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Centrale biomasse de Gardanne : Uniper répond aux critiques

Uniper (ex-E.On) s'apprête à lancer les tests de sa centrale biomasse à Gardanne. L'occasion de répondre aux critiques concernant l'approvisionnement en bois et l'absence de récupération de la chaleur résiduelle.

Energie  |    |  P. Collet
Centrale biomasse de Gardanne : Uniper répond aux critiques
Environnement & Technique N°356
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°356
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Alors que la centrale biomasse de Gardanne (13) s'apprête à entrer en phase de test, Uniper (anciennement E.On) répond à certaines des critiques formulées à l'encontre du projet. Deux enjeux environnementaux figurent parmi celles-ci : l'approvisionnement en bois et l'absence de cogénération.

Pour rappel, la centrale de Gardanne a été retenue dans le cadre du quatrième appel à projets biomasse de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour convertir du charbon à la biomasse son unité 4. Après plus de deux ans de travaux, l'unité de 150 mégawatts est quasiment prête à fonctionner. Objectif : lancer la production au cours du second semestre 2016.

850.000 tonnes de biomasse par an

Au cœur des débats figure le plan d'approvisionnement de la centrale. Celle-ci consommera chaque année quelque 855.000 tonnes de combustibles. Ce volume hors normes entraînera un trafic quotidien de 180 camions auxquels s'ajouteront 30 à 40 camions pour les autres approvisionnements de la centrale. "Ce sur quoi on sera regardé par les parties prenantes extérieures sont les camions et la biomasse", admet la direction de la centrale.

La première année, l'entreprise annonce que 55% des plaquettes utilisées seront importées (soit légèrement plus de 465.000 tonnes). Quant aux 45% restant (près de 385.000 de tonnes), ils seront composés à 43% de bois d'origine forestière (165.000 tonnes) et à 57% de bois d'élagage (220.000 tonnes). A noter que parmi le "bois d'élagage" figurent des déchets verts, mais aussi 10.000 tonnes de déchets de classe A (bois non traité) et 7.500 tonnes de déchets de classe B (bois faiblement traité). D'ici 2026, l'entreprise espère porter à 460.000 tonnes la part de combustible local, soit 55% de biomasse locale et 45% importée. Cette inversion des proportions se ferait "en préservant les petites centrales biomasse". A terme, elle pourrait couvrir l'intégralité des besoins de l'unité, "avec l'accord des autorités".

Quoi qu'il en soit, la question de l'approvisionnement restera épineuse. "Si on prélève trop, on est critiqué, et si on importe trop, on est critiqué", regrette la direction du site. Pour améliorer les relations avec les petites centrales biomasses, l'entreprise propose de les rencontrer. L'idée développée par Uniper consiste à se positionner comme un intermédiaire entre les forestiers et les chaufferies. Puisque l'entreprise prospecte systématiquement le massif forestier de la région, elle propose d'aider les petites chaufferies à gérer leurs contraintes d'approvisionnement. Le travail effectué par Uniper pour sortir du bois des forêts françaises devrait permettre de rendre exploitables des zones qui ne le sont pas actuellement. Cette démarche est utile et favorable à tous les acteurs, plaide l'entreprise.

Cet approvisionnement doit être autant que possible certifié PEFC (1) ou FSC (2) et l'entreprise indique payer un euro supplémentaire par tonne de plaquettes certifiées. Ce bonus vaut sur le prix livré. Il revient aux différents maillons de la chaîne d'approvisionnement de le répartir entre eux en fonction des charges induites par la recherche de ressources certifiées ou la certification du bois.

La cogénération ? Une première réponse fin 2016

Par ailleurs, divers travaux ont permis d'améliorer le rendement de l'unité pour le porter de 33 à 39%. Pour y parvenir, Uniper a notamment changé l'alternateur, les réfractaires du foyer et le procédé de turbinage de la vapeur. "Il s'agit aujourd'hui de l'unité thermique de production électrique la plus performante sur le sol français", annonce l'entreprise, qui précise que le rendement pourrait être porté "jusqu'à 50%", si la chaleur résiduelle était valorisée.

Reste que l'appel à projets de la CRE concernait le soutien à la production d'électricité des unités de cogénération biomasse. Or, actuellement, la centrale de Gardanne ne valorise pas la chaleur… Là aussi, les critiques à l'encontre d'Uniper sont vives. "Le signal donné par les pouvoirs publics est : il faut produire de l'électricité", se défend Uniper, rappelant que la zone électrique Provence-Alpes-Côte-d'Azur figure parmi les zones dont l'approvisionnement électrique est tendu, faute de connexions suffisantes au réseau national.

Par ailleurs, l'entreprise explique avoir engagé une réflexion sur le sujet. Le projet qui se dessine consisterait à fournir de la vapeur à l'usine de production d'Alumine du groupe Altéo, située à un peu moins de 3 km, puis à un réseau de chaleur urbain qui alimenterait des bâtiments à Gardanne. La commune serait intéressée et envisagerait de compléter l'alimentation du réseau de chaleur grâce à la géothermie en récupérant l'énergie contenue dans l'eau qui noie les anciennes mines de charbon sous la ville. A ce stade, rien n'est validé et des réunions ont encore lieu entre les trois acteurs. L'entreprise entend achever l'étude de faisabilité d'ici la fin de l'année. Mais la chute du prix du gaz impacte les perspectives, prévient Uniper, qui ne cache pas que ce critère sera essentiel dans le choix final…

1. Bois certifié Programme européen des forêts certifiées (PEFC).2. Bois certifié Forest Stewardship Council (FSC)

Réactions1 réaction à cet article

Et voilà à quoi ça sert les projets CRE. A dégoûter de la biomasse-électricité ...et pour longtemps. Et quand on demande à la CRE un rdv pour l'informer des alternatives possibles et intelligentes, la porte reste fermée...Furieux ? Je m'en remettrais, et j'inviterais les gens de la CRE (prend pas risque du fait que...je n'y connais personne) au démarrage de notre première centrale...en Afrique !

chocho | 01 mars 2019 à 17h14 Signaler un contenu inapproprié

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