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Eolien offshore : limiter les risques humains

Les parcs éoliens offshore sont installés dans des milieux extrêmes, qui complexifient la construction et les interventions de maintenance. Les principaux industriels font le point sur les risques de cette activité en plein développement.

Risques  |    |  S. Fabrégat
Eolien offshore : limiter les risques humains
Environnement & Technique N°348
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°348
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Neuf cent cinquante neuf incidents ont été signalés dans une cinquantaine de parcs offshore (1) de l'Europe du Nord en 2014. C'est ce qu'il ressort du rapport du collectif G9 qui réunit, depuis 2010, les plus grands développeurs mondiaux (2) de parcs éoliens en mer. L'objectif de cette association est d'améliorer la sécurité de ces métiers à risque. En effet, que ce soit pour la construction des parcs ou pour leur maintenance, les opérations ne sont jamais sans danger. Les travailleurs doivent intervenir en milieu instable, extrême et souvent en hauteur (près de 100 m au dessus du niveau de la mer). L'abordage des parcs éoliens se fait dans des conditions spécifiques, par accostage, élingage ou hélitreuillage.

Ainsi, en 2014, 228 accidents (3) ont eu lieu pendant les opérations maritimes, 140 pendant les opérations de levage, 134 pendant la manipulation des machines. La plupart de ces accidents sont intervenus à proximité de la turbine (369) ou sur les navires (243). Si aucun de ces accidents n'a été fatal en 2014, ils ont néanmoins provoqué 44 jours d'arrêt de travail. 651 incidents ont eu lieu sur des projets opérationnels, 289 sur des sites en construction et 15 lors des enquêtes de terrain.

Des centaines de travailleurs par parc

"C'est une industrie assez jeune qui a besoin de travailler sur ses risques : la météo, les conditions de montage… Avec l'expérience, nous développons de nouvelles manières de travailler offshore", expliquait Eric Blanc, directeur d'Adwen, co-entreprise dédiée à l'éolien offshore créée par Areva et Gamesa. L'entreprise a plus d'une centaine d'éoliennes installées en mer du Nord (Allemagne) et devrait intervenir sur trois parcs français : Noirmoutier, Le Tréport et Saint Brieuc. "Pour ces parcs, nous allons pouvoir bénéficier de l'expérience allemande : combien de personnel faut-il former, quelle est la logistique à mettre en œuvre ? etc…". Car les compétences techniques ne suffisent pas, les salariés et sous-traitants doivent connaître l'environnement maritime et ses particularités. Si les industriels peuvent profiter de l'expérience de l'industrie pétrolière offshore, ils doivent également développer des techniques propres aux conditions rencontrées sur une ferme éolienne. Les formations contiennent toutes des modules consacrés à la sécurité et au travail en hauteur, ainsi qu'à la survie en mer.

Un parc comme celui de Saint Brieuc (100 éoliennes de 5 MW) nécessitera 300 personnes pendant la phase d'installation en mer. Près de 140 personnes interviendront pour la maintenance : 100 techniciens chargés des opérations, 20 marins et 20 superviseurs.

Limiter les opérations en mer

En effet, si la phase de construction nécessite une intervention sur site sur plusieurs mois, il faut également intervenir régulièrement sur les parcs en exploitation : entretien du balisage, de la signalisation, vérification de l'installation (fondations, turbine…), entretien (peinture, travaux…). Outre les risques encourus lors de ces opérations, ces interventions représentent un coût élevé : l'accès aux machines se fait par navire ou par hélicoptère.

Pour limiter le nombre d'interventions et les espacer dans le temps, les développeurs assurent une surveillance à distance. Les éoliennes, automatisées et équipées de matériels de mesure, sont suivies 24h/24 par des opérateurs installés à terre. Il s'agit de réaliser au maximum une maintenance préventive afin d'éviter la panne et l'arrêt de la production. Le moindre problème est détecté à distance, les opérateurs sont formés pour le diagnostiquer et éviter ainsi toute intervention in situ inutile.

1. Voir la carte des sites
http://www.g9offshorewind.com/about/offshore-sites
2. Centrica ernergy, SSE, RWE, Statoil, Dong energy, Statkraft, eON, Scorrich power renewables, Vattenfall3. Télécharger le rapport du collectif G9
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-24426-rapport-risques-eolien-offshore.pdf

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