L'accident nucléaire de Fukushima a été un désastre créé par l'homme et non pas simplement provoqué par le séisme et le tsunami géant survenus le 11 mars 2011, a conclu jeudi 5 mars une commission d'enquête mandatée par le Parlement, rapporte l'AFP. La commission d'enquête était composée de 10 membres de la société civile désignés par les parlementaires.
"L'accident (...) est le résultat d'une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et l'opérateur Tepco, et d'un manque de gouvernance de ces mêmes instances", indique la commission dans son rapport final de 641 pages, ajoutant que les acteurs du secteur "ont trahi le droit de la nation à être protégée des accidents nucléaires".
"C'est pourquoi nous sommes parvenus à la conclusion que l'accident a été clairement « créé par l'homme»", assène le rapport.
Mise en cause du système
"Nous pensons que les causes fondamentales sont les systèmes d'organisation et de régulation qui se sont basés sur des logiques erronées dans leurs décisions et leurs actions, et non pas un problème de compétence d'un individu en particulier", estiment les membres de la commission.
Par ailleurs, le document met en cause directement la direction de Tepco, l'opérateur de la centrale, qui "était consciente des retards dans les travaux antisismiques et des mesures contre les tsunami et savait que Fukushima Daiichi était vulnérable".
De plus, les rapporteurs critiquent un précédent rapport commandité par Tepco et disculpant l'opérateur au motif que l'ampleur du tsunami aurait dépassé toutes les prévisions et ne pouvaient pas être raisonnablement envisagées. "Cela ressemble à une excuse pour échapper à ses responsabilités", répliquent les élus. De même, la réaction tardive des personnels présents sur la centrale "ne doit pas être attribué à des problèmes d'individus sur le site, mais à des problème structurels de Tepco".
L'Agence japonaise de sûreté nucléaire et industrielle (Nisa), l'agence de régulation japonaise est associée à la catastrophe et sévèrement critiquée : "bien qu'ayant eu de nombreuses occasions de prendre des mesures, les agences de régulation et la direction de Tepco n'ont délibérément rien fait, ont reporté leurs décisions ou ont pris des mesures qui les arrangeaient".