EDF a annoncé un nouveau report dans le calendrier déjà très en retard du chantier de l'EPR de Flamanville : le démarrage de l'installation, initialement prévue en 2012 avait en effet tout d'abord été repoussé à 2016 puis en 2017 l'année dernière. La nouvelle feuille de route présentée jeudi 3 septembre prévoit désormais une finalisation des montages mécaniques du circuit primaire au 1er trimestre 2016, l'achèvement des montages électromécaniques et le début des essais d'ensemble au 1er trimestre 2017 pour au final viser un chargement du combustible et le démarrage du réacteur au 4ème trimestre 2018. Le coût du projet s'est également envolé par rapport aux premières prévisions : de 3,3 milliards d'euros au départ, il a grimpé jusqu'à 8 milliards d'euros pour atteindre avec la dernière actualisation 10,5 milliards d'euros.
Jean-Bernard Lévy, président-directeur général d'EDF a toutefois assuré avoir "une totale confiance en sa réussite". Dans un contexte de polémique autour des défauts constatés sur le fond et le couvercle de la cuve de l'EPR, il a pointé que ses équipes et celles de ses partenaires, en particulier Areva "sont mobilisées pour mener à bien ce projet avec les plus hautes exigences en matière de sûreté et de sécurité". EDF a par ailleurs souligné que sa nouvelle organisation comprendrait notamment des "échanges renforcés avec l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en particulier dans le cadre de la nouvelle réglementation sur les équipements sous pression nucléaires". A l'origine de l'identification des anomalies de la cuve, les règles de 2005 imposent en effet des contrôles plus complets que la réglementation de 1974 qui ne demande que des contrôles aux points les plus sensibles.
"Avec une mise en service annoncée fin 2018, l'EPR de Flamanville dépassera le délai de mise en service qui était initialement prescrit dans son décret d'autorisation de création, fixé à avril 2017, soulève dans un communiqué le Réseau Sortir du nucléaire. Plutôt que d'accepter une mise en service hors délai, le gouvernement devrait se saisir de ce dépassement pour mettre fin à ce chantier calamiteux". Ce dernier rejette également la mise en balance de l'arrêt de Fessenheim par rapport à la mise en service de l'EPR. "Il faut rappeler que les 63,2 GW évoqués dans la loi de transition énergétique constituent un plafonnement, et non un plancher, précise-t-il. Fessenheim peut tout à fait être arrêtée indépendamment de la mise en service de Flamanville".