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Chaufferie biomasse : le fonds chaleur, bon pour l'économie française

Les appels d'offres BCIAT du fonds chaleur ont soutenu des projets de chaufferies biomasse bénéficiant avant tout aux industries et emplois "made in France", selon une étude réalisée par Ernst & Young pour le compte de l'Ademe.

Energie  |    |  P. Collet
Environnement & Technique N°338
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°338
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L'impact économique et social en phase d'exploitation des projets soutenus dans le cadre du fonds chaleur "biomasse chaleur industrie, agriculture et tertiaire" (BCIAT) "est significativement plus important que l'impact généré par la construction". Les retombées pour le tissu économique national et local sont de l'ordre de 85% lors de l'investissement et proche de 100% lors de l'exploitation, à l'exception notable des cas d'approvisionnement transfrontaliers.

Telles sont les principales conclusions d'une étude réalisée par Ernst & Young (1) pour le compte de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et intitulée "Evaluation de l'impact des projets soutenus dans le cadre du fonds chaleur BCIAT sur les acteurs de la filière en matière d'emplois et de chiffres d'affaires".

L'étude porte sur l'analyse de cinq projets industriels (2) en fonctionnement, d'une puissance allant de moins de 5 à plus de 40 mégawatts thermiques (MWth), afin de quantifier leur impact en termes d'emploi et de chiffre d'affaires sur l'ensemble de la filière en fonction du type d'approvisionnement (plaquettes forestières, produits connexes de scieries, rondins, produits bois en fin de vie, coproduits de process), de la chaîne logistique ou encore de la taille de l'installation. Elle devait aussi permettre de déterminer des ratios moyens pertinents sur l'impact en matière d'emploi et de chiffre d'affaires par type d'acteur.

La technologie détermine l'emploi lors de l'investissement

En phase d'investissement, l'impact économique des projets pour les industriels français est important : 84% des dépenses et 86% de l'activité générées sont d'origine française. Cette proportion varie de 69% des dépenses du projet, pour la chaufferie de Nestlé France (8,1 MWth) dont la chaudière a été fabriquée par la société brésilienne Icavi, à 99%, pour l'unité des Malteries Soufflet (6 MWth).

Quant au volume d'emplois directs (chez le porteur de projet) et indirects (chez les fournisseurs) généré lors de la phase d'investissement, il "est relativement bien corrélé au montant total des dépenses d'investissement". Il dépend fortement de la nature des travaux nécessaires à l'installation de la chaudière et de la technologie retenue, précise l'étude. Celle-ci a mis en évidence un ratio d'emplois équivalent temps plein par millions d'euros (ETP/M€) d'investissement allant de 5,5 ETP/M€, pour un projet de taille moyenne avec une technologie de chaudière simple, à 7,3 ETP/M€, pour les plus petits projets. La moyenne s'établit à 6,1 ETP/M€.

Cette proportion importante d'activités bénéficiant aux entreprises françaises lors de la phase d'investissement s'explique en grande partie par le fait que les activités sont intensives en main d'œuvre (génie civil, montage chaudière, travaux électriques, hydrauliques, mécaniques, thermiques et automatisme). "La fabrication de la chaudière ne représente en moyenne que 12% des dépenses d'investissement", précise le document.

L'approvisionnement détermine l'impact économique en exploitation

Si, selon Ernst & Young, l'investissement dans les chaufferies biomasse est bénéfique en termes d'activité et d'emploi en France, c'est surtout la phase d'exploitation qui semble déterminante. "La phase d'exploitation représente en moyenne plus de 80% de l'impact économique total (i.e. dépenses) et plus de 87% de l'impact social", résume l'étude. Sur ce point, elle ne détaille pas les résultats et se contente de conclure que "l'impact économique et social en phase d'exploitation est significativement plus important que l'impact généré par la construction des projets".

En phase de fonctionnement, le contenu local des dépenses et des emplois générés par les projets est proche de 100%. Ce chiffre vaut pour tous les projets présentés dans l'étude, à l'exception notable de la chaufferie la plus puissante du panel : la chaufferie de Roquette Frères, d'une puissance de 43 MWth et située à Beinheim (Bas Rhin). Cette chaufferie voit la part du contenu local des dépenses de fonctionnement chuter à 61%. "En raison de la localisation du site de Roquette (proche de la frontière franco-allemande), une part significative de l'approvisionnement provient d'Allemagne", justifie l'étude.

Enfin, l'étude fait ressortir qu'en phase opérationnelle, le volume d'emploi associé à la chaufferie dépend pour 80% de l'approvisionnement en biomasse, c'est-à-dire de la combinaison entre le taux d'utilisation de la chaudière et la nature de l'approvisionnement. Les consultants d'Ernst & Young estiment donc que le ratio le plus pertinent est l'emploi généré par unité de combustible consommée. Il est en moyenne de 2,66 emplois équivalent temps plein par millier de tonnes équivalent pétrole (ETP/ktep), avec toutefois de fortes variations allant de 0,8 ETP/ktep pour un cas d'autoconsommation de coproduits de process, la chaufferie des Malteries Soufflet, et 4,3 ETP/ktep pour le plus petit projet, la chaufferie Dalkia – Mont Blanc (4,5 MWth) à Chef-du-Pont (Manche).

1. Consulter le document.
http://www2.ademe.fr/servlet/getBin?name=F8C5E2CF94DF2224E1DFC3969D7B544C_tomcatlocal1400770639148.pdf
2. Il s'agit des chaufferies biomasse de Dalkia – Mont Blanc (d'une puissance de 4,5 MWth, située à Chef-du-Pont (Manche)), des Malteries Soufflet (6 MWth, Nogent-sur-Seine (Aube)), de Nestlé France (8,1 MWth, Challeranges (Ardennes)), de Roquette Frères (43 MWth, Beinheim (Bas Rhin)). L'étude n'indique pas quelle est la cinquième unité étudiée.

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