L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse a identifié, sur la nappe du Rhône, 44 zones où les ressources en eau potable (1) méritent tout particulièrement d'être préservées. Son étude (2) à grande échelle présente, pour ces eaux souterraines, un bilan détaillé de leur qualité, quantité et vulnérabilité avec des données sur les pressions d'usage, l'occupation des sols et le classement de ces zones dans les documents d'urbanisme, ainsi que des cartographies.
Cette nappe du Rhône approvisionne aujourd'hui, du Bugey à la Camargue, 2,3 millions de personnes en eau potable. 180 millions de m3 y sont prélevés chaque année, via 291 puits. Et les besoins en eau potable ne vont cesser d'augmenter : du fait de la croissance de la population, l'agence estime une hausse de 20% des besoins dans les 25 prochaines années.
Cette eau, grâce au filtrage par les berges, le lit du fleuve, les sols, etc., est souvent potable dès son prélèvement, sans traitement. Toutefois, des pollutions industrielles, artisanales ou agricoles menacent cette ressource et ont déjà provoqué la fermeture de points de captage, par exemple à Saint-Péray en Ardèche. Certaines collectivités ont recours à des dispositifs de dépollution, qui se révèlent très onéreux.
C'est pourquoi l'Agence de l'eau incite les collectivités concernées à tout mettre en œuvre pour préserver cette ressource. Elle leur conseille notamment d'inscrire ces zones stratégiques dans les documents d'urbanisme, comme la loi "Grenelle 2" invite à le faire depuis juillet 2010 : les Schémas de cohérence territoriale (Scot) doivent ainsi prendre en compte la "préservation de la qualité de l'eau". L'objectif est ensuite d'établir des zonages stratégiques où l'implantation d'activités à risque est exclue.
