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Ecologie territoriale : Orée lance un outil d'évaluation des performances des projets

Alors que les démarches d'écologie industrielle territoriale se multiplient, les outils d'évaluation font défaut. Pour répondre aux besoins exprimés par les porteurs de projets et leurs soutiens, Orée lance un outil d'auto-évaluation.

Déchets  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°365
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°365
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L'écologie industrielle et territoriale vise à augmenter la durabilité des entreprises et des territoires. Le précepte est globalement partagé. Mais comment évaluer la performance des démarches ? Comment mesurer objectivement les résultats et les retranscrire selon les attentes des acteurs ? Certains indicateurs répondent à ces questions. C'est le cas de l'évaluation des tonnes de CO2 évitées ou de la somme des économies ou bénéfices réalisés par les entreprises. Mais ces indicateurs sont loin d'épuiser le sujet. Pour y répondre plus précisément, l'association Orée lance le référentiel "Evaluation des performances des démarches d'écologie industrielle et territoriale (1) ".

Ce référentiel est le fruit de deux ans de travaux entre les partenaires (2) et des projets pilotes (3) ou volontaires (4) . Gratuit, il s'adresse à tout type de territoire et est applicable à toute maturité de projet.

Beaucoup de retours d'expérience, mais pas d'évaluation

"On voit en 2017 l'ébauche d'une nouvelle page pour l'écologie industrielle", estime Thomas Gourdon, chef adjoint du service Entreprises et Ecotechnologies de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Cependant, une difficulté subsiste : "On a beaucoup de retours d'expériences, mais on est incapable de les justifier faute d'outils d'évaluation". Le constat de l'enquête réalisée par Orée confirme cette observation : 35 des 61 répondants (5) ne disposent d'aucun dispositif de suivi ou d'évaluation et seuls neuf d'entre eux suivent et évaluent leur projet. Par ailleurs, les acteurs font part d'attentes fortes pour un outil simple, adaptable et prenant en compte le facteur humain ainsi que des idées d'action concrètes.

C'est à partir de ces attentes que le référentiel a été élaboré. Il permet aux porteurs de projets d'identifier les points forts d'un projet d'écologie industrielle et ceux à améliorer. Sur le plan du pilotage, la connaissance objective des résultats permet de fixer des objectifs concrets. Par ailleurs, les réussites peuvent être valorisées, notamment auprès des soutiens. Enfin, le partage d'informations et de bonnes pratiques est favorisé, à la fois en interne, grâce au dialogue entre acteurs préalable au renseignement de l'outil, et à l'extérieur, si les acteurs acceptent de partager leur évaluation avec des observateurs et d'autres porteurs de projets. Au-delà des résultats, le référentiel conduit l'ensemble des acteurs à s'interroger collectivement sur leur projet. "Cette autoévaluation n'est pas une évaluation réalisée par une personne dans son coin", souligne Nathalie Boyer, déléguée générale d'Orée, mettant l'accent sur l'effet d'appropriation du projet par ses acteurs.

Quant aux soutiens, ils peuvent suivre les progrès, évaluer l'efficacité de leur soutien technique, financier ou politique, capitaliser sur les points forts et comparer les résultats avec d'autres initiatives. L'investissement a-t-il été pertinent ? La question ne manque pas d'intérêt pour des acteurs tels que l'Ademe, les conseils régionaux ou les chambres de commerce et d'industrie.

Dépasser les enjeux de bouclage des flux

L'évaluation est réalisée à partir d'un questionnaire qui prend en compte des éléments quantitatifs et qualitatifs. Selon la disponibilité des données, le renseignement du questionnaire prend un à deux jours de travail. Il nécessite principalement des données disponibles via les inventaires de flux, les études environnementales et le ressenti des équipes mettant en œuvre le projet. Parfois, il peut être utile d'organiser des rencontres entre acteurs pour échanger sur des aspects précis.

Concrètement, le formulaire est composé de 61 indicateurs, dont seize obligatoires. Ces indicateurs sont regroupés en neuf thématiques correspondant aux trois principes qui organisent l'évaluation. Le "bouclage des flux" aborde les questions les plus classiques de l'écologie industrielle : prévention des consommations, prévention des déchets et des impacts, échanges entre acteurs et aspect local des flux. Il s'agit de la thématique la mieux connue des approches d'écologie industrielle. La "coopération multi-acteur" regroupe les enjeux propres au réseau d'intervenants et à la pérennisation de leurs relations. Quant au principe "richesse locale", il prend en compte la performance des entreprises, l'attractivité du territoire et les services locaux. Les principes relatifs aux acteurs et à la richesse locale, moins abordés dans les retours d'expériences, intéressent au plus haut point les acteurs de terrain et leurs soutiens.

Le rendu permet notamment d'obtenir un profil du projet présenté sous la forme d'un diagramme radar composé de neuf sommets : prévention des consommations de ressources, prévention des déchets et des impacts environnementaux, substitutions de flux entre les acteurs, approvisionnement et valorisation locale des ressources, services aux acteurs du territoire, performances économiques et sociales des entreprises, attractivité et développement territorial, dynamique de réseaux, convivialité et portage territorial, et, enfin, adaptabilité, innovation et pérennité. Ce profil, comme l'ensemble des indicateurs, évolue au fil des évaluations permettant d'enregistrer les progrès à intervalles réguliers.

1. Accéder au référentiel Elipse.
http://www.referentiel-elipse-eit.org/
2. Le projet a été soutenu par l'Ademe et le CGDD et réalisé en partenariat avec l'Université de Lyon, l'Université de technologies de Troyes, l'Université de Grenoble et les cabinets de conseil Auxilia, EcoRes et Indigo.3. Tels que la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la CCI Montauban et Tarn-et-Garonne et le Club d'écologie industrielle de l'Aube.4. Tels que la Green Valley d'Epinal, Macéo, la Région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, ou les Belges d'Ecozoning Tertre-Hautrage-Villerot.5. Il s'agit de 20 porteurs de projets, de 31 soutiens (financier, politique ou réseau), de sept entreprises prenant part à des synergies, de quatre universitaires et de trois bureaux d'études.

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