© Andres Rodriguez
Plus récemment, le Commissariat Général au développement durable (CGDD) a analysé en détail les forces et les faiblesses de 17 éco-technologies et a proposé pour chacune, des objectifs de développement à moyen et long terme. ''Toutes ces filières ont besoin d'une feuille de route stratégique claire, d'un investissement public massif dans la R&D et dans la mise en place d'infrastructures ainsi que d'un soutien fort destiné aux PME innovantes afin d'en faire les futurs leaders du marché'', note le rapport.
Beaucoup d'attente suite au Grenelle
Ces promesses de croissance, plutôt rassurantes dans un contexte économique fortement impacté par la crise financière, intéressent plus particulièrement les PME notamment celles de la filière métrologie-instrumentation, une filière transversale figurant parmi les 17 à promouvoir : ''j'approuve que cette filière soit mise en avant'', commente Jean-Luc Ayral, Président de ForceA une PME spécialisée dans la conception d'appareils de mesure dédiés à l'agriculture. ''Notre domaine est en pleine émergence car les techniques de l'agriculture de précision permettent d'orienter les pratiques agricoles'', ajoute-t-il. Le Grenelle et son Plan Ecophyto 2018 sont par conséquent vécu comme une opportunité pour cette société. De même, la société Environnement S.A spécialisée dans l'appareil de mesure de la qualité de l'air et des émissions industrielles voit le renforcement et l'élargissement de la réglementation comme une source de développement : ''le grenelle va générer des besoins'', souligne Jean-Luc Mineau, directeur de l'innovation chez Environnement S.A en évoquant par exemple la mise en place de la surveillance de la qualité de l'air intérieur.
Des opportunités à l'international
Mais pour l'heure les retombées du Grenelle ne se sont pas encore perceptibles pour ces PME qui visent par conséquent le développement à l'international. Selon l'analyse du CGDD, le potentiel de croissance du marché de l'intrumentation-métrologie se concentre dans les nouveaux pays membres de l'UE et les pays émergents. La société ForceA fait déjà plus de la moitié de son chiffre d'affaires à l'international et plus particulièrement en Amérique du Nord et en Asie. ''Certains pays sont proactifs dans les nouvelles techniques agricoles mais çà commence à se développer en France'', explique Jean-Luc Ayral. Pour la société Environnement S.A qui réalise près de 70% de son chiffre d'affaires en dehors de la France, la problématique est différente voire inversée : ''le marché français est mature mais limité c'est donc à l'export que l'on se développe''.
Les éco-industries françaises ont semble-t-il pris conscience de ces opportunités. Selon Marc Dufau, responsable du pôle Environnement/Energie/Transports à la direction de l'innovation d'Oseo, ''le nombre de projets proposés à l'Oseo va crescendo depuis 2001 et plus particulièrement dans les éco-technologies''. L'établissement public prévoit ainsi d'accroître ces aides en 2009 à hauteur de 300 millions d'euros contre 100 millions d'euros en 2008. Les 17 filières identifiées par le CGDD vont sans doute inspirer ses choix : ''nous allons privilégier les filières qui ont besoin de start-up'', précise Marc Dufau.
Pour l'instant la liste des filières est en consultation jusqu'au 15 janvier pour une version définitive attendue à la fin du premier trimestre 2010. D'autres filières pourraient être ajoutées comme celle de l'hydrogène et du traitement de l'eau : ''il y a encore des problèmes de traitement pour certains types d'effluents notamment les effluents industriels'', justifie Marc Dufau.
Article publié le 14 décembre 2009