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Les Etats-Unis évoquent la possibilité d'un accord juridiquement contraignant

Le secrétaire d'Etat John Kerry a annoncé que les Etats-Unis acceptaient de voir inscrit dans l'Accord de Paris un système universel de révision périodique des engagements des Etats à partir de 2020.

Gouvernance  |    |  A. Sinaï
Les Etats-Unis évoquent la possibilité d'un accord juridiquement contraignant

"Ce n'est pas ma première COP, mais il se passe ici quelque chose de très différent cette fois..." En liminaire des remarques qu'il a communiquées ce mercredi 9 décembre à une salle comble, le secrétaire d'Etat John Kerry a félicité la présidence française de la COP pour la qualité de préparation de l'événement. Celui-ci, préparé de longue date, l'a aussi été par les deux grands émetteurs que sont les Etats-Unis et la Chine, qui ont scellé un partenariat pour le climat l'année dernière.

Depuis, ce sont pas moins de 183 pays sur 195 qui ont communiqué leurs engagements de réductions d'émissions. Il s'agit d'un fait sans précédent que l'Accord de Paris doit rendre et lisible et cohérent dans le cadre d'un mécanisme harmonisé de vérification et de transparence. "Les décisions sont difficiles, les débats complexes. La situation exige que nous ne quittions pas Paris sans un accord ambitieux, inclusif et durable". Hier soir, les Etats-Unis ont fédéré à la COP une coalition des pays à "haute ambition" et veulent une issue positive à la conférence de Paris.

Faisant preuve de pédagogie, M. Kerry a expliqué le contexte et rappelé l'histoire : "J'ai été à Kyoto, mais je n'ai pas pu faire adopter le Protocole au Congrès. Ca n'a pas marché. Aujourd'hui, cela donne les INDC (contributions des Etats). Chacun fait ce qu'il peut mais personne n'est obligé de le faire. Il ne s'agit pas d'introduire des pénalités mais d'avoir une vue d'ensemble. En ce qui concerne le principe de responsabilités communes mais différenciées, il s'agit d'un principe juste. Et il s'agit aussi de ce que nous avons en commun. Aujourd'hui, le pré-accord est plein de différenciation. Mais tout le monde doit pouvoir rendre des comptes devant le même système de manière transparente afin de construire un chemin efficient. Au final, nous devons pouvoir nous rendre compte mutuellement de là où nous en sommes, et aussi aux générations futures. C'est pourquoi nous avons besoin d'un accord puissant et juridiquement contraignant".

Le secrétaire d'Etat a insisté sur la nécessité de fixer un cadre qui renforce les ambitions : "Nous sommes ici pour poser les fondations puis pour continuer à construire. Pour le moment, la somme des engagements annoncés ne nous met pas sur la voie des 2°C. Leur révision doit être valable pour tout le monde. Il n'y a aucune raison de retarder le cours de l'action. Le pire qui peut nous arriver, c'est de créer des emplois, d'avoir des enfants en meilleure santé, de concourir à la sécurité globale". En direction des autres grands émetteurs, les pays émergents, M. Kerry a estimé que "personne ne pouvait régler seul le problème du climat. Ce n'est pas de la rhétorique : même si nous éliminons toutes nos émissions domestiques, cela ne suffirait pas".

Doublement des fonds publics américains pour l'adaptation

Estimant que "nous devions tous affronter notre retard collectif, nous devons augmenter notre effort pour mobiliser des financements et aucun pays ne doit avoir le choix entre le mal et le pire". John Kerry a alors annoncé que les Etats-Unis allaient doubler les soutiens publics à l'adaptation au changement climatique d'ici à 2020. Ils se sont déjà engagés à verser 8 milliards de dollars au Green Climate Fund, mais sur une base de fonds privés qui ne sont pas des dons.

Le secrétaire d'Etat a exprimé l'engagement d'abonder le Fonds pour les pays les moins développés. Ce fonds récoltera 248 millions de dollars de contributions d'une dizaine de pays sous l'impulsion des Etats-Unis. Il joue "un rôle clé dans la réponse aux besoins immédiats de ces pays, et se concentre sur la réduction de la vulnérabilité de secteurs et de ressources vitaux".

Lors de sa rencontre avec les pays insulaires la semaine dernière, le Président Obama a annoncé une contribution de 30 millions de dollars pour soutenir des systèmes d'assurance dans le Pacifique, en Amérique centrale et en Afrique. "Cela a été une étape importante vers l'objectif que le G7 s'était assigné l'été dernier, d'augmenter de 400 millions le nombre de personnes dans les pays les plus vulnérables qui auront accès à une assurance contre les impacts négatifs du changement climatique d'ici à 2020". Les Etats-Unis entendent aider les peuples du monde à renforcer leur résilience au changement climatique.

Pour Keya Chatterjee, du Climate Action Network aux Etats-Unis, l'engagement de John Kerry en faveur d'une révision périodique des engagements des Etats devrait déboucher sur une remise à plat de la contribution des Etats-Unis : celle-ci se donne comme date butoir l'année 2025, mais les décisions de la COP devraient accélérer les engagements étasuniens et les inciter à annoncer leur objectif climatique pour 2030 et s'orienter ainsi durablement et dès à présent vers une trajectoire réactualisée de réduction de leurs émissions.

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