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Actu-Environnement

Les trajets Paris-banlieue sont les plus pollués pour les automobilistes franciliens

Selon une nouvelle étude d'Airparif et de l'Afsset, les teneurs en polluants auxquelles sont exposés les automobilistes franciliens sont les plus élevées sur les trajets Paris-banlieue. Certaines mesures dépassent même les recommandations de l'OMS.

Transport  |    |  F. Roussel
   
Les trajets Paris-banlieue sont les plus pollués pour les automobilistes franciliens
© Fotocie
   
Après avoir démontré en 2007 que les automobilistes sont les premières victimes de la pollution liée au trafic routier, Airparif et l'Afsset ont souhaité affiner leurs résultats à travers une nouvelle campagne de mesure. L'association agréée de surveillance de la qualité de l'Air en région parisienne et l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale et du travail, ont équipé un véhicule d'Airparif avec des équipements de mesure des concentrations en dioxyde d'azote (NO2) et des particules ultrafines (diamètre inférieur à 1 µm), et des caméras.
Le véhicule a sillonné l'île-de-France le matin et le soir lors des pics de trafic de juin à décembre 2008. Les mesures se sont concentrées sur 88 trajets domicile-travail identifiés grâce à des statistiques de l'Insee à l'intérieur et entre trois zones géographiques : grande couronne, petite couronne et Paris.

Résultats, les niveaux obtenus sont très variables en fonction des trajets pour les deux polluants mesurés. Mais c'est sur les trajets petite couronne-Paris et grande couronne-Paris que les concentrations en polluant dans l'habitacle sont les plus élevées. Les concentrations atteignent respectivement 170 µg/m3 et 167 µg/m3 pour le NO2 et 88.000 et 91.000 particules par cm3. Ces données s'expliquent par la densité du trafic sur les grands axes fréquentés pour se rendre à Paris ou en sortir.
À l'inverse, les niveaux les plus faibles ont été relevés dans les trajets effectués uniquement en grande couronne (103 µgNO2/m3 en moyenne et 55.000 particules par cm3). Pour les trajets internes à Paris les niveaux de pollution atteignent 118 µgNO2/m3 et 65.000 particules par cm3 tandis qu'en petite couronne la concentration moyenne est de 150 µg/m3 et 79.000 particules par cm3 .

Impact des aménagements routiers

Les données compilées par Airparif et l'Afsset comparées aux vidéos des trajets mettent par ailleurs en évidence la relation entre pollution de l'habitacle et aménagements routiers. Les niveaux de pollution mesurés sont ainsi plus élevés dans les tunnels : entre deux et cinq fois supérieurs. Ce qui est loin d'être anodin sachant que pour certains trajets le temps passé dans un tunnel peut dépasser 20% de la durée totale.

De même, le type de véhicules qui précède influe sur la qualité de l'air à l'intérieur du véhicule suivant. ''Les niveaux d'oxyde d'azote et de particules ont été multipliés par quatre en quelques secondes dans le sillage d'un poids lourds'', explique Airparif. Autre exemple, le nombre de particules a été divisé par quatre derrière un véhicule équipé d'un filtre à particules mais la concentration en dioxyde d'azote a plus que doublé.

Des niveaux supérieurs aux recommandations de l'OMS

Dans le cadre de l'étude, Airparif a comparé les niveaux de pollution mesurés avec les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Sachant que le dioxyde d'azote peut provoquer des effets toxiques au niveau des voies respiratoires, l'OMS a fixé une valeur guide de 200 µg/m3 à ne pas dépasser plus d'une heure. Le croisement des résultats de l'étude montre que la valeur guide est dépassée sur 3% des trajets domicile-travail d'au moins une heure. L'Afsset a été plus loin en ajustant cette valeur en fonction des différentes durées des trajets et conclut que 7% des trajets domicile-travail réalisés en Ile-de-France dépassent les recommandations de l'OMS.
L'interprétation sanitaire des résultats pour les particules est en revanche plus difficile à réaliser. En effet, cette étude ne concerne que les particules ultrafines alors que la réglementation sur la pollution de l'air fait référence aux particules dont le diamètre est inférieur à 10µm (PM10) ou 2,5 µm (PM2,5) et les études épidémiologiques traitent la question des particules en terme de concentration massique et non pas en nombre de particules.
L'Afsset rappelle néanmoins que plusieurs études toxicologiques mettent en évidence un potentiel d'effets néfastes des particules ultrafines.

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