Selon le rapport* de la FAO présenté à Interlaken en Suisse à l'ouverture de la première conférence internationale sur les ressources zoogénétiques, environ 20 % des races bovines, caprines, porcines, équines et avicoles du monde sont actuellement à risque d'extinction. La gestion avisée des ressources zoogénétiques n'a jamais été aussi cruciale, a affirmé le Sous-directeur général de la FAO, Alexander Müller, s'adressant aux 300 décideurs, scientifiques, sélectionneurs et gardiens de troupeaux réunis en Suisse jusqu'à au 7 septembre. Le changement climatique et l'émergence de maladies du bétail virulentes soulignent la nécessité de préserver la capacité d'adapter nos systèmes de production agricole. Et la FAO estime que la sélection animale est cruciale à cet égard. Face à cette situation, le monde ne peut se permettre de camper sur une position attentiste, souligne M. Müller. Le changement climatique signifie que nous entamons une phase d'incertitude et de crise sans précédent qui touchera tous les pays.
M. Müller fait remarquer que le changement climatique est un facteur sensible qui vient s'ajouter à d'autres périls menaçant les races animales, à savoir : la rapidité et le manque de réglementation des changements sociaux et économiques; la dépendance accrue à l'égard d'un petit nombre de races à rendement élevé ; les maladies animales ; la pauvreté, l'instabilité socio-économique et les conflits armés dans certaines des zones les plus riches en ressources zoogénétiques. Il ajoute que des mesures liées aux politiques et aux technologies appropriées devaient être prises pour améliorer l'utilisation de la diversité zoogénétique.
Utilisation durable et amélioration génétique sont par conséquent des éléments clés du plan mondial d'action, selon la FAO car ce sont elles qui déterminent en grande partie les opportunités de conservation des ressources génétiques. La caractérisation des races est tout aussi importante, souligne M. Müller, et il est fondamental d'affronter les lacunes et faiblesses des pays en développement en matière d'inventaire, de caractérisation, de conservation et d'utilisation de leurs races animales.
Les représentants de plus de 120 pays sont réunis à Interlaken afin de négocier et d'adopter un plan mondial d'action pour les ressources zoogénétiques. Le plan énoncera des secteurs prioritaires stratégiques ainsi que des dispositions pour leur mise en oeuvre et financement. La Conférence d'Interlaken représente une occasion historique pour la communauté internationale d'opérer des choix stratégiques pour la gestion future des ressources génétiques animales, et dégager un consensus sur les mesures prioritaires en vue de leur utilisation durable, leur développement et leur conservation, a déclaré la Conseillère fédérale suisse aux affaires économiques, Mme Doris Leuthard, à l'ouverture de la réunion.