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Actu-Environnement

Un forage géothermique basse énergie dans le Nord Est de Paris

L'opérateur de réseau de chaleur de Paris CPCU réalise actuellement un puits géothermal à Aubervilliers. Sa mise en service est prévue à l'automne 2009. Il devrait à terme produire 100.000 MWh/an et alimenter de 10 à 15.000 équivalents logements.

Energie  |    |  S. Fabrégat
   
Un forage géothermique basse énergie dans le Nord Est de Paris
© CPCU
   
Le Grenelle de l'environnement prévoit, pour atteindre l'objectif de 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) annuelles supplémentaires d'énergies renouvelables à l'horizon 2020, une contribution notable de la géothermie. Cette énergie devrait contribuer à hauteur de 1,3 Mtep à l'objectif fixé. Géothermie individuelle, intermédiaire ou profonde sont les trois axes privilégiés. En matière de géothermie profonde (captages autour de 2.000 m de profondeur) visant à alimenter les réseaux de chaleur urbains, la France mise sur une croissance forte du parc.
L'Ile-de-France, région particulièrement bien dotée en ressources aquifères, mise sur une augmentation de 50 % des installations d'ici 2020. Aujourd'hui, une trentaine d'installations permettent le chauffage de l'équivalent de 150.000 logements dans la région parisienne. 10 % de l'énergie distribuée par les réseaux de chaleur en Ile-de-France et plus de 50 % en ce qui concerne le Val-de-Marne est produite à partir de cette énergie. Actuellement, la géothermie produit l'équivalent de 130.000 tep en Ile-de-France. Nous misons sur 400.000 tep en 2012, explique Guy Simmonot, délégué régional de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Si aucun forage géothermique n'avait été réalisé depuis la fin des années 80 (plus de 70 réalisations ont vu le jour dans les bassins parisiens et aquitains entre 1982 et 1986), les projets se multiplient à nouveau dans la région pour utiliser cette énergie. Le fonds chaleur renouvelable, initié par le Grenelle de l'environnement et doté de 1 milliard d'euros pour la période 2009-2011, devrait accélérer ce développement.

10 à 15.000 équivalents logements alimentés à terme

Le forage géothermique porté par CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain, Groupe GDF Suez) porte d'Auberbilliers est le premier d'une série de projets de géothermie profonde en région parisienne. Il devrait à terme produire 100.000 MWh/an, et alimenter ainsi 10 à 15.000 équivalents logements dans le Nord-Est parisien. La vapeur, source d'énergie utilisée par CPCU, viendra en appoint et en secours alimenter le réseau.
L'eau, pompée dans le Dogger à 1.800 mètres de profondeur, sortira à une température de 57°C. Cette température nécessitera l'intervention de pompes à chaleur afin d'optimiser le rendement énergétique avant la distribution dans le réseau. L'eau sera réinjectée dans le même aquifère à 20°C.
Le montant total de cette opération s'élève à 31 millions d'euros, dont 18 % de subventions de l'Ademe et de la région. Le prix de revient est estimé entre 45 et 50 € par MWh.

Un deuxième forage pourrait voir le jour dans le secteur Nord-Est parisien, porte de la Chapelle, dans la mesure où le développement immobilier le justifie, explique Jean-Christophe Allué, directeur général adjoint de CPCU.
La Compagnie envisage également des forages dans le Sud-Ouest parisien (XVIe arrondissement de Paris et Boulogne) et le Sud-Est parisien (Ivry-sur-Seine). Dans ce secteur, un stockage saisonnier de chaleur de sous-sol est à l'étude aujourd'hui.

Les opérations se multiplient en Ile-de-France

La région a voté le 17 avril un ''plan régional pour la géothermie en Ile de France dans l'habitat et le tertiaire'' sur la période 2008-2013. 12 nouveaux sites de production ont été identifiés à la suite d'une étude menée en 2005. Six sites existants devraient faire l'objet de réhabilitations. Au total, ces installations permettraient de chauffer l'équivalent de 30.000 logements.
Les nouveaux puits serviront au chauffage de logements et de bâtiments publics de Grigny–Viry-Châtillon (91), Villejuif Nord (94) et Paris. Ils alimenteront également les systèmes de climatisation d'Aéroports de Paris et d'un futur « Village nature » Eurodisney-Pierre et Vacances. Quant aux réhabilitations, pour l'heure, seuls deux ont été retenues : Sucy-en-Brie et La Courneuve Sud.

Réactions2 réactions à cet article

la geothermie sous estimée

la production de ce nouveau forage est equivalente a celle d'un parc éolien de puissance nominale 50MW, avec l'avantage considérable de ne pas avoir a compenser l'intermittence. N'oublions pas que cet hiver au moment de la vague de froid c'est à dire de la demande d'énergie la plus importante la presence de l'anticyclone a consideralement reduit la production du parc éolien francais.
Alors esperons que beaucoupde moyens supplémentaires seront mis dans la recherche géothermique et son exploitation.Alors que l'augmentation du CO2 est analogue a un cancer qui nous ronge il est essentiel de faire des choix et de ne pas saupoudrer les moyens en fonctions des demandes des medias.

JMP | 30 avril 2009 à 18h57 Signaler un contenu inapproprié
opportunité

Il existe de nombreux sites ou la géothermie est justifiée, notamment sur ceux mentionnés dans l'article (un bémol pour l'aéroport d'Orly ou les besoins de froid sont très importants en période estivale, mais la la géothermie profonde est inefficace). Le réseau de Paris est un réseau vapeur donc haute température >150°C et l'on a du mal à imaginer la contribution efficace au réseau. En effet la ressource est annoncée à 57°C ce qui veut dire après échanges et transport environ 50°C pour utilisation. Il est certes évoqué des pompes à chaleur pour relever le niveau de température, mais avec quelle performance. Les principes de la thermodynamique nous enseigne que la performance d'une PAC se dégrade lorsque l'écart de température entre les sources augmente.

Elgie

Elgie | 01 mai 2009 à 08h28 Signaler un contenu inapproprié

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