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Actu-Environnement

Vers une électrification du transport routier

La fin annoncée des ressources pétrolières mène les constructeurs automobiles à chercher de nouvelles sources d'énergie pour demain. Si plusieurs sont envisageables, l'électrification des véhicules semble aujourd'hui la solution la plus appropriée.

Transport  |    |  S. Fabrégat
   
Vers une électrification du transport routier
© Onidji
   
Hausse future du prix du pétrole, lutte contre les émissions de gaz à effet de serre mais aussi secteur économique durement touché par la crise… Les raisons sont nombreuses pour pousser le secteur des transports vers l'innovation technologique. La priorité aujourd'hui ? Renoncer au tout pétrole et proposer de nouvelles alternatives. Le secteur des transports dépend en effet à plus de 98 % des produits pétroliers et représente 55 % de la consommation de pétrole, une consommation qui croit à un rythme annuel de 2 %, hors période de crise. Pourtant, les sources d'énergie exploitables sont nombreuses : ressources fossiles, biomasse, énergies renouvelables, électricité…
Si le secteur a tant misé sur les carburants fossiles, c'est que ceux-ci possèdent de nombreux atouts. Leur densité énergétique, par exemple, permet une autonomie appréciable des véhicules (plus de 600 km). Mais après un siècle de succès, les questions d'indépendance énergétique et la lutte contre le changement climatique imposent un changement de modèle. Ce n'est pas une mais plusieurs technologies qui devraient peu à peu remplacer les produits pétroliers : les technologies devront se décliner selon les usages, explique Philippe Pinchon, de l'IFP, organisme public de recherche et de formation dans les domaines de l'énergie et du transport.

Vers une diversification énergétique ?

Si plusieurs sources d'énergies sont potentiellement exploitables dans le secteur des transports, toutes n'affichent pas les mêmes résultats, tant au plan efficacité énergétique qu'au plan environnemental.
Le déploiement de carburants alternatifs (gaz de pétrole liquéfié, gaz naturel véhicule, agrocarburants…) est aujourd'hui limité et devrait le rester. En effet, si ceux-ci affichent de meilleurs résultats que les carburants traditionnels en terme d'émissions de CO2 et de NOx, ils posent des problèmes en terme de réseaux de distribution, d'équipement des véhicules mais aussi d'approvisionnement. Comme le pétrole, le gaz est une ressource limitée. Quant aux agrocarburants, ceux-ci posent la question de la concurrence d'usage des matières premières, notamment alimentaires. L'hydrogène demande aujourd'hui encore des efforts R&D importants et pose des problèmes de production, de distribution et de stockage.
L'électricité apparaît aujourd'hui comme la meilleure alternative aux carburants fossiles.
Cependant, l'intérêt de cette énergie dépend directement de la source d'énergie primaire utilisée. Si une voiture roulant à l'électricité d'origine renouvelable affiche de bons résultats au niveau environnemental, un véhicule roulant avec de l'électricité produite dans une centrale à charbon affiche un bilan écologique négatif. De plus, des verrous restent à lever aujourd'hui quant à l'autonomie des véhicules électriques, leur coût et les infrastructures de recharge. Néanmoins, si aujourd'hui un véhicule électrique ou un véhicule hybride n'est pas encore concurrentiel avec le véhicule à moteur thermique, la hausse future du prix des carburants traditionnels et les progrès de la recherche (notamment sur les batteries) laissent penser que, sur la durée de vie d'un véhicule, les coûts seront à l'avenir compétitifs.
Une autre question se pose également aujourd'hui : celle de la disponibilité du lithium, principale matière première utilisée dans la fabrication des batteries aujourd'hui.

Du stop and start au full hybride

Cependant, l'électrification des véhicules est appelée à jouer un rôle clé dans l'optimisation des véhicules de demain. Elle permet en effet, en optimisant les conditions de fonctionnement du moteur thermique et en améliorant un certain nombre de fonctionnalités, de réduire la consommation d'énergie. Plus que le tout électrique, c'est la mise en œuvre de différentes solutions électriques couplées au thermique qui semble privilégiée aujourd'hui. La recherche s'oriente en effet davantage vers les modèles hybrides.
Le système stop and start et la récupération d'énergie au freinage sont des fonctionnalités qui devraient se déployer de plus en plus dans le futur. Ces technologies permettent des gains de consommation non négligeables : 10 à 15 % pour le premier système en milieu urbain, 10 à 12 % pour le second. Couplées à des améliorations des véhicules (architecture, pneus…), ces technologies peuvent permettre des gains de 30 à 40 % d'énergie.
Le mild hybrid, qui permet d'assister le moteur thermique pendant les phases motrices, permet des gains de consommation de 30 % en conditions urbaines.
Quant au full hybride, qui associe moteur thermique et machine électrique et permet de choisir le mode de propulsion optimal, il repose sur des systèmes complexes qui nécessitent encore un effort de R&D important.

Pour que ces technologies soient compétitives, de nombreux verrous restent à lever aujourd'hui. Le moteur thermique a encore de beaux jours devant lui avant d'être concurrencé par de nouvelles technologies… En 2007 en France, sur les 2 millions de véhicules neufs vendus, 7.000 étaient hybrides, 2.900 roulaient au gaz de pétrole liquéfié, 475 au gaz naturel véhicule et 6 au tout électrique !

Réactions12 réactions à cet article

économie d'énergie pour les autos

Je connais un moyen simple, qui demande très peu de technique nouvelle et qui permet de réduire d'au minimum 40% la consommation des automobilistes : le co-voiturage8
Vous prenez 2 ( 3 ;4 voire 5 )automobilistes avec leur 2 (3 4 ; voire 5)belles voitures de fonction qu'ils font tourner à fond puisqu'ils ne payent pas le carburant . Ils vont au même endroit chaque jour ..la preuve , ils setrouvent dand le même embouteillage . Vous les rassemblez dans une de leur voiture ( à tour de rôle chacun prend la sienne ) et le tour est joué 40% ...60%... 80% d'économie de carburant. Mieux que Kioto!
Pouvez-vous aussi faire un article là-dessus ?
Comment encourager cette pratique ?
Catherine

Catherine | 04 juin 2009 à 08h22 Signaler un contenu inapproprié
rappel

pour rappel :
- d'abord l'électricité est un vecteur et pas une énergie.
- environ 40% de l'électricité mondiale est produite à partir de charbon, 20% à partir de gaz. Autant dire que la voiture ou le camion électrique n'est pas spécialement propre dans un avenir proche (ce qui nous préoccupe est bien le changement climatique pour lequel il reste une petite dizaine d'année pour inverser la tendance des émissions carbonées)

chocard | 04 juin 2009 à 09h44 Signaler un contenu inapproprié
et la catenarisation des autoroutes?

On pourrait aussi poser des catenaires sur les autoroutes.

Plus de PV pour exces de vitesse , controle total de la conduite par un poste de commandement...

audaces | 04 juin 2009 à 10h07 Signaler un contenu inapproprié
Autonomie

"La voiture électrique souffre de son manque d'autonomie". Quand arrêtera-t-on de dénigrer cette solution au prétexte de l'autonomie? La majorité des ménages ont 2 véhicules au moins. Faut-il 2 voiture avec 1000km d'autonomie pour parcourir moins de 30 km par jour?? Au contraire, on devrait, dans toutes les communications sur le sujet, valoriser les avantages pour que "l'automoboliste français moyen" comprenne qu'il peut DES AUJOURD'HUI avoir une voiture électrique pour ces déplacements quotidiens, et pourquoi pas, louer une voiture thermique quand il a besoin de faire plus de km.
Quant au réseau de bornes de recharge et autres infractructures, il suffit de vouloir : Combien d'année a t-il fallu pour couvrir 90% du territoire avec des antennes pour GSM?

Phylippe | 04 juin 2009 à 10h15 Signaler un contenu inapproprié
Re:Autonomie

tout à fait d'accord, étant l'heureux propriétaire d'une Saxo électrique je peux certifier que son usage journalier est idéal et sans problème, le manque d'autonomie ne se fait sentir que les WE et me contraint à garder une voiture "fumante". La suite est un manque de volonté des politiques et industriels trop attachés les uns à leur TIPP et les autres à leur revenus grâce à l'entretien des voitures fumantes. Car désormais les batteries actuelles, ayant grandement évolué depuis les Nickel cadmium, si on les installait sur ma voiture (pourtant pas prévue à l'origine pour être électrique) elles lui permettraient 200 à 250 Km d'autonomie, ce qui change complètement l'usage possible pour le WE également. de plus Une voiture dédiée originellement à la motorisation électrique pourrait recevoir des packs de batteries interchangeables dans des stations-service comme pour des consignes de bouteilles de gaz et tout les 200 Km on changerait le pack de batterie par un automate sur l'autoroute ou en concession en allant de Paris à Palavas les flots dans la journée. l'entretien des packs serait assuré dans les stations service qui garantiraient leur état de fonctionnement. localement ces packs de batterie pourraient être rechargés par des éoliennes (en plus du secteur) ce qui éviterait les pertes de transport de l'électricité propre produite localement.
c'est une question de choix, la technologie est déjà opérationnelle il ne resterait plus qu'a la rendre accessible, toujours une question de volonté.

clic | 04 juin 2009 à 11h30 Signaler un contenu inapproprié
Du grand n'importe quoi !

Proposer de mettre des cateners sur les centaines de millier de km d'autoroute et de routes est surréaliste.Le cuivre commence à manquer partout dans le monde et le vol de fils de cuivre sur les chantiers devient monnaie courante , jusqu'aux lignes EDF qui sont démontées en douce...
De plus, si la solution est franco-française,on ne pourrait rouler qu'en France avec nos belles voitures. Cette solution aurait un coût de maintenance du réseau exhorbitant, un gâchi de nos paysage et un danger d'électrocution énorme pour les usagers.
Quant à Catherine, on sent bien une grosse pointe de jalousie pour les véhicules de fonction, qui ne sont pas attribués, comme elle l'insinue, pour faire un trajet bureau-maison. (pas dans le privé du moins!), mais pour des déplacements professionnels importants et pour lesquel le cadre paie un impôt "avantages en nature" pour la partie usage personnel....

Franck

Franck | 05 juin 2009 à 00h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Autonomie

Enfin MERCI "Clic", cela fait bien 2 ans que j'essaie de passer cette idée de batteries interchangeable en station service, y compris directement après de Renault. Ce dernier a fait une première déclaration en ce sens le mois dernier.

J'espère que le flux d'idées de stations services autonome en énergie propre (houle, fil de l'eau, éolien, géothermie, solaire...) va poursuivre sa route !

Lionel N. de Cannes | 06 juin 2009 à 06h18 Signaler un contenu inapproprié
Re:et la catenarisation des autoroutes?

Pas tout à fait n'importe quoi !

On appellerait cela le train électrique, il transporterait des véhicules légers et des conteneurs de marchandises d'une sortie d'autoroute à l'autre à TGV.
Des automates, comme nos ingénieurs en font sur des chaines de montages savent le faire, vont décharger et charger les plateaux de leurs véhicules légers et conteneurs.

Lionel N. de Cannes | 06 juin 2009 à 06h25 Signaler un contenu inapproprié
Où ira-t-on chercher l'électricité?

L'énergie consommée par les transports est environ égale à une fois et demi l'énergie électrique finale distribuée en France. Envisage-t-on sérieusement plus de 50 réacteurs EPR pour alimenter les transports !!...
Avec les périodes d'étiage estival dues au changement climatique entrainant la fonte des glaciers, il faudrait que ces réacteurs soient tous en bord de mer!!...
Soyons sérieux et réalistes.

Darly; B.Thierry | 07 juin 2009 à 18h16 Signaler un contenu inapproprié
Re:Où ira-t-on chercher l'électricité?

La production électrique nucléaire actuelle est excédentaire notamment la nuit.
Cette excédent permettrait de faire rouler quelque chose comme 1.000.000 de véhicules. (voir AUTOBIO N°5 je crois) et les estimations des plus grand spécialistes sur internet (entre autre).

SniF | 08 juin 2009 à 11h16 Signaler un contenu inapproprié
euh mix énergétique?

comment un article traitant du sujet des transports de demain peut continuer à penser en mono-carburant? Faut-il toujours expliquez les mêmes choses, même les plus évidentes?

on ne connait actuellement AUCUN carburant capable SEUL et de manière réaliste/ durable de remplacer le pétrole.

On peut mettre des éoliennes et des centrales nucléaires partout, mais bon c'est absurde et ça amputerait gravement la dernière ressource fossile pour laquelle on a UN PEU de réserves.

On devra forcément passer par une énorme diminution de nos déplacements autos, ça signifie repenser l'urbanisme de nos ville et développer des transports en commun crédibles.

Mais surtout, on devra s'appuyer sur plusieurs sources d'énergies pour faire rouler les véhicules restants. biogaz, GNV, électricité (hydrogène,air comprimé, batterie, ...), Agro-carburants, etc.

dolgan | 09 juin 2009 à 08h39 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:et la catenarisation des autoroutes?

Il faut arrêter de vouloir réinventer l'eau chaude... Au début 20e siècle, La France était cadrillée de lignes de train secondaires (plan Freycinet) qui désservait une grande partie de la France, de manière uniforme (plaines, montagnes). Et puis on a tout laissé tomber. Nous avions aussi bien plus de lignes de tram (11 à St-Etienne contre 2 actuellement...). La politique des transport aujourd'hui n'a rien à inventer de nouveau. Reste juste à le réappliquer avec les technologies d'aujourd'hui.

jp-42 | 15 juin 2009 à 16h19 Signaler un contenu inapproprié

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