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Perturbateurs endocriniens : des efforts de recherche considérables

Véritable préoccupation depuis les années 90, les perturbateurs endocriniens font désormais l'objet d'une surveillance accrue. Si l'on en soupçonne plusieurs centaines aujourd'hui, leurs effets restent encore le plus souvent mal connus.

Risques  |    |  S. Fabrégat
   
Perturbateurs endocriniens : des efforts de recherche considérables
© Stephen Sweet
   
Des polluants, des pesticides, des produits chimiques… Plusieurs centaines de substances sont soupçonnées aujourd'hui de modifier le système endocrinien qui régit la mécanique interne de la vie. La sécrétion d'hormones est perturbée par ces substances, entraînant des conséquences souvent irréversibles. Les hormones régulent en effet les fonctions de reproduction, de croissance et de développement, de disponibilité énergétique…
Si les scientifiques s'intéressent aux perturbateurs endocriniens depuis les années 60, ce n'est que dans les années 90, avec notamment la publication du livre Our stolen future (en Français sous le titre de L'homme en voie de disparition), que le sujet devient une véritable préoccupation politique. Le livre révèle en effet que ces substances provoquent non seulement des anomalies de reproduction chez les animaux mais pourraient également avoir des conséquences pour l'être humain. Si aujourd'hui, les perturbations sur le milieu animal ont été à de nombreuses reprises observées, à l'instar des effets cancérogène, mutagène et reprotoxique (CMR) de certaines substances, les conséquences chez l'homme font encore l'objet de nombreuses interrogations.

Une modification du système reproductif

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques disséminées dans l'environnement (eau, sols…) qui entraînent des dérèglements hormonaux et des anomalies dans le système endocrinien, voire sur le système nerveux, certaines hormones jouant également le rôle de neurotransmetteurs (molécules nécessaires à la transmission des influx nerveux).
Dans le cadre du système reproductif, ces substances peuvent limiter l'action des hormones naturelles comme les œstrogènes ou la testostérone, en bloquant les récepteurs des cellules et empêchant l'action de ces dernières. Elles sont également susceptibles d'interagir sur la synthèse, le transport, le métabolisme, et l'excrétion des hormones sexuelles, modifiant ainsi leurs concentrations naturelles dans l'organisme.
Parmi les conséquences : la féminisation des organismes vivants mâles et la virilisation des organismes vivants femelles, ce qui entraîne directement des perturbations des fonctions de reproduction. Les cas avérés chez les animaux sont nombreux : poissons mâles porteurs d'ovocytes (cellules destinées à former les œufs), stérilisation de sujets femelles, amincissement de la coquille des œufs d'oiseaux, trouble du système immunitaire chez les phoques… De nombreux effets néfastes ont été observés sur la reproduction, la croissance et le développement de certaines espèces, menant ainsi à une diminution des populations de certaines espèces, avec à terme une disparition probable de certaines d'entre elles.
Les conséquences chez l'homme sont sujettes à de nombreuses interrogations mais on soupçonne les perturbateurs endocriniens d'être à l'origine de certains troubles du système reproducteur, notamment la raréfaction et la perte de qualité du spermatozoïde, ainsi que de certains cancers ou tumeurs, liés à des perturbations du système hormonal.

Une recherche accrue

En 2007, l'Union européenne a établi une liste de substances prioritaires susceptibles de perturber le système endocrinien. 320 substances sont actuellement répertoriées. La difficulté réside aujourd'hui dans le fait qu'il n'existe pas encore de méthode d'essai validée pour établir définitivement si une substance est perturbateur endocrinien ou non. De nombreuses recherches restent à faire aujourd'hui.
Tout l'objet des études en cours est donc de dresser un inventaire de ces substances et de déterminer leur devenir dans l'environnement et leurs effets, en particulier endocriniens, sur les milieux vivants. Des études in vivo, comme celle menées par le pôle national applicatif en toxicologie et écotoxicologie de l'INERIS sur les poissons, permettent de connaître la pollution des milieux et les effets de certains polluants sur les organismes. Des études in vitro permettent quant à elles de caractériser certaines substances.
L'objectif est d'identifier les produits en cause, connaître les milieux pollués et mieux cerner les impacts sur l'environnement et les organismes vivants.

Des moyens de lutte limités aujourd'hui

Ces recherches débutent. Il faudra encore de nombreuses années avant de connaître les substances en cause et leurs impacts, et définir ainsi des moyens de lutte.
Deux règlements européens devraient néanmoins participer à cette lutte dès aujourd'hui. La directive REACH devrait élargir le champ des connaissances dans le domaine de la toxicologie, et entraîner une restriction ou l'interdiction de certaines substances.
La directive-cadre sur l'eau, qui vise un bon état écologique des milieux aquatiques d'ici 2015, devrait mener à la mise en place de programmes de surveillance de l'état chimique et écologique des milieux ainsi qu'à des programmes d'action visant à limiter ou supprimer certaines pollutions en amont.

Réactions1 réaction à cet article

intervention

les pesticides sont des substances phytosanitaires, ils ont des impacts néfastes sur le milieu naturel à travers diverses transformations chimiques, comme la réaction est possible chez les poissons, pourquoi pas l'homme en mangeant le poisson ne se contamine pas?Une évidence est certaine par bioaccumulation l'hoe se contamine

Anonyme | 21 mai 2009 à 17h36 Signaler un contenu inapproprié

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