Le Programme des nations unies pour l'environnement (Pnue) a lancé le 21 septembre un nouveau programme de formation visant à intégrer la gestion de l'environnement et des ressources naturelles dans la planification des 16 opérations de maintien de la paix de l'ONU.
Ce programme a été lancé à l'occasion du 20e anniversaire de la Journée internationale de la paix, placée sous le thème cette année d'"une paix durable pour un avenir durable". L'objectif de ces formations vise à réduire l'empreinte environnementale globale des missions de maintien de la paix. Cette initiative fait suite à un rapport publié le 1er mai dernier par le Pnue analysant comment ces missions affectent et sont affectés par l'environnement et la gestion des ressources naturelles.
Des Casques "verts"
Alors que ces opérations jouent un rôle clé dans la reprise et la stabilité des pays sortant d'un conflit, "elles ont une empreinte écologique importante" et peuvent exercer des pressions considérables sur les ressources locales dans des régions fragiles, souligne le Pnue. "Les Casques bleus effectuent un travail laborieux, dans des situations difficiles et dans des régions où l'eau potable, les forêts et d'autres ressources naturelles essentielles sont souvent déjà sous pression. Ce programme de formation est donc une étape cruciale vers une écologisation des opérations de maintien de la paix", a déclaré Achim Steiner, le directeur exécutif.
L'Onu réfléchit à la création d'une nouvelle force de maintien de la paix, les "casques verts", qui interviendraient ainsi dans les conflits liés au changement climatique et à la raréfaction des ressources. "Ces mesures peuvent notamment servir à réduire les conflits, à apporter une contribution importante aux efforts mondiaux visant à améliorer la gestion des ressources naturelles, et à répondre aux défis posés par le changement climatique", a ajouté M. Steiner.
Des missions de maintien de la paix ont déjà adopté des politiques environnementales, rappelle le Pnue. Le programme de formation vise à diffuser ces bonnes pratiques dans toutes les missions. Parmi elles, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) favorise "l'utilisation de voitures électriques" au siège central de la mission (à Naqoura), et a mis en place une usine de recyclage. De son côté, la Mission intégrée des Nations Unies au Timor-Leste (MINUT) pratique des gestes simples "comme la mise hors tension des équipements électriques, ou le réglage des thermostats" qui ont permis de réduire de 15% la consommation, cite le Pnue.
Les cours en ligne (e-learning) seront suivis par "des milliers de militaires, policiers, soldats et civils faisant partie des forces de maintien de la paix". Les formations seront menées avec l'assistance technique de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l'Institut international du développement durable (IIDD).