Un soutien fiscal qui coûte cher, des gains environnementaux incertains, les agrocarburants sont depuis plusieurs mois malmenés en France et en Europe. De nouvelles données publiées par Euractiv.com éclairent sur l'intérêt environnemental de ces produits.
Selon le quotidien, l'Europe attribuerait à chaque agrocarburant des émissions de gaz à effet de serre parfois supérieures à certains combustibles fossiles. Ainsi un carburant produit à partir d'huile de palme émettrait 105 gramme de CO2 par mégajoule d'énergie produite contre 87,5 gCO2/MJ pour le pétrole brut. De même pour le soja (103 gCO2/MJ) et le colza (95 gCO2/MJ).
Les carburants à base de maïs, de canne à sucre et de betterave sucrière émettraient quant à eux respectivement 43 gCO2/MJ, 36 gCO2/MJ et 34 gCO2/MJ tandis que les agrocarburants de seconde génération présenteraient un facteur d'émission de 32 gCO2/MJ pour le bioéthanol et 21 gCO2/MJ pour le biodiesel.
Si la Commission européenne choisi de se baser sur ces données, certains agrocarburants ne pourront pas répondre aux critères de durabilité mis en place. Seuls les agrocarburants respectant ces critères pourront bénéficier d'incitations fiscales et être pris en compte pour l'atteinte des objectifs de développement des énergies renouvelables. Ces critères sont une réduction d'au moins 35 % (50 % à partir de 2017) des émissions de gaz à effet de serre, en tenant compte de l'ensemble du cycle de production et de consommation du carburant, par rapport à l'usage des carburants fossiles en 2010, et la préservation des terres riches en biodiversité et des grands stocks naturels de carbone : forêts, zones humides et tourbières.