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Après la crise, place à la finance responsable ?

Si la crise a révélé les faiblesses du système financier actuel, l'émergence d'une finance responsable et durable est moins certaine. Quels outils et moyens mettre en place pour (bien) rebondir ? Réflexions recueillies lors du FEDERE 2009…

Gouvernance  |    |  S. Fabrégat
   
Après la crise, place à la finance responsable ?
© Kerry Kay-Smith
   
L'une des tables rondes du Forum européen pour le développement durable et une économie responsable (FEDERE), organisé les 25 et 26 mars à Paris par le quotidien Les Echos, était consacrée à la finance responsable. Les crises économique et financière successives ont révélé, sinon fait preuve, des faiblesses du système actuel. Mais quelles sont les perspectives après la crise ?
Les crises que nous avons connues en 2007 et 2008 ont remis à l'honneur quatre principes d'actions oubliés par la finance depuis une dizaine d'années : la sobriété - par rapport à l'exubérance dont ont fait preuve les marchés financiers -, le partage de la valeur ajoutée, la solidarité et la créativité pour sortir du modèle néolibéral, constatait Robin Edme, président d'Eurosif (the European Social Investment Forum). Dans ce cadre, la finance responsable telle qu'elle se définit devrait prendre toute sa place dans les nouvelles règles du jeu social qui sont en train de se construire. Elle pourrait en effet apporter une réponse adéquate à la crise. Seul problème : il y a une incapacité des gouvernements et des autres acteurs (investisseurs…) à sortir du cadre pour trouver des solutions nouvelles et innovantes pour réglementer ou réguler. Je pense d'ailleurs que le G-20 [ NDLR : qui se déroulera à Londres le 2 avril prochain ] va accoucher d'une souris…
Pierre Bollon, membre du comité de pilotage de Paris Europlace faisait le même constat : nous avons beaucoup de travail devant nous… Si la crise vient donner raison à certains d'entre nous, ne nous illusionnons pas sur son effet immédiat…

Responsabiliser la sphère financière

La crise a en effet démontré que la bulle virtuelle qu'avait créée la finance ne pouvait plus perdurer. L'enjeu est de remettre l'homme au centre du développement économique et pas à son service, remettre la finance au service de l'économie et non au service d'elle-même, relevait Robin Edme.
Cette crise a remis les choses à leur place : à quoi sert la finance, notait Brigitte Drege, chargée de mission Développement durable au Crédit Agricole. Il faut se recentrer sur nos premiers métiers, c'est-à-dire que tout ce qui était virtuel en terme d'économie va être rétrécit et que nous allons opérer un retour à la notion d'utilité. Nous avions perdu la notion du risque et nous nous sommes plantés. Bel aveu, mais quelle alternative ?

L'émergence d'une finance responsable et durable ?

Nous devons retourner à la notion de responsabilité et de solidarité, constatait Brigitte Drege. Autrement dit, une finance responsable et durable. L'investissement socialement responsable (ISR) développé depuis quelques années apparaît comme une alternative. Mais…
Il faut préciser ce qu'est un investissement responsable. Cela ne doit pas être de l'autodéclaratif, relevait Jean Laville, directeur-adjoint de la fondation Ethos, fondation suisse pour un développement durable. Bettina Laville confirme : nous avons besoin de précision sur le concept. Il faut des « gendarmes ».
Pour Robin Edme, deux outils sont nécessaires pour développer le concept : il faut que le reporting extra financier devienne obligatoire au niveau européen. Certains pays, comme la Belgique et le Danemark, ont déjà mis en place des dispositifs de ce genre. Il faudrait qu'à l'horizon 2011-2012 soient définis un socle d'indicateurs communs et un ensemble d'indicateurs sectoriels. De plus, il faudrait que les fonds soient labellisés pour davantage de transparence. La question est alors qui contrôle ?
Pour Jean Laville, l'actionnaire doit réfléchir à son rôle et à sa responsabilité. Celui-ci doit pouvoir influencer et fixer des règles du jeu en tant qu'investisseur. Ce rôle devrait prendre de plus en plus d'importance. En échange, l'actionnaire doit lui aussi apporter des garanties à l'entreprise en abandonnant le court-termisme et en allant vers la loyauté.
Aujourd'hui l'ISR représente près de 2 % des investissements gérés, contre 0,5 % il y a une dizaine d'années. On pourra tendre vers 10 % d'ici quelques années, précise Jean-Philippe Desmartin, analyste développement durable chez Oddo Securities.

Mais pour Bettina Laville, le problème de fond reste ailleurs. Il faut arrêter de penser en terme de niche : l'habitude de parler d'une finance responsable et durable continue de me scandaliser ! Cela veut dire que nous admettons l'idée que tout le reste soit irresponsable et non durable. Il ne faut pas se satisfaire de ces 2 % et viser beaucoup plus que 10 % !

Réactions1 réaction à cet article

le commerce équitable

C'est la même chose avec le commerce équitable. On crée un monopole et on crie victoire!
Ce type de commerce n'a rien changé.
La seule chose qui changerait c'est de trouver des équilibres reconnus par tous:
Voici une proposition à la réflexion:
1 Droit pour un pays à l'autonomie alimentaire.
2 Droit pour un pays à l'autonomie énergétique.
3 Droit pour un pays à l'équilibre de ses échanges commerciaux. (En cas de déséquilibre le pays a le droit de mettre des droits de douanes élevés jusqu'à l'équilibre.)
4 Création d'une instance juridique plus puissante que les multinationales pour intervenir où que ce soit pour rétablir un minimum de droit face au caractére prédateur ou anticoncurrentiel de ces sociétés. (distribution, sociétés minières et tant d'autres sont concernées.)

Remarque: le commerce équitable n'a rien changé à cela ... Au contraire!

irisyak | 29 mars 2009 à 09h27 Signaler un contenu inapproprié

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