. Selon l'association, le contexte de rigueur budgétaire n'explique pas tout : alors que la population est prête, de nombreuses mesures, supprimées, ne demandaient que du courage, de la créativité et une intelligence collective qui semblent faire défaut au sommet de l'Etat, estime-t-elle.
Article publié le 20 mai 2008