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Menace sur l'éolien : le SER monte au créneau

Selon une étude, 150 entreprises seraient prêtes à se diversifier dans l'éolien d'ici 3 ans. Mais le flou réglementaire accentué par le récent rapport parlementaire risque d'étouffer l'émergence d'une filière industrielle en France.

Energie  |    |  F. Roussel
   
Menace sur l'éolien : le SER monte au créneau
   
Une étude commanditée par le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et l'ADEME présentée aujourd'hui révèle que 150 entreprises françaises se disent prêtes à diversifier leur activité en se tournant vers l'éolien. Le cabinet Capgemini Consulting a en effet recensé et interrogé toutes les entreprises susceptibles de disposer des savoir-faire et des équipements nécessaires à la fabrication d'un ou plusieurs composants d'une éolienne : métallurgie, mécanique, aérodynamique ou encore électronique. Les entreprises intéressées sont aussi bien des grands groupes que des Très Petites Entreprises (TPE, moins de 10 salariés) qui seraient prêts à investir dans les 12 à 36 prochains mois et venir rejoindre les 140 industriels français déjà présents sur ce marché. ''On a sur le papier un potentiel de développement formidable'', constate Nicolas Wolff, président de France Energie Eolienne (branche éolienne du SER).

Selon les estimations du syndicat, l'atteinte des objectifs du Grenelle, à savoir 6.000 éoliennes supplémentaires, et le développement d'une filière industrielle en France permettrait de multiplier par six le nombre d'emplois pour atteindre 60.000 d'ici à 2020. Mais pour cela, plusieurs obstacles doivent être dépassés. Capgemini Consulting cite la méconnaissance des marchés éoliens internationaux, la présence des fournisseurs historiques qu'il faut concurrencer et la nécessaire prise de risque associée à tout projet de diversification.

Autre obstacle de taille : l'instabilité réglementaire. ''Il faut une visibilité à moyen et long terme sinon il n'est pas possible de demander aux industriels d'investir'', prévient Emmanuel Gavache de Capgemini Consulting. ''En France, on a du vent, un tarif de rachat qui tient la route mais il faut également une réglementation qui fonctionne'', renchérit Nicolas Wolff. Et de l'avis du SER, c'est loin d'être le cas au regard du rapport de la Mission d'information sur l'éolien présenté hier à l'Assemblée nationale dans le cadre du Grenelle 2. ''Ce rapport va à l'encontre de ce qu'on pourrait faire pour développer la filière, nous sommes extrêmement inquiets'', explique-t-il.

Pour répondre aux oppositions montantes, le rapport préconise notamment la mise en place de schémas régionaux de l'éolien, opposables donc obligatoires, et la création de la notion d'unité de production au sein des Zones de Développement de l'Eolien (ZDE) avec un seuil de puissance pour chacune (entre 15 et 20 MW) et un nombre de 5 mâts minimum afin d'éviter tout « mitage » au sein d'une même ZDE.
Le SER se dit d'accord pour la création d'un schéma régional mais s'oppose à l'idée d'imposer un seuil de puissance pour les parcs en mettant en évidence un changement de cap radical avec la réglementation précédente : ''jusqu'en 2007 on nous a fixé une puissance maximum de 12 MW par parc et maintenant on nous parle de 15 MW minimum'', rappelle Nicolas Wolff. ''Cela revient à se demander quels sont les ''paysages moches'' sur lesquels on va pouvoir mettre des grands parcs éoliens'', ironise André Antolini, président du SER. Selon lui, ''tout cela paraît destiné à empêcher le développement de la filière plutôt que de l'aider à s'organiser harmonieusement''. Le Président du SER regrette d'ailleurs que le volet industrie ait été ''faiblement abordé'' dans le rapport alors que l'on ''se lamente de la perte de l'industrie en France'' ajoutant que ''la lutte contre le chômage et la désindustrialisation devrait être aussi importante que la protection du paysage''.

Pour les associations de protection de l'environnement et de soutien aux EnR, ce seuil de 15 MW revient à ''affaiblir le rôle des élus locaux'' et à ''créer un fossé évident entre les projets éoliens et les citoyens qui composent les territoires''. ''Les mesures telles que l'obligation de créer de gros parcs éoliens et des schémas régionaux contraignants au détriment de la planification locale risquent, sous couvert de protection des paysages, d'engendrer des oppositions locales majeures'', expliquent le CLER, la LPO, le RAC-F et le WWF dans un communiqué commun.

Michèle Pappalardo, Commissaire Générale au Développement Durable, se veut pour sa part rassurante en précisant que cette instabilité réglementaire ''ne va pas durer longtemps car on saura dans quelques semaines lors de l'examen du Grenelle 2 ce qui est retenu ou pas.''

En attendant, le SER et l'ADEME ont déjà prévu d'aller plus loin suite à l'étude de Capgemini Consulting en appuyant cinq entreprises ayant les reins assez solides pour investir dès maintenant dans leur diversification.

Réactions15 réactions à cet article

Qui veut des billets pour le Titanic ?

Où l'on voit que le SER est un lobby, pas une intelligence économique.
La vraie croissance de l'éolien se constate à l'engorgement des TA.

Don quichotte | 31 mars 2010 à 19h49 Signaler un contenu inapproprié
éolien

L'éolien est une belle escroquerie de toute façon comme le fût une certaine géothermie a température moyenne dans les années 1980 - 1990 et principalement dans la région parisienne...mais des municipalités et de nombreux intervenants en ont tiré des bénéfices payés par l'état et les populations locales !...

aventurier | 01 avril 2010 à 05h10 Signaler un contenu inapproprié
Oui à l'éolien

Comme dit M.Antolini, le rapport ne parle pas des emplois et des entreprises, bureaux d'études, associations... qui travaillent pour cette activité. Lorsque l'on parle de proteciton de l'environnement je suis d'accord mais quand on voit des énormes centres commerciaux construite sur des zones humides, des autoroutes qui coupent des bois et souvent à proximité des habitations, les déchets du nucléaire... là on ne dit rien alors que c'est pire en terme de pollution.Alors quoi ? on ne veut pas de l'éolien juste parce que ça se voit ? et tout le reste, on n'en fait quoi ? On se voile la face et les générations futures le paieront cher.

rallye | 01 avril 2010 à 09h55 Signaler un contenu inapproprié
vocabulaire

Serait il possible de parler de tarif d'ACHAT et non pas de tarif de rachat de l'électricité. L'électricité produite n'est vendu qu'une seule fois, c'est donc un achat! Au passage le terme de rachat a été mis en avant par les anti-éolien voulant au passage faire croire que l'électricité éolienne était payée plusieurs fois et qu'elle représente donc un surcoût honteux, ce qui est absolument faux! merci

Yann | 01 avril 2010 à 14h46 Signaler un contenu inapproprié
effet de mode....

Encore quelques années et on n'entendra plus parler de l'éolien. Et c'est tant parce que ça commence à devenir risible (pour ne pas pleurer) cette course au fric !

marisan | 01 avril 2010 à 15h33 Signaler un contenu inapproprié
Re:Qui veut des billets pour le Titanic ?

Forcément avec le lobby anti-éolien ça ne peut qu'aller vers les TA... Revoyez votre position monsieur!

Kent | 01 avril 2010 à 17h44 Signaler un contenu inapproprié
Re:éolien

Jolie escroquerie en tout cas pour embaucher plus de 10 000 personnes à l'heure actuelle!

Kent | 01 avril 2010 à 17h45 Signaler un contenu inapproprié
Re:effet de mode....

ce qui devient risible, c'est la course de la stupidité des anti-éoliens qui croient que l'éolien et les autres énergies renouvelables sont des affaires de gros sous. Regardez le film The Age of Stupid et vous me direz des nouvelles.

Kent | 01 avril 2010 à 17h47 Signaler un contenu inapproprié
éolien

L'éolien coûte très cher et ne produit pas d'électricité quant on en à besoin c'est surtout fait pour enrichir certains industriels sans scrupules et des municipalités prêtes à tous les compromis pour obtenir de l'argent comme ça c'est passé pour la géothermie dans le début des années 1980 !

aventurier | 02 avril 2010 à 06h00 Signaler un contenu inapproprié
oui à l'éolien mais pas chez moi

Pourquoi ne pas installer ces immenses poteaux de 150m qui clignotent toute la nuit et gâchent le paysage dans la vallée de la Seine, entre Bercy et la Tour Eiffel?
Le vent de l'intelligence y souffle avec vigueur.

Et ce plutôt que de chercher des zones avec peu d'habitants qui n'ont que le choix de s'émerveiller puisque leur avis n'a pas d'importance, ils sont si peu (sont-ils même capable de comprendre?).

Résumé : oui aux petites éoliennes, ce qui n'est pas une innovation, et non aux monstres qui aliènent un cadre de vie, et oui aux économies d'énergie, au solaire, à l'hydrogène et aux découvertes en cours.

alrib | 02 avril 2010 à 10h20 Signaler un contenu inapproprié
Re:éolien

Le jour où on intègrera toutes les externalités des autres énergies, vous verrez le coût exorbitant de celles-ci. Stockage des déchets nucléaires, rémunération décentes des travailleurs des pays producteurs de matières premières (Niger par exemple), pollutions et maladies engendrées, problèmes de sécurités à renforcer, etc.
Le vrai coût de l'électricité n'est pas celui que vous voyez sur votre facture EDF. Corine Lepage a synthétisé ces données sur ce site internet. Je vous conseille de lire l'article.
Pour le reste, d'accord avec Rally. Personnellement, je suis pour un développement raisonnable de l'éolien, comme des autre systèmes de production d'énergie à partir de source renouvelable (la priorité devant être mise sur les économies d'énergie). Mais, comme le disait Rally, peu de personnes se soulève contre l'urbanisation à outrance qui créée des campagnes dortoirs à grands coups de pavillons oranges hideux ou des zones commerciales gigantesques qui bousillent notre campagne, peu de personnes se soulève contre la publicité qui pourrit les villes et les campagnes, ou contre les relais de téléphonie mobile, ou contre les lignes THT qui créent des balafres dans le paysages, ou encore contre le stockage des déchets nucléaires sur une faille sismique (Faille d'Echenay à Bure en Meuse), ou encore contre des stériles d'uranium ou des résidus d'extraction abandonnés en Limousin, ou encore contre la domination des pays du Sud par les pays du Nord, etc.
Il n'y a pas de sources d'énergie parfaites. Chacune à ses défauts, mais entre déchets nucléaires, risques d'explosion, émission de gaz à effet de serre, guerres, conflits sociaux, colonialisme, soumission, et pylône de 80m, surface des toitures employées, énergie des cours d'eau ou tirée du bois, …, couplés aux économies d'énergie : j'ai fais mon choix !

Arnaud | 02 avril 2010 à 10h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:éolien

La question n'est pas de dénoncer, comparer, rêver. La question est de savoir si l'éolien peut remplacer significativement les moyens de production de l'électricité en place : nucléaire et centrales à flamme.
Si la réponse est oui, alors pas de problème oui à l'éolien, malgré des aspects négatifs, comme tout le reste. Si la réponse est non, alors on laisse tomber en tout ou partie...
Ce qu'il y a de navrant aujourd'hui c'est que la confrontation pour ou contre l'éolien est du domaine du religieux beaucoup plus que du scientifique. Pour ma part je demande à savoir. Je lis le pro éolien: Il n'y a aucune analyse sérieuse du type, tant d'éoliennes ici produisent tant de kwh qui suppriment tant de centrales.On donne un chiffre de puissance installée qui fournit 2, 5, 10 000 foyers... Et quand il n'y a pas de vent , ces dix mille foyers il font comment, si on a supprimé les centrales qui les alimentaient ? Que se passe-t-il quand il n'y a pas de vent ? Il faut quand même faire de l'électricité ? Là pas de réponse. On ne sait pas stocker l'électricité hors des bricoles. Alors ? On supprime des centrales, OK et quand au mois de janvier, la demande dépasse 90 000Mwh, on fait quoi ? On arrête tout ?
A quoi ça sert de faire des kwh quand on n'en a pas besoin ? A quoi ça sert d'installer des milliers de Mw qui ne donneront rien le jour de pointe faute de vent ? On attend des réponses, c'est tout. On n'est pas pro nucléaire, loin de là. On n'est pas anti éolien, loin de là. On veut savoir et comprendre. C'est tout et tout bête.

micocharly | 02 avril 2010 à 15h28 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:effet de mode....

Il faudrait faire des habitations dans les pylônes éoliens, enroulées autour, comme ça les amateurs pourraient y habiter,payer un loyer, c'est tellement merveilleux ces pales qui tournent et clignotent toute la nuit... bon, passons plutôt au solaire, pile à combustible, et pas mal d'autres technos qui arrivent et qui elles sont permanentes et discrètes, y compris les petites éoliennes.

alrib | 02 avril 2010 à 21h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Qui veut des billets pour le Titanic ?

Je ferai remarquer que je ne suis pas anti-éolien, mais que je vendrais(si je peux) ma maison si elle se trouve devant un de ces engins, ce qui peut se produire; par contre je mettrais volontiers 2 éoliennes dans mon jardin. Je ne suis pas un lobby, mais un français qui veut vivre sa retraite heureux. Et comme j'ai travaillé dans la compta, je vois clairement la non-rentabilité sauf pour qqs uns de ces destructeurs de paysage, et ce au dépend d'autres ressources.
Lorsque je verrai des demandes : cherche à habiter devant une éolienne, là on pourra discuter.

alrib | 03 avril 2010 à 09h06 Signaler un contenu inapproprié
A vendre: villa avec vue imprenable sur éolienne

Voilà le genre d'annonce que je ne trouve pas, tout comme :
Particulier cherche logement face à éolienne

Certes, il faut bien habiter quelque part et si un ménage cherche un logement à un bon prix, ce sera moins cher devant une éolienne, et on n'en meurt pas.

Mais la demande : je veux habiter devant est plus rare ! que l'inverse.
La demande : je veux de l'argent et si une éolienne m'en rapporte, je prends est plus logique et effectivement quelques uns en profitent, mais c'est au dépens du reste de la population.

alrib | 03 avril 2010 à 09h20 Signaler un contenu inapproprié

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