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“Les efforts pour la qualité de l'air risquent d'être annihilés par le réchauffement climatique”

Un réchauffement de 3°C de la planète pourrait limiter les résultats des efforts d'amélioration de la qualité de l'air en Europe en 2050. Explications de Robert Vautard chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (CEA-CNRS-UVSQ) de Paris-Saclay.

Interview  |  Risques  |    |  D. Laperche
   
“Les efforts pour la qualité de l'air risquent d'être annihilés par le réchauffement climatique”
Robert Vautard
Chercheur au laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (CEA-CNRS-UVSQ) de Paris-Saclay Crédit photo : CEA
   

Actu-environnement.com : Même si les Etats réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre à hauteur des engagements de la COP21, le réchauffement climatique pourrait empêcher l'amélioration de la qualité de l'air : pouvez-vous expliquer ce phénomène ?

Robert Vautard :L'objectif du projet européen impact2C (1) , que nous avons mené, était d'estimer les impacts du changement climatique, pour un réchauffement global de 2°C ou 3°C par rapport à l'époque pré industrielle en Europe, sur la qualité de l'air.

Pour cela, nous avons suivi comme indicateur l'ozone. Ce dernier résulte de plusieurs phénomènes : tout d'abord, l'ozone des basses couches atmosphériques, la troposphère, se forme par la combinaison chimique de plusieurs polluants comme les composés organiques volatils, le méthane ou les oxydes d'azote. Si l'ozone troposphérique présente des risques pour la santé, en revanche, celui présent au niveau de la stratosphère nous protège des ultraviolets.

La législation européenne sur la qualité de l'air nous permet une réduction de l'ozone. Mais dans le même temps, le changement climatique associé à des émissions polluantes va contribuer à faire augmenter cet ozone troposphérique. Les modifications du climat perturbent en effet les réactions chimiques ainsi que le transport vers la stratosphère.

Les efforts que nous pouvons faire en Europe sur l'amélioration de la qualité de l'air risquent d'être annihilés par le changement climatique et ses conséquences. Ainsi, d'un réchauffement à +3° résulteraient plus d'émissions polluantes (2) que si le climat se réchauffe de 2°C : il y a une grosse différence entre les deux.

AE : Quelle serait cette différence ?

RV : Avec un réchauffement de +3°C, nous observerons 8% d'ozone en plus en Europe que dans un contexte de +2°C. Cela a des conséquences sanitaires.

Dans un scénario où nous réduisons les émissions de gaz à effet de serre de manière à arriver à 2°C, nous abaissons aussi les émissions de méthane, contributeur important de l'ozone troposphérique. Mais dans un contexte de hausse de +3°C, nous estimons que les concentrations de méthane dans l'atmosphère sont deux fois plus importantes que dans un scénario à 2°C.

Nous avons l'avantage d'être parvenus à un accord universel basé sur les mesures des Etats pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais ces engagements sont encore insuffisants Des résultats scientifiques établis depuis fin 2015 montrent, que sur la base de ces derniers, nous dépasserons les + 2°C de réchauffement et nous nous acheminons vers les +3°C.

AE : Comment avez-vous mis en évidence les résultats du projet impact2C?

RV : Ces résultats ont été mis en évidence par des simulations numériques : nous nous sommes basés sur la législation européenne sur les émissions polluantes en supposant qu'elle soit respectée jusqu'en 2050. Nous avons testé différentes hypothèses avec un ensemble de modèles : un modèle climatique, un modèle qui simule la qualité de l'air et un autre la chimie atmosphérique.

A l'avenir, ce projet pourrait se poursuivre afin d'obtenir une quantification plus précise des impacts sur la santé. Nous souhaiterions également réduire les incertitudes. Nous avons réalisé ces travaux avec un seul modèle et ne pouvons donc pas estimer la marge d'erreur. Ceci dit, l'expérience d'autres travaux nous montre que les résultats, même s'ils ne sont pas tout à fait semblables, iront dans le même sens.

Nous attendons enfin les conclusions d'autres études de ce projet européen, sur les particules fines.

1. Lien vers le projet européen Impact2C
https://www.atlas.impact2c.eu/en/
2. Lien vers l'article A 3 °C global RCP8.5 emission trajectory cancels benefits of European emission reductions on air quality<br />
https://www.nature.com/articles/s41467-017-00075-9

Réactions4 réactions à cet article

Il ne faudrait pas oublier un point fondamental : nos émissions de CO2 sont égales à environ 5% du total des émissions. Source : rapport AR5 du GIEC/IPCC, page 471, figure 6.1. Donc, 95% des émissions de CO2 sont d’origine naturelle... et nous n’y pouvons rien, si ce n’est nous réjouir, car les rendements des récoltes sont meilleurs et la planète reverdit. Bien sûr cette information a été mise sous le tapis par le résumé pour les décideurs, seul document diffusé et lu urbi et orbi, alors qu’il n’a aucune valeur scientifique.

jipebe29 | 17 août 2017 à 12h58 Signaler un contenu inapproprié

Comme toujours, cette étude suppose que le CO2, quelle que soit son origine, aurait une action mesurable sur la température, et que la part de CO2 anthropique dans la troposphère serait de l’ordre de 25 à 30 %, ce qui est évidemment une ânerie. En fait, nous n’avons aucun souci à nous faire sur nos émissions de CO2, car il n’y a aucune preuve scientifique ou observationnelle de l’action du CO2 sur la température, ce qui est confirmé par nombre d’observations, par exemple :
1) Au cambrien (-400 à -600 Ma), le taux de CO2 est monté à près de 8000 ppm (400 ppm de nos jours) et aucun réchauffement cataclysmique et irréversible de la température ne s’est produit.
2) De 1950 à 1978, lors des Trente Glorieuses, 3) alors que nos émissions de CO2 atteignaient des sommets, il y a eu un petit refroidissementde la température moyenne annuelle globale.
3) Depuis le début des années 2000, il n’y a plus de tendance au réchauffement, malgré une inflation de nos émissions de gaz satanique....

jipebe29 | 17 août 2017 à 13h09 Signaler un contenu inapproprié

Héhé, j'adore vos arguments jipebe29, c'est du pur climatoscepticisme !
Les trente glorieuses, ça n'a duré que 30 ans l'ami, comment voulez vous observez un changement climatique sur 30 ans, alors qu'une période de glaciation/réchauffement peut s’étaler sur plusieurs milliers d'années. C'est un argument irrecevable !
Étiez vous au cambrien pour affirmer que rien de cataclysmique ne s'est produit, qu'aucun changement n'aurait pu toucher de longue haleine notre civilisation si elle y été présente ? Enfin, réveillez vous, certes demain sur la plage, votre tignasse ne s'enflammera pas et peut être connaîtrez vous encore jusqu’à vos derniers jours une vie sans carences alimentaires ou sans eau potable à volonté. Mais une chose est sûr le réchauffement se produit, et notre concours l'accélère grandement. Les effets sont visibles dans tous les domaines de la climatologie.
Ne vous sentez pas coupable, monsieur, de cette situation car personne ne l'est vraiment, mais nous le sommes tous aussi. Mais ne nous assenez pas non plus ces arguments fallacieux d'un autre temps.
J'ai 23 ans et je crains avoir des défis climatiques a relever pour le reste de ma vie. Comme tout le monde, j'ai mes contradictions, mais jamais je ne douterais d'un changement à l’œuvre depuis des milliers d'années, que la science nous explique avec force de thèses à l’appui.
C'est l'heure d'un rafraichissement de nos modes de pensée.

HugoSzym | 21 août 2017 à 08h00 Signaler un contenu inapproprié

Le défi que nous avons à relever est celui de la civilisation de l'énergie. Nous savons que l'humanité a besoin d'énergie, qu'une petite partie de l'humanité gaspille cette énergie et qu'une grande partie de l'humanité n'y a pas accès.
Les controverses climatiques (et notamment les décisions politiques de type "plan-climats" et "marché-carbone") ne sont que pets de lapin devant ce gigantesque problème.
Les modes de pensée ne seront que peu rafraichis par les nouveaux prédicateurs du climat qui volent de sommet en sommet pour nous annoncer l'apocalypse. Ils peuvent être améliorés par l'utilisation de la pensée et par des décisions concrètes suivies d'application. Un exemple: qu'attend-on pour arrêter de financer avec de l'argent public la folie des véhicules individuels électriques (nucléaires, devrait-on dire en France) ?

Albatros | 24 août 2017 à 12h07 Signaler un contenu inapproprié

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