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Actu-Environnement

Tourmente autour des Deux Côtes, le projet phare de la filière éolienne offshore

Zoom sur le projet historique des Deux Côtes, au cœur de l'agitation suscitée par le lancement de l'appel d'offres sur l'éolien offshore. Entre fragilisation du porteur de projet initial et rude concurrence, les études d'impact se poursuivent.

Energie  |    |  C. Saïsset
   
Tourmente autour des Deux Côtes, le projet phare de la filière éolienne offshore
© La Compagnie du Vent
   

Face aux côtes d'Albâtre et picarde, des bateaux s'activent ces jours-ci. Dans la zone propice au développement de l'éolien en mer dite Le Tréport, La Compagnie du Vent (groupe GDF SUEZ) fait mener une campagne géotechnique. ''Les résultats vont nous permettre de qualifier le sol marin et alors, de définir le design global des éoliennes offshore et le type de fondation (gravitaire ou jackets), ce qu'exige le cahier des charges de l'appel d'offres, explique Thierry Conil, le nouveau président de La Compagnie du Vent. Et aussi de définir l'emplacement des différentes machines, ce qui n'est pas une exigence au mètre près''. En parallèle, d'autres équipes poursuivent les études environnementales sur le milieu sous-marin, sur la faune et la flore environnante, non seulement en vue d'une soumission du projet en réponse aux critères environnementaux exigés par l'appel d'offres, mais aussi dans la continuité des enseignements du débat public qui s'est clôturé le 10 septembre 2010.

Un projet ancien dans les starting blocks

Le projet des Deux Côtes déjà soumis à la concurrence

En ces jours marqués par la publication de l'appel d'offres tant attendu par les industriels, le projet des Deux Côtes est également soumis à la rude épreuve de la concurrence. En témoigne les regroupements industriels apparus à la veille du lancement de l'appel d'offres. Le consortium européen élargi autour d'EDF EN prévoit en effet de répondre à cet appel d'offres en présentant un projet sur chacune des 5 zones propices. Le service de presse indique : ''sur la zone du Tréport, celle la moins avancée où aucun des partenaires n'a de développement historique, nous venons de lancer des études sur le site afin de l'évaluer et de caractériser le projet''.
Dans le calendrier d'élaboration des projets éoliens offshore au large des côtes maritimes françaises, le projet des Deux Côtes figure en pole position pour être retenu dans le cadre de l'appel d'offres tout juste ouvert. ''Sa variante Large de 700 MW répond aux capacités du parc attendu (de 600 à 750 MW) dans la zone propice du Tréport et est située à une distance de 16 à 20 km du rivage, poursuit T. Conil. Même si elle évolue vers 750 MW, tous les enseignements du débat public sont d'ores et déjà utilisés dans la poursuite de l'élaboration du projet, conformément à la décision prise par La Compagnie du Vent en réponse au bilan du débat public''. Quant à la mise en place d'une commission locale d'information à destination notamment des élus locaux et des populations riveraines, elle s'est traduite par deux premiers groupes de travail, dont un sur l'environnement, réunissant des représentants de la société, des collectivités locales et territoriales, de la CCI, etc.

''Nous sommes convaincus de l'intérêt de participer de manière active à cet appel d'offres, assure T. Conil. Nous voulons y jouer un rôle à la hauteur de nos ambitions et de notre savoir-faire, et nous demandons de pouvoir le faire très rapidement. GDF SUEZ, notre actionnaire majoritaire (56,8 % des parts), a d'ailleurs rappelé que La Compagnie du Vent occuperait une place importante tout au long du projet, tant au niveau du développement que de la construction ou de l'exploitation''.

Mais quelle organisation soumissionnera le projet des deux Côtes à l'appel d'offres : La Compagnie du Vent ou le groupement momentané d'entreprises GDF SUEZ, Areva et Vinci ? ''La position que je défends aujourd'hui, c'est que La Compagnie du Vent et ses équipes prennent toute leur place au sein du consortium, souligne T. Conil. Nous serons ensemble ainsi en mesure de répondre aux obligations en matière de garanties financières et d'expériences industrielles, sans oublier la nécessité qui est faite pour le candidat soumissionnaire de participer à une véritable création d'emplois locaux lors de la construction et de l'exploitation du parc. Mais ce sont les actionnaires qui trancheront''.

Le porteur historique du projet fragilisé

Ces dernières semaines, le pacte d'actionnaires de La Compagnie du Vent s'est plus que jamais ébranlé. Dans une ordonnance du 13 juillet dernier, le Tribunal de Commerce de Montpellier vient de décider la nomination d'un mandataire ad hoc avec pour mission de représenter l'actionnaire minoritaire, la société Soper, et de voter en son nom lors d'une prochaine Assemblée Générale une résolution portant sur ''l'adoption du projet d'accord de collaboration relatif au projet des Deux Côtes'', ''dans le sens des décisions conformes à l'intérêt social de La Compagnie du Vent sans porter atteinte aux intérêts légitimes de Soper''.

''Je crains que ce mandataire ne vote le transfert au consortium des études développées par La Compagnie du Vent depuis le lancement du projet en 2004 en contrepartie d'une rémunération hypothétique et aléatoire, vidant alors la société de sa matière grise et de son savoir-faire et lui faisant interdiction de répondre à l'appel d'offres avec, en conséquence, la privation à terme de son fonds de commerce et la mise en péril du salariat des 50 personnes impliquées dans le projet sur les 156 que compte aujourd'hui la société'', confie Jean-Michel Germa, PDG de Soper, fondateur et président 20 ans durant de La Compagnie du Vent.

Au coeur du conflit qui l'oppose aujourd'hui à GDF SUEZ, un différent sur le pacte d'actionnaires dûment agréé avant d'être conclu en 2007 afin de garantir à La Compagnie du Vent, qui n'était alors qu'une PME innovante, une surface technique et financière suffisante à l'envergure d'un projet éolien offshore. Et on l'aura compris, un différent sur le rôle que doit jouer La Compagnie du Vent dans la réalisation du projet des Deux Côtes. ''Certes, lors de l'entrée dans le capital de la société, GDF SUEZ a investi 100 M€ sous forme d'augmentation de capital et 37 M€ sous forme de prêt, mais plus rien depuis, regrette JM Germa. En outre, à l'issue du débat public, j'ai initié la démarche permettant à La Compagnie du Vent de conclure des contrats d'exclusivité avec d'autres industriels de l'éolien offshore et des contrats d'investissements en fonds propres avec des partenaires financiers et industriels ; mais tout ça a été entravé par GDF SUEZ puis définitivement arrêté à ma révocation à la fin du mois de mai''.

L'idée n'était pas nouvelle et s'inscrivait, de même que la création du consortium autour de GDF SUEZ, dans la volonté affichée de l'appel d'offres sur l'éolien offshore de créer une filière industrielle française dédiée. Il s'agissait de créer une société de projet qui soit maître d'ouvrage du projet des Deux Côtes ; La Compagnie du Vent en assurant la maîtrise d'oeuvre en tant qu'actionnaire à 35 % aux côtés de 2 à 3 autres investisseurs partenaires en fonds propres. Puis, de faire en sorte que cette société de projet signe des contrats d'exclusivité avec des entreprises spécialisées dans la fourniture, la pose et la construction des aérogénérateurs, des fondations, sans oublier le lot électrique. Lesquels fournisseurs contractualiseraient avec des sous-traitants. ''Cette stratégie figurait depuis janvier 2008 dans le reporting mensuel fait aux actionnaires, GDF SUEZ n'a pu l'ignorer'', confie JM Germa. Ce pionnier des énergies renouvelables qui a participé au montage des boulons de la première éolienne terrestre française (200 kW) installée par La Compagnie du Vent en 1991 à Port la Nouvelle dans l'Aude, a d'ores et déjà fait appel de cette dernière décision de justice. Au-delà, il s'interroge sur les moyens de pérenniser le tissu des PME innovantes de l'industrie française dans une vision à long terme. Tout en demeurant président du groupe Energie Eolienne offshore de France Energie Eolienne (FEE) (dont il est administrateur depuis sa création), et administrateur du Cluster Maritime Français (CMF) au sein duquel il a créé le groupe des Energies Marines Renouvelables.

Réactions3 réactions à cet article

Mr Germa oubli une chose quand même, en 2008, GDF-Suez a investi 300M euros dans son entreprise. Tout ce qui intéresse Mr Germa est de négocier toujours plus d'argent, dans un climat de crise générale, il est honteux pour ceux qui sont déjà suffisamment riches de chercher à gagner plus. GDF-Suez va donner l'opportunité à la Compagnie du Vent de vendre son expertise, et non son nombrilisme.

Frimousse | 21 juillet 2011 à 11h08 Signaler un contenu inapproprié

Si la Compagnie du Vent avait tenu compte du Débat Public, elle aurait du décider d'abandonner ce projet devant l'opposition sans condition des élus locaux, des professionnels de la mer et de la population.

tamyjo | 21 juillet 2011 à 21h20 Signaler un contenu inapproprié

quelque soit le lieu a 11 km pour 170 m de haut ! soit environ 50 étage , c'est du massacre ! le choléra

hvidsten | 22 juillet 2011 à 15h54 Signaler un contenu inapproprié

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