Dans le cadre de la loi Grenelle 2 de juillet 2010, un article stipule qu'"au plus tard le 1er juillet 2011, tout établissement de vente au détail de plus de 2.500 mètres carrés proposant en libre-service des produits alimentaires et de grande consommation se dote, à la sortie des caisses, d'un point de reprise des déchets d'emballage issus des produits achetés dans cet établissement".
Or selon le Centre national d'information indépendante sur les déchets (Cniid), aucun des hypermarchés que ce soit Leclerc, Auchan, Monoprix, Carrefour ou Casino ne semble avoir respecter cette obligation législative. "L'inertie délibérée des géants du secteur montre leur mépris pour des mesures visant à les responsabiliser en tant que producteurs de déchets. Alors que ces groupes rivalisent d'inventivité pour nous convaincre de leur zèle et de leur engagement en matière de développement durable, leur attitude démontre simplement qu'ils se croient encore au-dessus de la loi", commente le Cniid.
Selon la ministre de l'écologie Nathalie Kosciusko-Morizet, le ministère envisage un rappel à la loi envers les enseignes mais également de créer des sanctions car selon la ministre "la loi n'est pas très claire" et ne dit rien sur les organismes chargés de faire appliquer cette obligation et les sanctions encourues.
De son côté la fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) réfute les propos du Cniid : "une quarantaine de système de récupération des emballages a été mis en place dans certaines grandes surfaces", explique Philippe Joguet, responsable développement durable de la FCD. "Une étude en cours de réalisation avec l'ADEME, Eco-emballages et le ministère de l'écologie a pour l'instant démontré que le dispositif n'est pas très convainquant : on récupère peu d'emballage de qualité souvent mélangés avec d'autres déchets ce qui les rend impropres au recyclage. Or l'objectif est bien de recycler ces déchets", ajoute-t-il. La fédération entend tirer les conclusions complètes de cette étude en septembre prochain.
Ces points de reprise, baptisés aussi "plateformes de déballage", permettent aux clients de se débarrasser, dès la sortie des caisses, des emballages et suremballages des produits qu'ils viennent d'acheter. Une manière de signifier aux producteurs et distributeurs l'inutilité de certains conditionnements et surtout de ne pas les payer deux fois : à l'achat puis au traitement, via la taxe d'enlèvement des ordures ménagères.