Dans le détail, ce plan prévoit en premier lieu d'amplifier le recours à l'éco-conception des emballages avec l'organisation de 3.500 jours d'accompagnement des PME d'ici à 2010, la réalisation de 1.000 diagnostics sur des sites industriels de grandes et moyennes entreprises d'ici à 2011, et le lancement de 100 démarches globales d'éco-conception dans les grandes entreprises n'ayant pas encore engagé ce type d'initiative. D'autres actions sont à approfondir tel qu'engager, dans certaines branches professionnelles, des opérations chiffrées de réduction à la source d'emballages ménagers et industriels (suremballages, écorecharges) ou réduire la consommation de matière partout où cela a du sens écologiquement et économiquement, y compris par l'usage d'emballages de transport réutilisables.
Pour renforcer le tri et le recyclage, Eco-Emballages propose de créer sur la base du Point Vert une signalétique harmonisée volontaire pour les emballages ménagers destinés au tri et au recyclage et/ou qui contiennent des matières recyclées. L'organisme plaide également pour une réforme nationale de la fiscalité locale en matière d'ordures ménagères (notamment par la mise en place effective d'une taxation incitative et de la redevance spéciale artisans-commerçants). Cette mesure permettrait d'augmenter le taux de recyclage des embllages ménagers à 75 % en 2012 (60 % en 2006, 65 % en 2008, 70 % en 2010), estime l'organisme. Eco-Emballages compte aussi en partenariat avec les collectivités locales harmoniser les consignes de tri sur l'ensemble du territoire (généralisation du bac jaune), optimiser les opérations locales de collecte et de tri, améliorer la collecte sélective en habitat vertical.
Pour mieux informer les consommateurs-citoyens et les sensibiliser à leur rôle dans la prévention des déchets, le plan suggère d' élaborer, en coordination avec les pouvoirs publics, un plan de communication qui viserait tant à promouvoir et maintenir les gestes de tri, qu'à informer les citoyens sur les efforts mesurables de prévention menés par des industriels.
En vue de la présidence française de l'Union européenne, Eco-Emballage, l'Ania et l'Ilec envisage d'élaborer un référentiel d'informations environnementales relatives à l'emballage sur le principe de la « méthode de type carbone » en partenariat avec l'ADEME et en tenant compte des développements européens. Afin d'être un repère fiable et utile au consommateur, et dans un souci d'équité entre les acteurs, celui-ci devra faire l'unanimité et son usage être strictement encadré, souligne Eco Emballages.
Enfin, de manière à promouvoir l'usage du recyclé, le plan l'introduction progressive jusqu'à 25 % de matériaux recyclés dans des emballages en plastique grand public (bouteilles et flacons). Cette introduction est toutefois soumise à plusieurs conditions tel qu'une sécurisation des approvisionnements, la levée de certaines barrières techniques et réglementaires notamment relative au contact alimentaire.
En contrepartie à toutes ces propositions, les sociétés de produits de grande consommation demandent aux pouvoirs publics d'instaurer une fiscalité locale incitative sur les ordures ménagères, de mener des campagnes de sensibilisation du grand public sur la défense de l'environnement, et de lever les barrières réglementaires existantes.
L'ANIA, l'ILEC et Eco-Emballages devraient concevoir dans les six mois un rapport destiné au gouvernement. Y seront évaluées les conséquences de ces propositions sur l'emploi, en particulier l'emploi de proximité, indique Eco-Emballages dans un communiqué. La mise en œuvre de ce plan sera suivie par un comité de pilotage qui pourra consulter des représentants des autres acteurs de la chaîne de l'emballage dont l'Interfilières matériaux et le CNE (Conseil National de l'Emballage). L'avancée de ses réalisations devrait être communiquée aux pouvoirs publics.
Dans l'attente des conclusions du Grenelle de l'environnement en matière de déchets, les initiatives se multiplient… de toute évidence pour faire pencher la balance dans le sens des intéressés.