Le règlement européen interdit le commerce des produits dérivés du phoque (viande, huile, organes, graisse et peaux). Sont concernés notamment les sacs, les nappes, les chapeaux, les bottes et les gants utilisés par les motocyclistes, les skieurs ou encore les boxeurs, ainsi que les produits parapharmaceutiques présentés comme suppléments d'acides gras d'oméga 3.
Une dérogation est toutefois prévue pour les Inuits et les autres communautés aborigènes qui sera appliquée aux produits provenant de la chasse traditionnelle et nécessaire à la subsistance des communautés. Mais en dépit de cette dérogation, la principale organisation canadienne Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) a déposé un recours devant la cour européenne de justice (CEJ) pour demander la suspension de l'embargo, aux côtés de l'Institut de la fourrure du Canada ou du groupe norvégien GC Rieber Skinn AS.
L'interdiction du commerce des produits dérivés du phoque ne ''s'appliquera pas aux plaignants jusqu'à ce que la Cour européenne de justice ait eu la possibilité d'entendre toutes les parties concernées'', a déclaré Maria Kokkonen, une porte-parole de la Commission. Les parties ont jusqu'au 7 septembre pour présenter leurs observations devant la CEJ. ''Une audition pourrait avoir lieu juste après cette date'', a-t-elle précisé.
De son côté, le gouvernement canadien conteste cet embargo devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et plaide pour la mise en place d'un ''groupe de règlement des différends''. Le Canada comptait l'an dernier, 5,6 millions de phoques du Groenland contre près de 2 millions au début des années 1970.
Article publié le 20 août 2010