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Actu-Environnement

La FAO encourage les États à intégrer l'agriculture biologique dans leurs priorités nationales

Convaincue que l'agriculture bio pourrait satisfaire la demande alimentaire mondiale tout en réduisant les impacts sur l'environnement et la pauvreté, la FAO encourage les États à intégrer ce mode de production dans leur stratégie de développement.

Agroécologie  |    |  F. Roussel
Suite à la publication de son rapport Agriculture biologique et sécurité alimentaire l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) encourage les États à intégrer l'agriculture biologique dans leurs priorités nationales. Présenté à l'occasion de la Conférence internationale sur l'agriculture biologique et la sécurité alimentaire qui s'est tenue du 3 au 5 mai à Rome, le rapport rappelle que l'agriculture biologique n'est plus un phénomène propre aux pays développés. En 2006, elle était pratiquée dans 120 pays sur un total de 31 millions d'hectares et représentait un marché de 40 milliards de dollars.
Après étude des points forts et des faiblesses de l'agriculture biologique et des caractéristiques de sa chaîne d'approvisionnement, le rapport conclu sans réserve que l'agriculture biologique est un modèle alternatif au service d'un développement durable qui a le potentiel nécessaire pour satisfaire la demande alimentaire mondiale tout comme l'agriculture conventionnelle d'aujourd'hui, mais avec un impact mineur sur l'environnement.

Les auteurs du rapport expliquent en effet que la principale caractéristique de l'agriculture biologique est qu'elle s'appuie sur des biens de production disponibles sur place et n'utilise pas de carburants fossiles. De plus, le recours à des procédés naturels améliore aussi bien le rapport coût-efficacité que la capacité des écosystèmes agricoles à survivre au stress climatique.
Par ailleurs, en gérant la biodiversité dans le temps avec la rotation des cultures et dans l'espace en travaillant sur l'association de cultures, les agriculteurs bio utilisent la main-d'œuvre et les services environnementaux pour intensifier la production de manière durable. Au final les coûts environnementaux externes de l'agriculture biologique sont nettement inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle. D'autre part, ce mode d'agriculture peut même dans certains cas lutter contre la dégradation naturelle de certains milieux.
Autre avantage, l'agriculture biologique rompt le cercle vicieux de l'endettement pour l'achat d'intrants agricoles, endettement qui entraîne un taux alarmant de suicides dans le monde rural. Selon le rapport, la production accrue de nourriture dans les pays en voie de développement par la conversion des systèmes de subsistance à l'agriculture biologique est plus qu'une proposition sérieuse. Le défi n'est ni agronomique ni économique mais sociopolitique.

Cependant, le rapport reconnaît que certaines conditions doivent être réunies lorsqu'on se convertit à l'agriculture biologique. Il s'agit principalement de la connaissance agroécologique et de la disponibilité de la main-d'œuvre.
Toutefois, Nadia El-Hage Scialabba, experte à la FAO et auteur du rapport, estime que l'exigence d'une main-d'œuvre en nombre suffisant et les gains qui en découlent offrent, là où cette ressource est la plus abondante, des opportunités d'emplois tout en sauvegardant les moyens d'existence des ruraux.

C'est pourquoi, la FAO invite les gouvernements à allouer des ressources à l'agriculture biologique et à intégrer ses objectifs et ses actions dans leurs stratégies nationales de développement agricole et de réduction de la pauvreté. La contribution de l'agriculture biologique à la création d'emplois et à l'accessibilité de la nourriture en milieu rural en fait un bon candidat pour être intégré au cœur des plans de développement.
Le rapport estime que l'intervention publique est nécessaire pour préserver un cadre d'action juste alors que le secteur se développe, afin de protéger les petits producteurs dans les économies nationales et de renforcer la position des opérateurs des pays en voie de développement sur les marchés internationaux.

La FAO insiste également sur les nécessaires investissements pour développer les ressources humaines et la formation dans ce secteur. La FAO propose par exemple que l'option de l'agriculture biologique devienne un thème à part entière de l'éducation agricole et environnementale dans les programmes éducatifs des écoles concernées.

L'organisation des nations unies recommande également d'adopter un ensemble d'outils internationaux comme des normes de production, des procédures de certification et des conditions d'accréditation afin de limiter les entraves au commerce international. Ces outils internationaux devraient être assez flexibles pour permettre d'adapter les modes de production aux contextes locaux, tout en assurant des flux commerciaux équitables.

Enfin, la FAO encourage les investissements en recherche et développement. Elle rappelle qu'au cours des 50 dernières années, la recherche agricole s'est concentrée sur les méthodes et les approches conventionnelles. La part de la recherche dans l'agriculture biologique est proche de zéro dans la plupart des pays et n'excède pas 1% des budgets totaux de recherches dans les pays développés.

Réactions8 réactions à cet article

Belle reconnaisance

C'est une belle reconnaissance des Nations Unies Je souhaite ajouter que les formes d'agriculture biologique contribuent aussi à lutter efficacement contre l'érosion des sols et permettent même l'amélioration voir la reconsititution de certains sols, comme l'ont démontré par exemple les travaux de Pierre RABHI en Afrique sub-saharienne.

En fait, ces formes d'agriculture respectueuses du vivant sont la seule alternative possible sur cette planète dans les décennies à venir, pour nous permettre continuer de vivre sans trop de guerres ni de graves cataclysmes. Je trouve que les Etats n'ont sont malheuresement pas encore suffisemment conscients...trop souvent nous réagissons lorsqu'il est trop tard...Mais les petits ruisseaux font les grands cours d'eau, comme le montre le beau travail collecif réalisé en France en ce moment par les AMAP. Je constate pour le vivre que le changement viens bien plus d'en bas, gràce à des citoyens consomm-acteurs et des producteurs qui s'engagent et se prennent en charge, que d'en haut d'une politique même bien inentionnée.gérée par une administration.
Nous avons encore malgré tout des raisons d'espèrer pour nos enfants..

lupinjoyeux | 10 mai 2007 à 09h43 Signaler un contenu inapproprié
Re:Belle reconnaisance

Je suis tout a fait d'accord avec le point de vue de lupinjoyeux. Je voulais juste rajjoutter combien il est agréable de déguster les produits issus de l'agriculture biologique. On y retrouve des gouts, des odeurs, des parfums qui n'existes plus depuis longtemps dans l'agriculture conventionnelle. Si j'ai des enfants un jour, je rêverais de pouvoir les nourrir uniquement avec ces produits, de les élever dans une maison écologique avec un grand jardin biologique.
J'espère que mon rêve deviendra réalité, car sinon, je préfère ne pas avoir d'enfant et me battre pour que ceux des autres puissent être heureux.
En conclusion, je trouve dommage d'avoir diabolisé nos ayeux qui savaient cultiver la terre en harmonie avec la nature malgré une plus petite production. Sachons écouter les derniers survivants d'un temps passé qui on beaucoup à nous apprendre.

zitoun | 10 mai 2007 à 10h32 Signaler un contenu inapproprié
quid de la France ?

et la France ? a--t-elle eu ce message ? Alors que les cultures OGM se multiplient avec les risques de dissémination génétique qui en découlent, les petits producteurs sont plutôt "découragés" à se mettre au bio par une Administration qui subventionne plutôt les grands "pollueurs" et met des "bâtons dans les roues" de ceux qui voudraient être différents. Nous sommes à la traîne en Europe pour ce qui est des surfaces bio cultivées alors que nous avons un énorme potentiel de terres agricoles !

anita | 10 mai 2007 à 13h09 Signaler un contenu inapproprié
Urgence

Il faut faire vite , avant que les multi-nationales de l'agro-alimentaire ne mettent la main sur ces marchés, sans aucun scrupule !
On se souvient de Nestlé qui dissuadait les femme d'allaiter pour refourguer son lait maternisé !

Michellem | 10 mai 2007 à 17h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:Belle reconnaisance

En plus de belle reconnaissance je dirai qu'il n'est pas trop tôt et que c'est un beau signe d'espoir; reste à savoir quelle application va en être faite....
Le discours de la FAO suivait encore dans ses publications très récemment (publications 2005-2006, à vérifier) le message suivant: "il faut étendre les surfaces irriguées et intensifier les pratiques agricoles pour répondre à la demande alimentaire future", pour le moins en afrique sub-saharienne. Intensifier, c'est acheter des semences sélectionnées et des engrais, si je ne m'abuse.

Toutefois les discours sont capables de dire une chose et son contraire, on s'y perd un peu.
Dans le schéma de fonctionnement actuel, les stratégies agricoles nationales des pays "en développement" ont tendance, sauf exceptions et espérons que çela change, à suivre les inflexions données par les bailleurs de fonds, il y a alors intérêt à ce que plus de bailleurs de fonds adoptent le discours "pro agro-écologie". Et ce n'est pas nécessairement parceque la FAO publie sur le sujet que tout le monde l'écoute...
Cela dit, que ce soit via des ONG ou des fonds plus importants de bailleurs internationaux, les initiatives ne restent-elles pas limitées à quelques projets, eux-mêmes limités dans le temps?

Le mieux ce serait certainement ce que préconise Pierre Rhabi: que les initiatives soient auto-financées (comme à Gorom-Gorom - Burkina; voir l'Offrande au Crépuscule de Pierre Rhabi) et qu'elles s'intègrent dans des stratégies d'ampleur nationale, définies et organisées j'imagine par l'Etat, ou des réseaux plus denses associatifs locaux. Si on ne peut pas imaginer de financement complètement inépendant des bailleurs, alors il faudrait au moins que ce soient ces derniers qui "suivent" les choix nationaux et pas l'inverse...et pas seulement dans les intentions mais dans les faits. Espérons donc que l'agro-écologie en Afrique ne sera pas un choix complètement ignoré par ces acteurs. ..

Mayouma | 11 mai 2007 à 16h03 Signaler un contenu inapproprié
un témoignage

je suis jardinier ,ecolo convaincu depuis longtemps,j 'utilise depuis plus de10ans le "métaphycus" prédateur naturel de la cochenille noire de l'olivier;je contacte une coop agricole locale sensée en vendre;le vendeur : c'est quoi ça? et bien moi je vous dit ,on y est pas encore!!

jul | 11 mai 2007 à 21h31 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Belle reconnaisance

Je partage tout à fait votre avis, mois même je suis consommateur d'une AMAP à Compiègne, en plein pays d'agro-industrie. Je n'ai pas l'impression que l'UE aille dans la direction que vous évoquez ...

Savez-vous que la commission européenne veut assouplir la réglementation "Agriculture Biologique' en autorisant l'utilisation d'engrais chimiques a certain stade du développement de la plante et qu'elle prévoit également d'autoriser les pesticides lorsque des moyens de lutte naturels ne sont pas accessible ?
Si nous laissons passer cela, je pense que l'Agriculture Biologique en Europe est morte.

Arnaud. | 01 juin 2007 à 13h24 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:Re:Belle reconnaisance

Bonsoir
Je voudrais bien savoir les coordonnées de l'Amap de Compiegne. Je n'arrive pas à les trouver. Puisque vous dites vous y fournir, pourriez-vous me les communiquer ?
Merci
Gonzague LOEILLOT
loeillot.gonzague@wanadoo.fr

tollieol | 06 janvier 2009 à 19h19 Signaler un contenu inapproprié

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