© Expédition MED
Selon les résultats d'une campagne scientifique menée en 2010 par plusieurs laboratoires universitaires européens dont l'Ifremer en France et l'Université de Liège en Belgique, il y aurait environ 250 milliards de microdéchets flottants pour l'ensemble de la Méditerranée. Initié durant l'été 2010, l'expédition Méditerranée en Danger (MED) (1) met en évidence la présence en mer d'une pollution plastique quasi invisible mais abondante : 90 % des stations de mesure ont montré la présence en surface de microdéchets faits de plastique pour la grande majorité. Les prélèvements réalisés dans les 20 premiers centimètres de surface ont permis de démontrer qu'en moyenne que le nombre de microdéchets flottants atteint 115.000 éléments par km2, avec un maximum rencontré de 892.000 éléments.
"Nous avons fait les premiers prélèvements sur une hauteur de 10 à 15 cm d'eau, c'est donc une extrapolation sur des microdéchets flottants, ce n'est pas sur toute la colonne d'eau", a précisé à l'AFP le chef de l'expédition Bruno Dumontet, mais c'est déjà "particulièrement inquiétant". Cette concentration moyenne dépasse celle des gyres océaniques, ces tourbillons formant les "continents de déchets" du Pacifique et de l'Atlantique.
Ces résultats sont issus d'une première série de mesures au large des côtes françaises et dans le Nord de l'Italie. Ils feront l'objet d'une publication scientifique car ils fournissent un premier aperçu de cette pollution en Méditerranée. Au niveau de l'impact sur les écosystèmes, l'étude de l'absorption de microdéchets par une famille de poissons (les Myctophidés) est en cours suite aux prélèvements de la campagne 2010.
Face à ces résultats, les scientifiques de l'expédition ont lancé une pétition européenne (2) visant à recueillir plus d'un million de signatures dans le cadre des initiatives citoyennes prévues par le Traité de Lisbonne. Les sigantaires demande à la Commission européenne de légiférer plus sévèrement l'éco-conception des produits et de leurs emballages.
Le règlement récemment adopté par le Parlement européen prévoit que les signataires de l'initiative proviennent d'au moins un quart des Etats membres, qu'ils fournissent des éléments d'identité suffisants et qu'ils soient en âge de voter. A noter qu'un nombre minimum de signatures est requis selon les Etats membres. En France, par exemple, ce minimum est de 54.000 signatures. La première initiative citoyenne en matière de réglementation environnementale a été déposée début décembre par les associations Avaaz et Greenpeace pour un moratoire européen sur les OGM.