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Actu-Environnement

Le territoire français poursuit son artificialisation

Quartiers résidentiels, zones commerciales, voies de transport, la France continue son artificialisation. Selon les dernières données du projet européen CORINE Land Cover, les terres arables et les milieux naturels sont les premiers à en pâtir.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
   
Le territoire français poursuit son artificialisation
Focus sur la ville de Toulouse
© CLC
   
Conformément au programme européen CORINE Land Cover, la France vient de transmettre ses dernières statistiques concernant l'occupation des sols de son territoire métropolitain. Basée sur des données de 2006, cette édition est réalisée par 38 états européens investis dans le programme sous la coordination de l'Agence Européenne pour l'Environnement (AEE). Cet exercice est le troisième du genre après ceux réalisés sur la base des données de 1990 puis de celles de 2000. En France, il est réalisé par le Service de l'observation et des statistiques (ex-IFEN) du Commissariat Général du Développement Durable (CGDD).

Cette base de donnée présente la particularité d'être réalisée à partir de photos satellites, découpées humainement en zones de couverture homogènes de 25 ha minimum. Chaque zone est ensuite colorée en fonction des activités présentes : rouge pour les territoires artificialisés, jaune pour les zones agricoles, vert pour les forêts et milieux semi-naturels, bleu foncé pour les zones humides et bleu clair pour les eaux de surface. Ces cinq grandes catégories se subdivisent ensuite en sous-catégories plus précises : zones urbanisées, zones industrielles, espaces verts, mines…

Les milieux naturels continuent de régresser

Ces travaux aboutissent au final à des cartes riches en couleur réalisées avec la même méthodologie pour tous les pays européens. Pour la France, cette nouvelle version révèle une couverture majoritaire de terres agricoles (60%) et de forêt ou autres espaces semi-naturels (34%). Les sols artificialisés occupent quant à eux un peu plus de 5 % du territoire alors que les zones humides et les surfaces en eau sont peu représentées (respectivement 0,3 % et 0,7 %).
Les forêts et les espaces semi-naturels occupent majoritairement les zones montagneuses et la région des Landes. Ailleurs, les zones agricoles dominent. Des régions comme le Nord-Pas-de-Calais, la Picardie mais aussi la Bretagne et les Pays de la Loire apparaissent à la fois très agricoles et artificialisées, peu de surfaces étant disponibles pour les forêts et les autres milieux naturels.

Comparées aux données de 2000 obtenues par la même méthode, les évolutions peuvent sembler minimes car seul 0,7% du territoire a changé d'occupation. Toutefois, ces changements se font majoritairement au profit des surfaces artificialisées et aux dépens des terres arables et des prairies. La progression de l'artificialisation a lieu principalement aux alentours des grandes villes et le long des réseaux de transport et des vallées. Résultat, les espaces naturels se retrouvent de plus en plus cloisonnés. Les prairies ont régressé dans toutes les régions depuis 1990 mais cette régression semble ralentir : - 37 km2/an entre 2000 et 2006 contre - 71 km2/an entre 1990 et 2000.
La carte 2006 met également en évidence une augmentation des surfaces en eau ce qui traduit également une artificialisation des milieux aquatiques par création ou extension de plans d'eau, aux dépens en majorité de terres arables et de prairies. Ces évolutions participent là aussi au cloisonnement des milieux.

Une bonne base pour déployer les mesures du Grenelle ?

Cette base de donnée est destinée à la définition des politiques publiques globales, a expliqué Michèle Pappalardo, Commissaire Général au Développement Durable lors de la présentation des résultats. Ces informations ont d'ailleurs été fournies au comité de travail sur les trames vertes et bleues qui peuvent ainsi se rendre compte des zones d'espaces naturels récemment perdues et donc potentiellement « récupérables », a-t-elle ajouté.

La lutte contre la régression des surfaces agricoles et naturelles est en effet un des objectifs du projet de loi Grenelle 1. À travers la loi, les collectivités territoriales sont invitées à fixer des objectifs chiffrés en la matière. Mais il faudra avant tout définir des indicateurs de consommation d'espace. La base de donnée CORINE Land Cover est une première approche. Il est d'ailleurs prévu de la décliner prochainement à une résolution plus précise (1 ha). Une extension aux DOM-TOM est également envisagée.

Réactions4 réactions à cet article

Dômes naturels

Étudiant l'environnement dans son ensemble, j'ai appris le principe des 'dômes'.
Qu'est-ce donc? Simplement, le fait que l'urbanisation évolue sans cesse et prend sur le territoire naturel (qu'il soit protégé ou non, ça ne change pas grand chose... avec des sous, on construit où on veux au final). Ce qu'il restera après une longue et énorme évolution (c'est que oui, il faut loger les gens) ce sont des endroits qui resteront naturels, mais à l'intérieur des zones urbaines. Des dômes de nature, entretenus et géré par l'homme. Il n'y aura plus beaucoup de grands espaces libres de constructions, de routes, d'industries, de surfaces agricoles, de pylônes électriques, de centrales nucléaires, de lacs artificiel pour les barrages hydrauliques, etc... .

Bien sur, cela prendra du temps, mais c'est ainsi que cela évolue. On continuera à appeler ces endroits des 'espaces verts' (ça sonne super écolo* en plus), et ils seront perdus au sein des villes et autres mégapole.

J'y pense, par exemple une des volontés française est de vouloir créer une mégapole entre Paris et Le Havre, incluant Rouen. Imaginez une gigantesque ville qui entourera la Seine à ce niveau. Hum, ça peut être sympa, comme on imagine dans les flims ou chez les étasuniens... Mais il faut préciser qu'entre tout ça, il y à un Parc Naturel Régional, celui des Boucles de la Seine Normande. Qu'adviendra-t-il de lui...? j'ai mon idée...

(*: Ne jamais confondre écologiste (militant) et écologue (scientifique))

Nuwanda | 16 avril 2009 à 10h44 Signaler un contenu inapproprié
CQFD ... hélas.

Il y a des décennies que des gens tirent la sonnette d'alarme, notamment en vallée de Seine et dans la Brie.
Et on nous fait savoir que, de toutes manières et quoi qu'il en coûte, ça va continuer et même s'amplifier (Die Gross Paris !)
De la plaine de Montesson à Andrésy en passant par les feues sublimes crus arboricoles ou maraîchers de Cergy, Poissy, La Maladrerie, Aubergenville et autres lieux tels que Buchelay, Freneuse ... etc ... Tout y passe inexorablement (L'inutile circuit de F1 va marmiter "quelques" terres sur son pourtour encore cultivé ...) C'est l'asphalte et le béton ponctué de quelques plates bandes écolos (Pour se donner bonne conscience) en lieu et place d'une agriculture spécialisée que l'on ira chercher désormais en Hollande ou en Ukraine ...
Pour la petite histoire,le PNR du Vexin français va se doter d'un golf de 18 trous dans une zone de bio-diversité unique en lisière d'une forêt (Il y en a déjà 5 aux alentours; un "green" de golf est aussi stérile qu'une aire de parking sur le plan de la bio-diversité...)
Le Grenelle est mort-né.

Esteban2 | 17 avril 2009 à 10h47 Signaler un contenu inapproprié
peut-on encore éviter cette artificialisation ?

personnellement,je ne pense pas qu'on puisse l'éviter.Il y a trop d'enjeux financiers et pas de volonté réelle .Je le regrette profondément car ces changements ne sont pas heureux pour notre environnement et pour la nature ,je parle de la vraie nature que j'aime et non pas de quelques espaces verts coincés entre des pavés et le béton comme les municipalités en ont trop souvent le secret.La nature est partout malmenée et tous les grands projets qu'on nous annonce ne feront qu'accentuer ce phénomène et croyez que je le déplore.

veilchen | 17 avril 2009 à 22h12 Signaler un contenu inapproprié
Re:CQFD ... hélas.

Je te trouve bien fataliste,avec de telles démissions les espaces naturels n'existeront bientôt plus qu'à l'état de musée! Ce n'est pas parce que les lanceurs d'alerte n'ont pas été entendus qu'il faut baisser les bras.Nous avons réussi à faire reculer les OGM, à Bordeaux nous avons bloqué le projet de contournement depuis 5 ans,même si ce n'est pas gagné, c'est tout de même une petite victoire.
Alors battons nous pour conserver ce qui peut encore être sauvé, un autre monde est possible, si nous le voulons et si nous le décidons ensemble. La société bâtie sur fric est entrain de vaciller, avec un petit coup de pouce nous pouvons la faire tomber.

ya basta | 23 avril 2009 à 01h41 Signaler un contenu inapproprié

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