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Actu-Environnement

“Le Grenelle de l'Environnement constitue une feuille de route jusqu'en 2020”

A quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle française, Nicolas Sarkozy, candidat pour l'Union pour un mouvement populaire précise pour Actu-environnement ses propositions en matière de mix énergétique, de gestion de l'eau ou encore d'agriculture.

Interview  |  Gouvernance  |    |  F. Roussel
   
“Le Grenelle de l'Environnement constitue une feuille de route jusqu'en 2020”
Nicolas Sarkozy
Union pour un mouvement populaire
   

Actu-environnement : Quelle évolution du mix énergétique français envisagez-vous ?

Nicolas Sarkozy : Notre choix, parallèlement à la poursuite du nucléaire à très haut niveau de sûreté, c'est un développement des énergies renouvelables, à la fois ambitieux, soutenable et industriel. Il n'est nul besoin d'arrêter le nucléaire pour développer les énergies renouvelables. Au contraire, c'est parce que nous bénéficions aujourd'hui d'une électricité relativement bon marché, que nous pouvons aider les énergies renouvelables, dont les coûts restent élevés, à se développer. Notre objectif pour 2020 a été fixé il y a cinq ans à l'occasion du Grenelle de l'Environnement : atteindre 23% d'énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie.

Il est également crucial de réduire la facture énergétique via des mesures d'efficacité énergétique. A cet effet, un plan massif de transformation du secteur du bâtiment, qui concentre 40% de la consommation énergétique nationale, a été engagé.

S'agissant des énergies fossiles, elles ne représentent aujourd'hui que 10% de notre consommation d'énergie et je souhaite que cette part reste faible. C'est pour cette raison que je refuse la sortie du nucléaire, qui conduirait inévitablement à l'augmentation du recours aux énergies fossiles. En outre, le gouvernement a interdit l'exploration, et a fortiori l'exploitation, de gaz de schiste par fracturation hydraulique sur le territoire français.

AE : Prévoyez-vous une remise à plat de la fiscalité globale et quelle place y aurait la fiscalité environnementale ?

NS : Je suis favorable à la fiscalité environnementale. De fait, une fiscalité écologique sur la base du principe "pollueur – payeur" a été peu à peu conçue et mise en place au cours du quinquennat écoulé, toujours en prenant garde de ne pas pénaliser le pouvoir d'achat des Français : le mécanisme du "bonus-malus automobile" permet de soutenir l'achat de véhicules plus économes en énergie ; la taxation des déchets ménagers a été relevée en cas de mise en décharge ; à compter de 2013, entrera en vigueur une taxe kilométrique pour les poids lourds circulant sur le réseau non concédé ; un projet de taxe carbone a été préparé en 2009. Après une décision négative du Conseil constitutionnel, ce projet demeure, mais il est suspendu à un engagement identique de la part de nos partenaires européens et à l'instauration, au niveau de l'Union européenne, d'une taxe carbone aux frontières permettant de taxer les produits importés de pays qui refusent de réduire leurs émissions de CO2.

Je souhaite que cette dynamique se poursuive. De nouveaux mécanismes de bonus-malus pourraient être mis en place, sur de nouveaux produits.

AE : Quelle est votre vision pour une bonne gestion de l'eau et le partage de ses usages ?

NS : Réunissant plus de 20.000 participants venant de 140 Etats, le Forum de Marseille a effectivement permis de constater les progrès, mais aussi le chemin qui reste à faire pour apporter l'eau et l'assainissement à tous les habitants de la planète. A cet égard, tant par son climat que par les investissements faits au cours des décennies passées, la France reste une nation privilégiée en matière d'accès à l'eau : même lors des plus grandes sècheresses, la quasi-totalité de la population a pu disposer de la quantité nécessaire à ses besoins. Néanmoins si la France ne manque pas d'eau, celle-ci est souvent mal répartie dans le temps et dans l'espace.

Face à ces phénomènes, je veux continuer d'agir selon 3 axes : optimiser l'utilisation de la ressource, en poursuivant l'effort d'interconnexion des réseaux d'eau potable et en stockant l'eau chaque fois que cela est possible sans conséquences environnementales néfastes ; adapter nos usages et comportements pour réduire de 20% notre consommation en eau d'ici 2020 : il s'agit des économies d'eau que tout un chacun peut faire dans la vie courante, mais aussi et surtout d'économies dans les processus industriels ou agricoles, que ce soit par l'utilisation de techniques plus économes en eau ou le retrait de l'irrigation de certaines parcelles ; réaffirmer un principe de solidarité entre usagers, que ce soit envers les plus pauvres d'entre nous ou localement entre les différents usages, à travers une gestion de l'eau par bassin versant qui associe directement les usagers.

C'est tout le sens de la loi de 2011 relative à la solidarité dans le domaine de l'eau et de l'assainissement ainsi que du plan que j'ai lancé le 9 juin. Ce plan va maintenant être décliné territorialement par bassin versant afin de trouver le meilleur équilibre entre les différents usages.

AE : Quel modèle agricole défendrez-vous si vous êtes élu ?

NS : L'enjeu pour la France est de disposer d'une agriculture qui satisfasse les besoins de tous les Français. Or, pour l'instant, l'agriculture bio française n'est pas autosuffisante, ce qui nous oblige à importer. Plus de 100 millions d'euros d'aides directes sont actuellement consacrés à l'agriculture bio chaque année, notamment grâce au crédit d'impôt "bio". La dynamique est aujourd'hui forte : entre 2008 et 2010, le nombre d'exploitants bio a augmenté de plus de 50%.

Au-delà, nous devons faire en sorte que l'ensemble des activités agricoles soient respectueuses de l'environnement. Pour ce faire, un vaste plan (dit "Ecophyto") a été engagé il y a trois ans pour réduire l'usage des pesticides de 50% d'ici 2018. Les premiers résultats sont là, puisque le recours aux pesticides les plus dangereux pour la santé et l'environnement a diminué de 87 %.

Je me bats pour replacer l'agriculture au cœur des débats internationaux. Le thème de la régulation agricole constitue le socle de la position commune franco-allemande sur l'avenir de la PAC post-2013. Il me semble que cette question est centrale pour tendre vers un modèle plus durable.

Enfin, s'agissant des OGM, après l'activation de la clause de sauvegarde contre le maïs transgénique MON 810 début 2008, puis à nouveau en mars 2012, les études scientifiques récentes concluent à la persistance d'incertitudes. Son interdiction sera donc maintenue.

AE : Quelle position française porterez-vous dans les négociations internationales en cours ?

NS : La gouvernance mondiale n'est pas encore totalement adaptée aux enjeux du développement durable. D'où la proposition d'une organisation mondiale de l'environnement que je porte depuis le début de mon quinquennat. J'entends poursuivre la promotion de cette idée à l'égard du reste du monde lors du Sommet Rio+20 de juin 2012, où je me rendrai dès la fin du sommet du G20 au Mexique des 18 et 19 juin, si les Français m'en donnent le mandat.

J'ai aussi décidé de soutenir la mise au point de nouveaux objectifs de la communauté internationale pour le développement au-delà de 2015. Ces nouveaux objectifs devront mettre le développement durable au cœur de l'action internationale. Les 8 objectifs du millénaire seront revus et complétés dans cette perspective.

AE : Quelle place comptez-vous accorder à l'environnement dans votre gouvernement ?

NS : J'entends bien préserver le grand ministère du développement durable, que j'ai créé. Au-delà du périmètre traditionnel de l'écologie, le ministère couvre les champs de l'urbanisme, du logement et des énergies renouvelables, des transports et de la mer. Jamais une telle place n'avait été donnée à l'environnement.

Le Grenelle de l'Environnement constitue une feuille de route jusqu'en 2020. Le processus doit donc se poursuivre en lien avec le Comité national du développement durable et du Grenelle de l'Environnement, sans exclure des mises à jour ou la réévaluation de certains objectifs.

Réactions15 réactions à cet article

Dans le dernier paragraphe NS dit :"J'entends bien préserver le grand ministère du développement durable, que j'ai créé. Au-delà du périmètre traditionnel de l'écologie, le ministère couvre les champs de l'urbanisme, du logement et des énergies renouvelables, des transports et de la mer. Jamais une telle place n'avait été donnée à l'environnement".

Question: Qui a dit, il y a quelques mois (mars 2010) lors de sa visite au salon de l'agriculture : "L'écologie, ça commence a bien faire"?

Je suis sur que les lecteurs trouveront la réponse très facilement...

Pierre | 18 avril 2012 à 08h34 Signaler un contenu inapproprié

M. Sarkozy, à force de vouloir tout, fini par dire n'importe quoi :
Exemple à la 1ère question, les énergies fossiles ne représentent certainement pas 10% de nos consommations énergétique mais plus de 50% et c'est son gouvernement qui le dit, cf. page 9 du rapport http://www.developpement-durable.gouv.fr/Etudes-et-chiffres-cles,13355.html
Je n'ose lire la suite !

Sylvain | 18 avril 2012 à 08h56 Signaler un contenu inapproprié

J'aimerai réagir à ces deux articles, car cela devient vraiment pénible : Pour l'écologie (réaction 2), je ne vois pas le problème ? Il n'y a aucun rapport entre les écologistes et les problèmes énergétiques et le développement durable. Ce n'est pas les écologistes qui vont faire avancer quoi ce soit dans ce dommaine. Pour la première réaction, j'ai envie de dire bravo, vous en savez des choses. Juste une remarque, vous pouvez jouer à rechercher toutes ces formes d'erreurs - sans importances - mais juste une remarque : Il faudrait que dans ce pays on prenne tout de même conscience d'une chose : Le président de la république peut facilement vous remplacer dans votre travail, l'inverse certainement pas. Un peu de respect et une vision un peu plus large des choses feraient un peu de bien à lire ou à entendre

Pascal B. | 18 avril 2012 à 09h55 Signaler un contenu inapproprié

En réaction à Monsieur Pascal B.
A la fin de votre texte vous dites: "Le président de la république peut facilement vous remplacer dans votre travail, l'inverse certainement pas?"

Croyez-vous en toute sincérité qu'un homme aussi brillant soit-il peut excercer tous les métiers du monde?

Ne pensez-vous pas monsieur, avoir une vision "un peu déformée" à force de "voir" un peu trop large?

Pierre | 18 avril 2012 à 10h56 Signaler un contenu inapproprié

La grande différence avec les promesses de Bayrou, c'est que Sarko a fait
et Bayrou promet de faire! D'ailleurs, tous les candidats ,sauf Une ,ont
répondu dans le sens souhaité par les français, sauf une énorme différence, celle des écologistes qui fermeront les centrales l'une après
l'autre , mais sans disposer actuellement des sources d'approvisionnement nécessaires? Par-contre, il est bon que nous prenions conscience que la complémentarité de toutes les énergies sera indispensable , considérant que les ressources des primaires
seront de plus en plus limitées. La Nature nous offre des richesses,
ne les gaspillons plus.

arthur | 18 avril 2012 à 12h00 Signaler un contenu inapproprié

pourquoi vous mentez?!!! est ce que c'est la politique ou l’éducation?

latifmarin | 18 avril 2012 à 16h15 Signaler un contenu inapproprié

On peut trouver insuffisant les progrès qui ont été fait sous son mandat mais on ne peut nier que des choses ont été faites et que, quoi qu'on dise l'écologie a progressé. Ca va dans le bon sens.

G3R | 18 avril 2012 à 16h59 Signaler un contenu inapproprié

Merci à Nicolas Sarkozy pour tout ce qu'il a fait pour l'écologie, le bio... malgré la crise financière qui aurait pû mettre fin à tous les espoirs qu'il avait fait naitre ... Est-ce que la planète ne peut être préservée que par la gauche? c'est l'impression que donne cette campagne électorale. Ne peut-on être de droite et écologiste?

bienvivrebio | 18 avril 2012 à 23h06 Signaler un contenu inapproprié

Je trouve anormal qu’il y ait un « fou » qui prône la continuité du nucléaire à la présidence de notre république qui j’espère d’ailleurs ne repassera pas juste pour cette raison, on sait très bien que le nucléaire est une énergie incontrôlable qui tue et tuera encore, quand on joue avec le feu nucléaire, on finira par s’y brûler un jour, ce que je ne souhaite en tout cas pas : / Je suis bien sur pour une transition lente vers les énergies renouvelables ; )

Pascou | 19 avril 2012 à 09h32 Signaler un contenu inapproprié

Ce 19 avril on nous annonce un projet de décret en faveur des retenues collinaires, désormais dispensées d'enquête !
Ce doit être la continuité du Grenelle, tout comme le laxisme total en matière d'affichage publicitaire.

sirius | 19 avril 2012 à 15h46 Signaler un contenu inapproprié

La dépendance de la France aux énergies fossiles est difficile à avouer... les chiffres avancés par M. Sarkozy prêtent à confusion : c’est environ 10% de notre consommation d’électricité (énergie finale) qui est d’origine fossile. Si l’on parle de notre consommation totale d’énergie primaire, la part des énergies fossiles s’élève plutôt à environ 55%.

acd_tsp | 19 avril 2012 à 17h23 Signaler un contenu inapproprié

je fellicite Nicolas sarkozi

jean baptiste kimpembe | 19 avril 2012 à 17h49 Signaler un contenu inapproprié

Ce vendredi 20 avril 2012, sur RTL, Nicolas Sarkozy a reconnu son "erreur" d'un manque de "solennité" en début de mandat, qu'il ne "recommettrait plus maintenant". "Peut-être que l'erreur que j'ai commise (...), c'est de ne pas comprendre la dimension symbolique du rôle du président et de ne pas mettre assez de solennité dans mon action", a-t-il affirmé, ajoutant : "Il n'y a aucune chance que je la recommette, puisque je connais le métier, la fonction plus exactement, maintenant".

Une chance pour lui qu'il n'existe pas pour ce poste à très haute resposabilité, une période d'essai traditionnelle comme dans "le monde" du travail…

Citoyen français | 20 avril 2012 à 12h41 Signaler un contenu inapproprié

Je vois qu'il y a des partisans ! néanmoins il faut ouvrir les yeux et les réponses montrent bien les lacunes des connaissances de M. Sarkozy et de son équipe. a moins que ce soit pour entretenir la confusion que l'on parle de 10% de fossile et que les ENR pourront cohabiter avec le seul nucléaire ...
Moi je vous dis ca sent l'embrouille ... la place doit être bonne !

chocard | 20 avril 2012 à 22h32 Signaler un contenu inapproprié

mr le président bonjour, il n’ya personne au monde qui ne fait pas d'erreurs sauf les prophètes .mais sache que les victimes de ses erreurs ont perdu quelque chose dans la vie !!!sont morts!!,que vas tu leurs dire?? amicalement .que le bonheur et la joie soient tes compagnons éternel.

latifmarin | 22 avril 2012 à 21h41 Signaler un contenu inapproprié

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